Vendredi soir, les traders européens ont sabré le champagne (virtuellement, bien sûr) pour célébrer une journée boursière dans le vert. Après une semaine où les indices jouaient les montagnes russes, les chiffres américains sur l’emploi et la confiance des ménages sont venus jouer les super-héros financiers. Entre un CAC 40 bondissant de 1,31 % à 7 426,88 points et un Eurostoxx 50 plus timide à 4 977,76 points, on peut dire que la séance a plutôt eu la cote
Alors, qu’est-ce qui a mis tout ce beau monde de bonne humeur ? D’abord, des chiffres US qui claquent avec le rapport sur l’emploi américain. Avec 227 000 créations d’emplois non-agricoles en novembre (contre 202 000 attendues), l’économie américaine a fait un joli pied de nez aux pessimistes. Ajoutez à cela une confiance des ménages mesurée à 74 par l’Université du Michigan (au-dessus des attentes), et voilà de quoi gonfler les portefeuilles… et les egos.
CAC 40 : quand Kering flanche, Derichebourg dépote
Dans l’hexagone, les traders avaient des raisons variées de sourire ou de grincer des dents. Du côté des perdants, Kering a pris une claque, signant la plus forte baisse du CAC 40. Si vous cherchiez un placement « fashion », ce n’était clairement pas le jour.
En revanche, Derichebourg a joué les premiers de la classe. Le champion du recyclage a flambé de 10 %, porté par des résultats annuels moins pires que prévu. Bon, leur Ebitda courant a un peu ramolli (330 millions contre 334,8 millions l’an passé), mais ça reste mieux que ce que les analystes avaient prévu. Résultat : les actionnaires applaudissent, et Derichebourg recycle même des bons points en Bourse.
Autre coup de projecteur : Scor, le réassureur préféré de Morgan Stanley. La banque américaine a rehaussé sa recommandation sur la valeur, la passant à “surpondérer” (ou « chargez la mule », en langage argotique des salles de marché). Résultat, l’action grimpe de 1,49 % et se stabilise à 24,60 euros. Avec un objectif de cours désormais fixé à 29 euros, Scor s’affirme comme un bon petit cheval de course pour les investisseurs.
Si tout était rose à Paris, ce n’était pas tout à fait le cas à Zurich. Le géant du béton, Holcim, a vu son action reculer de 1,47 % à 90,12 francs suisses. La faute à une annonce concernant la scission de ses activités nord-américaines. Une opération prévue pour l’année prochaine avec une cotation à New York, mais qui semble laisser les investisseurs sceptiques. Pourtant, avec une évaluation potentielle de plus de 30 milliards de dollars, on pourrait penser que c’est du solide. Mais que voulez-vous ? Même le ciment peut se fissurer…

Des spreads qui respirent et un PIB sous contrôle
Sur le front macroéconomique, le spread franco-allemand (la différence de rendement entre les obligations des deux pays) est tombé à son plus bas depuis novembre. Une nouvelle qui, bien qu’un peu technique, a de quoi rassurer les amateurs de stabilité.
Côté PIB, la zone euro continue de croître doucement mais sûrement : +0,4 % au troisième trimestre, comme prévu. Pas de quoi déboucher les bouteilles, mais au moins, on évite la récession.
Pour résumer, c’était une journée où les ours (vendeurs à la baisse) ont hiberné et les taureaux (investisseurs optimistes) ont pris le dessus. Entre les bonnes nouvelles américaines, les valeurs européennes qui se reprennent et des spreads en mode détente, le marché semble prêt à affronter la fin d’année sur une note positive.
Reste à voir si cette euphorie tiendra jusqu’à Noël, ou si les traders devront troquer leurs sabres de champagne contre des calculettes. Une chose est sûre : la Bourse, c’est comme un bon thriller. Il faut s’attendre à des rebondissements jusqu’au dernier acte.
Discover more from baskroom.fr
Subscribe to get the latest posts sent to your email.