Au Pays basque, on n’a peut-être pas (encore) de KAK 40, mais on a des idées, du courage, du piment d’Espelette dans les neurones… et désormais un concours taillé sur mesure pour les petites boîtes qui en ont sous le capot. Les Makilak de l’économie, lancés par la CCI Bayonne Pays Basque, c’est un peu le Festival de Cannes des TPE-PME locales, avec tapis rouge en béret et trophée qui claque : un makila gravé comme une légende, un reportage télé signé TVPI, et un chèque de 2 000 euros à la clé. Le tout sans monter à Paris ni devoir faire un pitch en anglais devant un fonds d’investissement suédo-normand
Faut dire qu’ici, 94 % des boîtes tournent avec moins de dix salariés. C’est pas des multinationales, mais ce sont elles qui tiennent la baraque, qui font tourner les boulangeries, les ateliers, les restos, les start-ups du coin et les boîtes de prod’ en tongues. Jusqu’à maintenant, on les applaudissait surtout quand elles résistaient à la crise ou évitaient la banqueroute de justesse. Cette fois, on sort les confettis avant la galère. Et avec panache : six trophées à la clé (un par catégorie, du green au local en passant par l’inclusion et la jeunesse qui envoie), plus un prix du public pour le chouchou du moment.
Mais pourquoi appeler ça Makilak ? Parce que c’est classe, d’abord. Et surtout parce que le makila, ce bâton basque noble et ciselé, c’est le symbole du chemin, du cap qu’on tient même quand ça souffle dans les branches de l’Urkulu. Un clin d’œil à ces entrepreneurs qui foncent tête baissée sans attendre que la lumière vienne à eux. Le 5 juin, à la CCI de Bayonne, ils auront leur moment de gloire, sans filtre LinkedIn.
Des patrons au turbin
Oubliez les costards trois-pièces et les powerpoints soporifiques. Ici, on parle de gars et de filles qui bossent dur, qui montent leur boîte entre deux coups de masse, qui inventent un avenir plus propre, plus inclusif, plus ancré. L’idée, c’était de faire péter les projecteurs sur ceux qu’on ne voit jamais, alors que ce sont eux qui font tourner la machine, explique l’un des organisateurs de la CCI. Traduction : ce concours, c’est pas pour les grandes gueules, c’est pour les grandes idées.
Chaque Makila est parrainé par un poids lourd qui connaît le terrain : EDF pour l’écolo, le Département pour l’inclusif, le Crédit Agricole pour les commerces et coins touristiques qui envoient, la Caisse d’Épargne pour les jeunes pousses qui grattent, SOGECA pour le “made in Pays Basque” qui sent bon la sueur locale, et la CCI elle-même pour le Coup de cœur, celui qui fait pleurer les jurés comme un vieux tube de Renaud.
Et pour éviter les frustrations, un prix du public sera décerné le soir même parmi les douze nominés recalés. Oui, vous avez bien lu : même les presque-gagnants peuvent encore gagner. C’est pas beau, ça ?
Un concours qui fait sens
L’enjeu ? Redonner de la fierté aux patrons de l’ombre, à ceux qui ne lèvent pas des millions mais se lèvent tôt. Des artisans, des commerçants, des fabricants de demain qui n’ont peut-être pas de service comm’ mais une boussole bien calée sur “local, durable, humain”. Pas besoin d’avoir fait HEC pour comprendre : ce sont eux qui font que les centres-villes ne crèvent pas, que les jeunes restent, que l’économie n’est pas juste un tableau Excel avec des cases vides.
Et ce n’est pas qu’un coup de com’. Derrière les paillettes de la cérémonie, il y a un écosystème de partenaires engagés qui partagent les mêmes valeurs que ces entrepreneurs : l’innovation pas bling, l’inclusion qui ne se résume pas à un onglet RSE sur un site web, et la responsabilité qui ne fait pas semblant. Bref, ce qu’on célèbre, ce sont les boîtes qui avancent sans buzzer, mais qui changent les choses, en résumé.

Du bâton à la bannière : faire rayonner le Pays basque
Ce que les Makilak veulent, c’est créer un effet boule de neige (basque, évidemment). Faire en sorte que chaque lauréat devienne un ambassadeur, que leur succès inspire d’autres à tenter le coup, à sortir de l’ombre. Et pour ça, quoi de mieux qu’un petit coup de projo à la télé, histoire de montrer qu’ici aussi, on sait innover, créer, rebondir ? On a des boîtes pépites sur des marchés ultra-spécialisés, qui sont quasiment inconnues du grand public. Il est temps de les mettre en lumière.
Et pour les lauréats, ce n’est pas juste une coupe à mettre sur l’étagère entre deux classeurs : c’est aussi une visibilité prolongée, grâce à des reportages diffusés sur TVPI. L’idée, c’est que la soirée du 5 juin ne soit pas qu’un feu de paille, mais le départ d’une reconnaissance durable.
On le sait bien, aujourd’hui les entrepreneurs font face à un parcours du combattant. Entre la paperasse, l’inflation, la transition écolo à vitesse V, le digital qui fait des misères et les crises géopolitiques qui secouent la planète comme un shaker de Mojito, c’est pas toujours simple de garder la tête hors de l’eau. Alors un petit coup de projecteur, un chèque symbolique, et surtout une reconnaissance locale, ça peut faire un bien fou. Un coup de boost pour l’ego… et pour le carnet de commandes.
En gros, c’est une façon de dire : on vous voit, on vous soutient, et vous êtes importants pour ce territoire. Traduction libre : on ne vous lâche pas la grappe, et vous méritez votre place dans la vitrine de l’économie basque.
En résumé, les Makilak de l’économie, c’est un concours qui donne du peps à ceux qu’on n’entend pas, qui file un coup de main à ceux qui avancent la tête dans le guidon. Un concours qui parle de résilience sans sortir le violon, qui parle de local sans folklore, qui parle d’économie sans la noyer dans du jargon. Un concours qui, comme un bon makila, sert à marcher droit, même quand le chemin est escarpé.
Alors oui, le 5 juin, on sortira les verres et les médailles, mais derrière, il y aura des gens qui bossent, qui créent, qui s’accrochent.
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