Le billet vert flambe, les traders jouent au poker menteur avec la Fed, et la livre sterling perd ses derniers penny… Chez The Baskroom, on vous raconte cette saga économique avec un soupçon de jargon financier et une bonne dose de tchatche
Un billet vert qui fait du blé
Vendredi, le dollar a sorti les muscles et plié la concurrence. Boosté par des chiffres de l’emploi américain qui font rougir les prévisions, le billet vert s’est offert une remontada spectaculaire face à ses rivaux. À 1,0261 dollar face à l’euro et 1,2233 dollar face à la livre sterling, il ne se contente plus de jouer les seconds rôles.
Le Dollar Index, qui compare la monnaie américaine à un panier de devises majeures, a grimpé à 109,966 points, son niveau le plus haut depuis novembre 2022. Et face à la devise australienne, le dollar s’est offert une petite folie, atteignant son sommet depuis avril 2020. En clair, ça roule pour le dollar, et pas qu’un peu.
Le boulot, ça paye !
La raison de cette flambée ? Un marché de l’emploi américain solide comme du titane. Avec 256 000 emplois créés en décembre, les chiffres explosent les attentes (165 000 prévus). Et ce n’est pas tout : le taux de chômage a reculé à 4,1 %, de quoi faire danser Wall Street sur un air de confiance retrouvée.
Cet emploi béton a fait tourner la veste des traders, qui pariaient jusqu’ici sur une baisse des taux de la Fed dès mai. Désormais, ils se disent que cette fameuse baisse pourrait bien attendre octobre. “Les taux ? Pas tout de suite, coco,” semble dire Jerome Powell, le boss de la Fed.
La livre sterling : un boulet au pied
Pendant que le dollar fait des étincelles, la livre sterling s’enfonce dans les bas-fonds. Entre les inquiétudes sur la dette publique britannique, un gouvernement en mode freestyle économique, et les coups de pression de Donald Trump sur les droits de douane, la livre ressemble à un mauvais placement.
Jeudi, les taux d’emprunt à 30 ans au Royaume-Uni ont atteint leur plus haut niveau depuis 1998, à 5,47 %. Pas franchement rassurant pour une économie déjà sous tension. Vendredi, les rendements se sont calmés, mais la confiance n’est pas au rendez-vous. En Bourse, la livre fait grise mine, et ce n’est pas demain qu’elle jouera dans la cour des grands.

Quand la Fed fait la loi
Le dollar est devenu la star du moment grâce à la politique monétaire musclée de la Réserve fédérale. Pour contrer l’inflation, la Fed a relevé ses taux plusieurs fois en 2024. Mais face à des chiffres d’emploi aussi costauds, l’idée de baisser les taux reste pour l’instant au placard.
Fawad Razaqzada, analyste chez City Index, explique : “Avec un marché du travail aussi vigoureux, la Fed n’est pas prête à assouplir sa politique.” En gros, la Fed surveille les taux comme un croupier surveille les jetons au casino. Après, n’oubliez pas qu’un analyste, c’est un peu comme la météo…
L’euro : pas mieux que la livre
Du côté de l’euro, ce n’est guère plus reluisant. La monnaie unique est tombée à 1,0215 dollar, son plus bas depuis novembre 2022. Le vieux continent souffre d’une croissance molle, d’une inflation qui s’accroche, et d’une Banque centrale européenne qui avance sur des œufs.
L’écart entre les taux américains et européens n’arrange rien : les investisseurs préfèrent miser sur un dollar solide que sur un euro qui patine. Résultat ? La devise européenne mange son pain noir pendant que le billet vert se régale.
Le dollar roi : jusqu’à quand ?
Si le dollar brille aujourd’hui, certains experts tempèrent l’euphorie. Une économie américaine trop robuste pourrait raviver l’inflation, obligeant la Fed à maintenir des taux élevés plus longtemps. Et si l’Europe ou le Royaume-Uni sortent la tête de l’eau, la dynamique pourrait changer.
Pour l’instant, le dollar profite d’un alignement des planètes parfait, mais rien n’est jamais acquis dans l’univers impitoyable des marchés. Les investisseurs le savent : le jeu peut basculer à tout moment, et le roi dollar pourrait redevenir un simple pion.
Moralité : gare aux coups de poker
Entre un dollar qui cartonne, une livre qui rame, et un euro qui se cherche, la partie est loin d’être finie sur les marchés des changes. Mais une chose est sûre : les traders devront garder leurs nerfs solides et leurs calculettes à portée de main.
En attendant, n’oubliez pas : si vous êtes en vacances aux States, c’est peut-être le moment de réfléchir avant d’acheter votre cappuccino à 10 dollars. Parce que si le billet vert flambe, votre portefeuille risque, lui, de griller. À bon entendeur, salut !
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