Les marchés européens ont joué au yo-yo ce vendredi, finissant en ordre dispersé comme une bande de touristes hésitant entre une crêpe et une gaufre à la sortie d’un parc d’attractions. Pendant que le CAC 40 s’offrait un petit rebond de 0,39 % pour clôturer à 8 154,51 points, les autres indices faisaient grise mine. L’EuroStoxx 50 a péniblement grappillé 0,19 % à 5 471,37 points, tandis que Londres et Francfort ont fini en petite forme
La tentative de rebond matinal a tourné court plus vite qu’une bonne résolution du Nouvel An, plombée par la baisse de Wall Street. Pénalisé par la chute de UnitedHealth, le Dow Jones accusait une perte de 0,85 % vers 17h45. Bref, une séance qui ressemblait à un vieux téléfilm du dimanche après-midi : plein de rebondissements, mais avec une fin prévisible.
PMI : ça coince dans les rouages
Les investisseurs attendaient avec impatience les indicateurs PMI préliminaires de février, censés confirmer la timide reprise économique en Europe. Pas de chance, on est encore loin de la grande forme.
En France, c’est carrément la soupe à la grimace : le PMI Composite (qui mixe l’activité manufacturière et celle des services) est tombé à 44,5, loin du consensus de 48 et de son score déjà pas folichon de 47,6 en janvier. Traduction : l’économie hexagonale tourne au ralenti et le secteur des services fait grise mine.
Petit sursaut côté industrie : le PMI manufacturier passe de 51,2 à 51,6, légèrement au-dessus des attentes (51,3). Mais du côté des services, c’est la débandade : de 52,9 en janvier, l’indice plonge à 49,7, alors que les experts misaient sur 53. Conclusion : dans les bureaux, ça ronronne moins que dans les usines.
Dans la zone euro, c’est pas la fête non plus : le PMI Composite s’est affiché à 50,2, alors qu’on l’attendait à 50,5. Autant dire que la croissance reste aussi fragile qu’un château de cartes par jour de Haize Egoa.
Trump, la Chine et les tarifs douaniers : le retour du feuilleton commercial
Comme si l’ambiance n’était pas assez morose, Donald Trump a décidé de remettre une pièce dans la machine à tensions commerciales. Le magnat des punchlines a annoncé qu’il envisageait une taxe de 25 % sur les importations de plusieurs secteurs stratégiques : automobile, semi-conducteurs, pharmacie. Et comme il aime faire les choses en grand, il a promis que ces taxes “augmenteraient très sensiblement au cours de l’année“.

Autrement dit, les entreprises européennes (très dépendantes des exportations) risquent de devoir serrer les fesses. Comme le souligne Nicola Mai, économiste chez Pimco, la simple menace d’une guerre commerciale pourrait pousser les boîtes à la prudence. Et on sait ce que ça veut dire : moins d’investissements, des prévisions en berne, et des CFO qui verrouillent leurs budgets comme des écureuils planquant des noisettes avant l’hiver.
Conflit en Ukraine et élections allemandes : encore des nœuds dans le game
Outre les tensions commerciales, la guerre en Ukraine et les négociations pour tenter d’en sortir restent des points chauds pour les investisseurs. Rajoutez à ça les élections législatives en Allemagne, prévues ce week-end, et vous obtenez un cocktail d’incertitudes dont raffolent les marchés (ou pas).
Là-bas, on suit de près la proposition de la CDU/CSU de réduire progressivement le taux d’imposition des entreprises de 30,8 % à 25 % sur quatre ans. Un coup de pouce qui pourrait redonner du baume au cœur aux patrons d’outre-Rhin. Mais encore faut-il que la mayonnaise prenne…
Heureusement, tout n’était pas noir ce vendredi : quelques valeurs ont su tirer leur épingle du jeu.
- Air Liquide a touché un plus haut historique, grâce à un relèvement de son objectif de marge. Il faut croire que l’air (liquide) du succès lui réussit bien.
- GTT a carrément bondi et s’est offert la première place du SBF 120 après la publication de résultats en béton armé.
- Alten a flambé comme une barquette de frites sur un barbecue mal maîtrisé, porté par un résultat opérationnel et un free cash-flow bien plus solides que prévu.
La semaine prochaine, les investisseurs auront encore une avalanche de publications de résultats à digérer. Au menu : Engie, Ipsos, Interparfums, Saint-Gobain, Worldline… Autant dire qu’on risque encore d’avoir du sport sur les marchés.
En attendant, ce vendredi nous a offert un bon aperçu de la volatilité ambiante, avec une Bourse qui ne sait plus trop sur quel pied danser. Reste à voir si le prochain épisode nous apportera un peu plus de visibilité… ou si on est partis pour un énième tour de montagnes russes.
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