Accrochez-vous à votre béret et préparez-vous à dire adieu à vos vieilles voitures. À partir d’avril 2025, si votre fidèle bolide fume comme une cheminée ou fait le bruit d’un tracteur, il risque de ne plus être le bienvenu sur la côte basque. Et ouais, les véhicules les plus polluants seront bientôt persona non grata sur une vaste zone côtière allant de Tarnos à Hendaye. Les élus de la Communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB) ont tranché : place à la Zone à Faibles Émissions mobilité (ZFE-m) !
Le principe est simple : si votre voiture est non classée ou arbore fièrement une vignette Crit’Air 5 (en d’autres termes, si elle date du siècle dernier), elle devra rester bien au chaud dans votre garage. Fini les escapades le long de l’océan, et pour les plus nostalgiques, préparez-vous à faire vos adieux aux parkings bondés de Biarritz.
Le projet de cette ZFE-m n’en est encore qu’au stade de l’échauffement, mais attention, la fin des entraînements est proche : les élus ont adopté son principe lors du conseil communautaire du 28 septembre 2024. La décision finale sera actée au premier trimestre 2025, et dès avril, exit les vieilles bagnoles ! Il faudra un certificat Crit’Air un peu plus reluisant si vous souhaitez continuer à profiter des couchers de soleil sur la côte basque.
Plus aucun nuage sur la Côte basque
Alors, pour les distraits, on vous refait le topo : la ZFE-m s’étendra le long d’une belle bande littorale, de Tarnos à Hendaye, en passant par des spots emblématiques comme Bayonne, Anglet, Biarritz ou encore Saint-Jean-de-Luz. En gros, si votre voiture a plus de rides qu’un surfeur de 70 ans, elle n’ira pas plus loin que l’A63, qui, soit dit en passant, est d’ailleurs exclue de la zone. Bonne nouvelle pour ceux qui adorent les bouchons : vous pourrez encore y rouler sans être poursuivi par une horde de policiers municipaux !
En tout, 30 communes sont concernées par cette chasse aux véhicules polluants, dont 27 au Pays Basque et 3 dans le Sud des Landes (Tarnos, Saint-André-de-Seignanx et Saint-Martin-de-Seignanx). Autant dire que si vous aviez prévu de faire la tournée des plages en mode vintage, il va falloir revoir votre itinéraire.
Pas de panique pour les amateurs de voitures anciennes. Si vous roulez dans un bolide de collection immatriculé avant 1960, vous aurez le droit de frimer en toute légalité ! La CAPB a en effet jugé bon de préserver ce qu’elle appelle joliment le “patrimoine roulant”. Et on ne peut qu’être d’accord : il serait quand même dommage de priver les vacanciers de la beauté d’une 2CV d’époque ou d’une Citroën DS sillonner les routes basques. Et puis les Citroën, c’est du hors catégorie, non ?
Le critère Crit’Air
Si vous n’avez pas encore entendu parler des fameuses vignettes Crit’Air, il est temps de vous mettre à la page. Ce petit autocollant coloré est devenu l’ennemi juré des moteurs à l’ancienne. Pour rappel, les voitures sont classées de 1 (les plus vertueuses, celles qui sentent presque la lavande) à 5 (les plus polluantes, qui empestent le diesel et font pleurer les ours polaires). Et si vous êtes dans la catégorie non classée (aka : le chaos sur quatre roues), alors là, autant dire que vous n’avez plus de place dans ce monde. Enfin, du moins sur la côte basque.
Le plan de cette ZFE-m, qui doit s’étendre sur cinq ans, démarre donc avec les véhicules non classés et Crit’Air 5. On imagine déjà la déception de certains, qui devront dire au revoir à leur vieille Renault Twingo de 1995 ou à leur Peugeot 205 increvable.
Le dilemme du surfeur pollueur
On les imagine déjà, ces surfeurs chevronnés, les cheveux encore mouillés, les yeux humides, scrutant leur vieux van VW, symbole de liberté, garé face à la mer. Que faire ? Le vendre sur le bon coin ? Le laisser rouiller dans le jardin ? Investir dans un vélo électrique pour rejoindre les spots de surf ? Car oui, même les vans de surfeurs (surtout ceux d’avant 1997) devront désormais respecter les nouvelles règles de la route si leurs moteurs fument plus qu’un barbecue en été.
Il va falloir s’adapter. Jean-Michel, surfeur à la retraite, le confirme : « Moi, c’était Biarritz tous les matins. Maintenant, je vais devoir me renseigner pour voir si mon vieux van rentre dans les clous. Sinon, je me mettrai au paddle depuis chez moi, c’est pas grave… » Un vent de nostalgie souffle sur les plages.
Petite cerise sur le gâteau : la ZFE-m basque s’étend jusqu’aux Landes, et oui, chers voisins du nord, vous n’y échapperez pas. Tarnos, Saint-André-de-Seignanx et Saint-Martin-de-Seignanx rejoignent le bal des restrictions. L’idée est simple : si la pollution ne s’arrête pas aux frontières, les restrictions non plus. Et paf dans la gueule !
Une mesure qui fait tousser
Alors, bien sûr, tout le monde n’est pas ravi de cette initiative. On entend déjà murmurer quelques automobilistes basques : « Encore une mesure pour nous embêter ! ». C’est vrai, rouler sans se soucier des réglementations, c’était sympa. Mais les temps changent, et avec eux, la législation. D’ici quelques mois, vous verrez peut-être des manifestations de véhicules Crit’Air 5 aux abords de l’A63, refusant d’être relégués aux oubliettes. Une nouvelle forme de rébellion se prépare-t-elle ?
Il est également probable que certaines âmes créatives tentent de trouver des stratégies pour contourner la loi : « Et si on roulait de nuit, personne ne nous verra ! » Ou encore : « Si je fais Bayonne–Biarritz en coupant par l’intérieur des terres, ça passe ? ». Malheureusement, amis tricheurs, la technologie vous rattrapera. Les contrôles vont s’intensifier et même la police municipale sera sur le coup. Oui, vos escapades furtives en Renault 19 sont comptées.
Que vous soyez conducteur de voiture, collectionneur ou simple touriste, avril 2025 marquera un tournant sur la côte basque. Alors, à vos vignettes, et que le meilleur gagne ! Si votre voiture est trop polluante, ce sera le moment de la vendre, de la convertir, ou de la pleurer. Car désormais, ce ne sera plus la mer qui empestera l’iode, mais les embouteillages qui respireront l’air pur.
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