Le CAC 40 continue son marathon haussier et se rapproche dangereusement de son record absolu, tandis que les autres indices européens ont décidé de jouer chacun leur partition. Un vrai orchestre désaccordé, où Hermès se la joue soliste virtuose, pendant qu’Eutelsat prend un râteau intergalactique. Et dans le grand théâtre de la finance, on assiste à un ballet d’indicateurs économiques qui tentent tant bien que mal de suivre la cadence. Bref, on en viendrait à penser que l’économie mondiale est au beau fixe alors que tout va mal partout…
C’est officiel, le CAC 40 est en mode fusée Ariane et ne semble pas prêt à redescendre. Avec une modeste hausse de 0,18%, il grimpe à 8 178,54 points, s’approchant dangereusement de son record de mai 2024 (8 259,19 points). À ce rythme, il va bientôt falloir lui fabriquer un scaphandre pour le protéger du manque d’oxygène là-haut.
Pendant ce temps, l’EuroStoxx50 fait du surplace et recule de 0,13% à 5 493,40 points. Un petit coup de mou pour l’Europe ? Possible. Mais qui peut rivaliser avec un CAC dopé à l’optimisme et aux performances XXL de certaines entreprises du luxe ?
Hermès, toujours plus chic, toujours plus haut
Dans cette jungle boursière, un seul animal semble régner en maître : Hermès. +0,82% à 2 839 euros et un record absolu à 2 957 euros dans la matinée. Le roi du sac en cuir affiche une croissance de 14,7% à taux de change constants, pendant que LVMH traîne la patte avec un petit 1%. Pour Hermès, la crise, c’est un concept réservé aux autres. Avec une progression de 33% sur un an, il met LVMH dans le rétro, qui accuse un recul de 10%. Moralité : mieux vaut miser sur le Birkin que sur le champagne.
Eutelsat, crash en orbite
Dans le grand jeu du Monopoly boursier, tout le monde ne touche pas 20 000 euros en passant par la case départ. Eutelsat, lui, vient de tirer une carte “Retour direct en prison”. Avec une chute libre de 19,14% à 1,39 euro, le satellite est clairement hors de sa trajectoire. En cause : une perte nette de 873,2 millions d’euros au premier semestre et une belle dévaluation de 535 millions d’euros sur ses actifs en orbite géostationnaire. En clair, ses satellites rapportent moins que prévu et la concurrence joue les trouble-fêtes. C’est sûr, dans l’espace, personne ne vous entend crier… sauf les actionnaires.
NatWest, ou le retour de la banque fantôme
Pendant que certains explosent des records, d’autres essaient de faire oublier leur passé tumultueux. NatWest a tenté de jouer la carte de la rédemption avec des résultats meilleurs qu’anticipé, mais ça n’a pas suffi : -2,80% à 424,75 pence. Pas de quoi sabrer le champagne à la City. Surtout que l’État britannique a annoncé vouloir se débarrasser de sa dernière participation dans l’ancienne Royal Bank of Scotland. En somme, NatWest redevient une banque privée… mais un peu comme un ado qui quitte le domicile familial avec un gros découvert.

Les chiffres macroéconomiques : ça tressaille, mais ça tient
Côté PIB, c’est pas la fête du slip, mais ça bouge quand même : +0,1% en zone euro et +0,2% dans l’UE. Un frémissement qui donne un peu d’espoir aux économistes, mais pas de quoi sauter au plafond.
Côté emploi, ça embauche mollement : +0,1% aussi bien dans la zone euro que dans l’UE. Autant dire que ça avance à la vitesse d’un escargot sous Lexomil.
Les stocks des entreprises américaines ont reculé de 0,2% en décembre, preuve que les patrons font du vide avant de réinvestir… ou de paniquer.
La production industrielle aux États-Unis, elle, a pris 0,5% en janvier, soit mieux que prévu. Comme quoi, il reste encore des machines qui tournent outre-Atlantique, malgré la crise de la motivation globale.
En revanche, les ventes au détail font grise mine avec -0,9% en janvier, un vrai gadin alors qu’on attendait juste -0,2%. Résultat, les consommateurs américains semblent avoir soudainement découvert l’existence d’un budget. Un peu comme Nono Lemaire quand il était ministre de l’économie et des finances…
Et l’euro dans tout ça ?
Alors que tout le monde regarde ailleurs, l’euro fait son petit bonhomme de chemin et s’offre un rebond de 0,34% à 1,0502 dollar. Une performance modeste, mais qui prouve que la monnaie unique a encore de la ressource. Reste à voir si elle pourra tenir la distance ou si elle finira comme un sprinter en bout de course, la langue pendante et les jambes en coton.
Entre un CAC 40 qui flirte avec les sommets, un Hermès qui brille comme un lingot d’or, et un Eutelsat qui s’écrase comme une météorite, la bourse européenne nous offre un spectacle digne d’une tragédie grecque (avec quelques happy endings pour le luxe).
Les investisseurs, eux, oscillent entre euphorie et sueurs froides, naviguant à vue entre des chiffres macroéconomiques en mode montagnes russes et des valeurs qui jouent aux chaises musicales. Faites gaffe quand même sur les marchés, cette euphorie ne sent pas très bon, il y a comme un petit vent de crash…
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