La pelote basque vient de frapper fort ! Après des années de rebonds politiques et juridiques, la Fédération d’Euskadi intègre officiellement la Fédération Internationale de Pelote Basque (FIPV). Une victoire historique pour les pelotaris du sud du Pays basque, qui pourront désormais briller sous leurs propres couleurs. Mais cette décision ne fait pas que des heureux, et les tensions promettent de faire monter la pression… comme une pelote bien tendue contre le fronton
La Fédération Internationale de Pelote Basque a validé l’intégration de la Fédération d’Euskadi lors de son assemblée générale à Pampelune, le 28 décembre 2024. Avec un score digne d’une finale (35 voix pour, 7 contre, 4 abstentions), Euskadi a remporté un match attendu depuis des décennies.
Cette décision ouvre la porte aux joueurs des provinces de Biscaye, Gipuzkoa et Alava, qui pourront désormais concourir sous la bannière basque dans les tournois internationaux. De quoi donner un coup de chistera à la visibilité sportive de la région et replacer Euskadi au cœur du jeu mondial.
Un point décisif
Cette évolution n’aurait jamais vu le jour sans une loi espagnole promulguée en 2022. Spécialement taillée sur mesure par la majorité socialiste et soutenue par les indépendantistes basques et catalans, elle autorise la participation de fédérations régionales à des organisations internationales, à condition que le sport ait des « racines historiques et sociales » dans la région concernée.
La pelote basque, qui fait vibrer les murs des frontons depuis des siècles, remplissait évidemment tous les critères. Et après trois ans de négociations aussi musclées qu’un bras de pelotari, Euskadi a décroché son ticket d’entrée.
Le Pays basque Nord reste sur le banc, mais garde la balle en main
Pendant qu’Euskadi savoure sa victoire, les pelotaris du Pays basque nord devront, eux, rester sous pavillon français. Les règles actuelles ne leur permettent pas d’intégrer la sélection basque. Une situation qui fait grincer des dents au nord de la Bidassoa.
Pour Mikel Larralde, président du club d’Hendaye, cette avancée est une « première manche gagnée », mais le match est loin d’être terminé. « Nous devons continuer à pousser pour que les sept provinces basques soient reconnues », a-t-il déclaré, déjà prêt à relancer la partie.
Si Euskadi célèbre ce moment comme un point d’or, d’autres crient à la « faute directe ». En Espagne, l’Union du Peuple Navarrais (UPN) mène la charge contre cette décision. Pour eux, il s’agit d’un coup politique plus qu’une décision sportive.

Ils dénoncent une manœuvre du gouvernement de Pedro Sánchez pour satisfaire les nationalistes basques en échange de leur soutien parlementaire. L’UPN réclame l’annulation de l’accord et la suppression de l’article 48.2 de la loi sur le sport, qu’ils considèrent comme une brèche dangereuse dans l’unité sportive espagnole. C’est comme ça les gars, nous on a le 49.3, vous c’est le 48.2 !
Même la Fédération Espagnole de Pelote Basque, exclue du vote pour cause d’irrégularités financières, pourrait déposer un recours pour annuler la décision. Le match juridique ne fait donc que commencer.
Objectif Mondial 2026… ou 2030 ?
Avec cette nouvelle position, la Fédération d’Euskadi espère envoyer ses pelotaris au Mondial de pelote en Argentine en 2026. Mais entre les recours possibles et la nécessité d’une validation finale par le Conseil Supérieur des Sports espagnol, l’horizon 2030 semble plus réaliste.
En attendant, la FIPV prévoit déjà de renforcer son développement international. En collaboration avec la Fédération Française de Pelote Basque, elle lancera des écoles de Cesta Punta en Uruguay, Argentine, Pérou et Philippines dès 2025. L’objectif ? Faire rebondir la passion pour la pelote dans le monde entier.
Ce n’est pas la première fois qu’une sélection basque cherche à se faire une place sur la scène internationale. Le football et le rugby ont déjà vu des sélections régionales disputer des matchs amicaux. Mais avec la pelote, Euskadi décroche enfin une reconnaissance officielle.
Pour Imanol Pradales, Lehendakari (président du gouvernement basque), cette victoire est « un grand pas pour l’identité sportive et culturelle basque ». De son côté, la FIPV espère que cette intégration ouvrira la voie à d’autres initiatives similaires.
Et maintenant ? La partie continue…
Cette décision marque un tournant pour la pelote basque, mais le jeu reste ouvert. Entre célébrations au sud et frustrations au nord, la situation reste tendue.
Les supporters d’Euskadi espèrent que cette victoire inspirera d’autres disciplines, tandis que les opposants affûtent leurs arguments pour rejouer la partie devant les tribunaux.
Pour l’instant, Euskadi a gagné un point décisif. Reste à voir si la France et l’Espagne parviendront à relancer le match ou si la Fédération d’Euskadi marquera définitivement ce « grand chelem » historique.
Avec cette intégration, Euskadi sort du mur d’attente et rejoint la scène internationale. Entre passion sportive et enjeux politiques, la pelote basque n’a pas fini de faire parler d’elle.
Et comme dirait un vieux pelotari : « Tant que la pelote est en jeu, tout est encore possible. » Une maxime que les protagonistes de ce feuilleton vont sûrement garder en tête… jusqu’au prochain rebond…
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