Il était une fois, au 79, rue de Hausquette à Anglet, un restaurant qui faisait danser les papilles au rythme d’un pas de deux franco-japonais. D’un côté, Hitomi, cheffe passionnée, maniant le couteau comme un samouraï des fourneaux. De l’autre, Kunihiro, maître pâtissier, capable de transformer une simple douceur en poème sucré. Ensemble, ils forment Kunitomi, contraction de leurs prénoms mais surtout fusion de deux cultures, deux savoir-faire, deux gastronomies… pour un seul objectif : réconcilier les becs salés et sucrés sous une bannière bicolore, celle du Japon et du Pays Basque
Chez Kunitomi, on ne trouve ni sushis standardisés ni ramens noyés dans la masse. Ici, la carte change chaque semaine, suivant les saisons et les trouvailles du marché. Du chirashi au thon rouge, en passant par un harumaki bœuf aux accents basques, chaque assiette est une invitation au voyage. Et si l’on osait un détour par le katsu karé, cette escalope panée escortée d’un curry nippon qui envoie valser les clichés ?
Le tout, bien sûr, mitonné avec des produits frais et locaux. Parce qu’Hitomi et Kunihiro ne se contentent pas d’importer leur savoir-faire : ils marient leur technique aux trésors du Pays Basque. Le poisson ? Il vient tout droit des étals de Saint-Jean-de-Luz ou de Bayonne. Les légumes et la viande ? Débusqués dans les marchés d’Anglet et alentours. Un mariage arrangé entre Japon et France qui fonctionne mieux qu’un rouleau de printemps bien roulé.
Pâtisseries, le coup de foudre sucré de Kunihiro
On pourrait s’arrêter là et déjà repartir repu et ravi. Mais ce serait sans compter sur le talent de Kunihiro, dont les créations sucrées méritent à elles seules une standing ovation. Parce qu’ici, pas question de se contenter d’un banal mochi ou d’un dorayaki tout droit sorti de chez France Asia. Non, Kunihiro réinvente les desserts, fusionne les traditions, et ose tout, même les associations les plus audacieuses.
Ses pâtisseries, alignées comme des petits soldats dans leur vitrine réfrigérée, sont un appel au crime… gourmand. Un thé matcha aux côtés d’un mille-feuille revisité ? Un entremets au yuzu qui vous envoie directement sur les rives du Mont Fuji ? On en oublierait presque le repas, et on serait même tenté de ne venir que pour la douceur de ce final en apothéose.
Un décor qui mise sur le rétro-chic
Ce qui frappe aussi, en poussant la porte du Kunitomi, c’est cette déco pas du tout Japonisante. Exit les lanternes en papier et les estampes de geishas : ici, on plonge dans une ambiance française des années 60-70, Formica et tons pastel à l’appui. Un clin d’œil assumé à cette époque où la cuisine hexagonale rayonnait et où l’on prenait le temps de savourer un repas sans avoir les yeux rivés sur son téléphone.
L’étage du restaurant, où se trouve la salle, offre un cocon chaleureux et intimiste. On s’y sent bien, un peu comme chez Mamie, mais une Mamie qui aurait troqué son poulet-frites contre un donburi au poisson ultra-frais.
L’autre particularité du lieu, c’est son évolution au fil de la journée. Le midi, place aux assiettes minutieusement dressées d’Hitomi. Le soir, c’est une carte plus large qui permet d’explorer un peu plus les subtilités de sa cuisine. Et entre les deux ? Kunitomi se transforme en salon de thé. L’occasion rêvée pour siroter un matcha latte en croquant dans une douceur signée Kunihiro.
On vient ici pour travailler au calme, papoter entre amis ou simplement s’accorder une pause gourmande en plein après-midi. Une bulle hors du temps où le Japon et la France se rencontrent autour d’une tasse fumante et d’une bouchée sucrée.
Kunitomi, le goût du voyage (sans passeport) ✈️
En résumé, Kunitomi, c’est un aller-retour gustatif entre Tokyo et Anglet, sans escale et sans turbulences. Un lieu où l’amour du produit et la précision du geste sont les seuls guides. Un restaurant où la fusion ne rime pas avec confusion, mais avec passion.
Kunitomi – 79 Rue de Hausquette, 64600 Anglet
09 83 56 59 93
Ouvert le midi et le soir, fermé le week-end midi (mais dispo en période scolaire !)
L’après-midi, place aux thés japonais et pâtisseries maison
Retrouvez la carte de la semaine sur Instagram : @kun.i.tomi
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