Ça sentait la poudre et la sueur au trinquet Berria d’Hasparren, samedi dernier. Deux duos prêts à en découdre pour le titre de champions du Pays basque de xare s’étaient donné rendez-vous sur le terrain. D’un côté, Jon Larronde et Denis Petrissans (Noizbait), déjà sacrés champions de France. De l’autre, Bruno Driolet et Andoni Castera (Hardoytarrak), invaincus dans cette compétition et bien décidés à rester maîtres du jeu
Spoiler : les favoris ont eu chaud, mais ils ont fini par soulever le trophée. Avec une victoire au cordeau 40-36, Larronde et Petrissans ajoutent une médaille de plus à leur palmarès déjà bien garni. Retour sur une finale sous tension, où les pelotes ont volé plus vite qu’un sprinter sous caféine.
Un départ en mode diesel
Le coup d’envoi est sifflé, et autant dire que Larronde-Petrissans sont restés coincés dans les starting-blocks. Pendant que Driolet-Castera enchaînaient les points avec la précision d’un métronome (2-2, puis 9-3), les futurs champions peinaient à trouver leur rythme.
Petrissans avoue :
« J’ai attaqué complètement à l’envers, je cherchais Bruno alors qu’on s’était promis de l’éviter comme la peste. Résultat, on s’est fait balader au début. »
Mais pas question de jeter la pelote au sol. Après une mise au point express et quelques coups de patte bien sentis, Larronde et Petrissans sont revenus dans la course (12-12). Il leur en fallait plus pour lâcher l’affaire.
Une fois le moteur chauffé, les gars de Noizbait ont enclenché la vitesse supérieure. Larronde raconte :
« On s’est forcés à rentrer dans la partie, et au bout de vingt points, on avait repris du jus. Là, on a pu creuser l’écart. »
À la pause, 20-13 en leur faveur. Driolet et Castera, eux, se retrouvaient dans la position du poursuivant, obligés de sprinter pour ne pas décrocher. Mais attention, on parle de deux combattants à la peau dure. Ils n’avaient pas dit leur dernier mot.
Un sprint final à couper le souffle
Comme dans un bon vieux thriller, Driolet et Castera ont tenté un retour en trombe dans la dernière ligne droite. Enchaînant les points comme des forcenés, ils sont revenus à 38-36. Deux petits points de retard, la foule en haleine, et les champions sous pression.

Mais pas de panique, Larronde et Petrissans avaient encore des cartouches dans la raquette. Avec un dernier coup de rein, ils ont scellé la partie à 40-36. La victoire en poche, ils pouvaient enfin souffler.
Dans les tribunes, Ramuntxo Borteyru, responsable de la commission xare, applaudissait des deux mains. Pour lui, cette finale était un coup de projecteur bien mérité sur ce sport encore trop confidentiel.
Et quand on connaît la réputation du xare, ce jeu de raquettes au cadre en bois et au filet tendu, on comprend pourquoi le spectacle a fait mouche. Ce sport, un peu le badminton des montagnes, demande des réflexes d’acrobate et des bras en béton. Pas étonnant qu’il continue d’attirer les foules dans les trinquets basques.
Et après ?
Pas le temps de se reposer sur leurs lauriers : les champions auront quelques semaines pour souffler avant de repartir sur le championnat de France en janvier. Une nouvelle bataille en perspective pour Larronde et Petrissans, bien décidés à défendre leur double titre avec la même rage de vaincre.
Quant à Driolet et Castera, ils repartiront plus motivés que jamais. Leur performance de samedi prouve qu’ils n’ont rien lâché et qu’ils comptent bien revenir encore plus forts.
Pour les novices, le xare peut sembler un sport d’un autre temps, avec ses raquettes vintage et ses règles un peu tordues. Mais sur le terrain, c’est un mélange explosif de précision et de puissance, où chaque échange ressemble à un combat de boxe sans gants.
Pas de place pour les touristes ou les dilettantes : au xare, ça joue serré, ça cogne fort et ça finit souvent sur le fil. Un vrai régal pour les spectateurs, surtout quand les joueurs envoient des missiles au fond du trinquet comme s’ils jouaient leur vie.
Le championnat du Pays basque referme ses portes, mais la saison promet encore de belles passes d’armes. Entre deux tapas et un verre de sagardoa, les supporters pourront continuer à suivre leurs champions préférés sur les parquets.
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