Jackpot pour un patient flambeur




C’est l’histoire d’un sexagénaire anglais, Philip Stevens, qui pensait avoir les jambes qui gigotent un peu trop et qui s’est retrouvé à parier sur tout ce qui bouge. À cause d’un médoc prescrit par son médecin, notre homme est passé du statut de “Monsieur Prudent” à celui de “Monsieur Flambeur”, perdant quelques milliers de livres sterling (et probablement quelques nuits de sommeil). Dans un retournement de situation aussi imprévisible qu’un match de cricket sous la pluie anglaise, Philip a fini par se faire indemniser à hauteur de 70 000 livres, soit un peu plus de 84 000 euros. Le tout grâce à son médecin… ou plutôt à cause de lui. Attrape ton cup of tea, on te raconte tout

Tout a commencé en 2017, quand Philip, habitant du sud de l’Angleterre, s’est pointé chez son GP (General Practitioner, le médecin généraliste made in UK). La raison ? Une jambe gauche qui jouait les castagnettes la nuit. Le verdict est tombé : syndrome des jambes sans repos. Rien de dramatique, mais assez gênant pour qu’on lui prescrive un médoc nommé Ropinirole, un traitement souvent utilisé pour la maladie de Parkinson.

Jusque-là, tout allait bien. Enfin… jusqu’à ce que Philip commence à avoir une passion soudaine et incontrôlable pour les paris sportifs. Si t’imagines qu’il misait juste sur Manchester United ou l’Angleterre au rugby, détrompe-toi : il pariait sur tout et n’importe quoi. Des courses de lévriers, des matchs de darts, voire probablement sur la couleur de la prochaine cravate de Boris Johnson.

Du “gentleman gambler” au flambeur compulsif

Avant le Ropinirole, Philip jouait les gentlemen : un petit pari ici, une petite mise là, juste pour le fun. Mais sous l’influence du médicament, ses paris sont devenus aussi déjantés que le programme télé britannique un vendredi soir.

Il pariait sur tout ce qui passait. Gagner ou perdre ? Il s’en fichait royalement !“, a déclaré son avocat. Et ce n’est pas tout. Quand Philip n’était pas en train de checker les cotes sur son appli de paris, il était occupé à acheter compulsivement des trucs. Résultat ? Une garde-robe flambant neuve et une collection d’équipements de pêche qui ferait pâlir d’envie n’importe quel passionné de truites.

En 2021, Philip a enfin compris que le problème ne venait pas de son amour soudain pour les paris ou la mode. Après une consultation chez un neurologue, le médicament a été stoppé. Mais, comme disent nos amis d’outre-Manche, “out of the frying pan, into the fire” (en gros : sortir de la poêle pour tomber dans le feu).

Le sevrage du Ropinirole a ouvert les portes d’un nouveau cauchemar : hallucinations, paranoïa, dépression… Bref, tout le package pour passer des nuits encore plus pourries que celles avec les jambes qui gigotent. Philip a déclaré : “Je ne suis plus la même personne qu’avant ce médicament.” Et franchement, on veut bien le croire.

Un médecin en pleine partie de cache-cache

Mais alors, où est le médecin dans tout ça ? D’après les avocats de Philip, le praticien n’a jamais mentionné les effets secondaires possibles du médicament. Parce que oui, le Ropinirole, en plus de calmer les jambes dansantes, peut foutre le bordel dans le contrôle des impulsions. Un petit détail qui aurait été bon à savoir, non ?

Le cabinet de Philip a plaidé que son client avait été laissé dans l’ignorance, transformé en flambeur compulsif malgré lui. Et après un accord à l’amiable, le médecin a accepté de verser 70 000 livres à Philip. Sans pour autant reconnaître sa responsabilité, évidemment. Parce que dans ce genre d’histoire, admettre qu’on a foiré, c’est aussi rare qu’un rayon de soleil sur Londres en novembre.

Leçon du jour : lire les petites lignes, même si elles sont en latin médical

Alors, qu’est-ce qu’on retient de tout ça ? D’abord, que le syndrome des jambes sans repos, c’est bien relou. Mais que les effets secondaires de certains traitements peuvent être encore pires. Ensuite, que les Anglais ont le don de transformer leurs drames en histoires rocambolesques, où l’on finit par se demander si on regarde une sitcom ou si c’est la vraie vie.

Enfin, si un jour ton médecin te file un médicament aux noms en “-pinirole” ou “-molone”, pose-lui des questions. Parce que devenir accro aux paris sportifs, c’est marrant cinq minutes, mais ça peut te coûter cher. Sauf si, comme Philip, tu réussis à refiler l’addition au doc.

Alors, Philip, héros malheureux ou génie incompris ? À toi de juger. Mais une chose est sûre : après cette histoire, il ne pariera plus sur un coup de poker médical. Tic-tac, doc… qui est vraiment le fautif ?


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