François Bayrou dans la tourmente, le bêta rame…

On dit souvent que la politique, c’est l’art de l’esquive. Mais cette fois, pas sûr que François Bayrou puisse slalomer entre les gouttes. Une plainte contre lui vient d’atterrir sur le bureau du parquet de Pau, et le Premier ministre pourrait bien se retrouver avec une patate plus brûlante que la soupe à la grimace servie dans les cantines de l’Assemblée

L’objet du litige ? Une accusation de non-dénonciation de crime et délit dans l’affaire Bétharram, cette sombre histoire de violences sur élèves dans un établissement catholique où plusieurs de ses enfants ont été scolarisés. Un ancien élève assure que le chef du gouvernement ne pouvait pas ignorer les agissements qui s’y déroulaient. Alors, Bayrou savait ? Bayrou savait pas ? Mystère et boule de gomme. Mais en tout cas, l’affaire le colle désormais comme une chasuble en pleine canicule.

Un élève à bout, un Bayrou au bout du rouleau ?

Tout commence par une plainte déposée en douce dans les Landes, à la gendarmerie de Capbreton. Le plaignant, un certain Rodolphe, aujourd’hui 56 piges au compteur, se remémore une scène qui l’a marqué au fer rouge. C’était la fin des années 80, époque des vestes à épaulettes et des coupes mulet, mais aussi, visiblement, de distribution de torgnoles administrées en toute impunité.

Dans une salle d’études, un surveillant aurait flanqué une mandale magistrale à un élève. Un aller-retour plus rapide qu’un débat expédié à coups de 49.3. La réaction des autres ? Baisser la tête et faire profil bas. Mais Rodolphe, lui, n’a pas oublié. Il raconte avoir croisé le regard d’Hélène Bayrou, la fille du futur ministre, choquée par la scène. Et c’est là que le raisonnement du plaignant prend tout son sens :

« Si elle a vu ça, elle en a forcément parlé à ses parents, non ? Et si elle en a parlé, son père ne pouvait pas ne pas savoir. Et s’il savait, pourquoi n’a-t-il rien fait ? »

Sacrée équation. Bayrou, qui fut lui-même prof avant de faire carrière dans la politique, n’aurait-il pas appliqué la fameuse règle du “Pas vu, pas pris” ?

Le parquet de Pau en pleine cogitation

Et maintenant ? C’est au procureur Rodolphe Jarry de frapper fort, bref de trancher. Va-t-il convoquer Bayrou pour une explication de texte ? Ou bien ranger la plainte dans un tiroir en espérant qu’elle prenne la poussière comme un rapport sur la réforme des retraites ?

Là encore, c’est le flou artistique. Le chef du parquet a confirmé avoir bien reçu la plainte, mais rien ne garantit qu’elle débouche sur une enquête. On pourrait même s’acheminer vers un classement sans suite, faute de preuves solides.

“Non-dénonciation de crime et délit” ? Une infraction délicate à prouver, surtout quand les faits remontent à l’époque où on écoutait Jean-Jacques Goldman sur des walkman.

Pendant ce temps, François Bayrou, fidèle à lui-même, botte en touche. Il dément toute implication et garde un silence poli. Mais dans son entourage, on ne cache pas une certaine exaspération face à la persistance de cette affaire. On vous donne la traduction : ça commence à bien faire, ces casseroles.

Un dossier qui s’épaissit

Ce qui est sûr, c’est que cette plainte vient jeter encore un peu plus d’huile sur le feu dans l’affaire Bétharram. Depuis plusieurs mois, les langues se délient, et les accusations pleuvent plus dru qu’un orage sur la vallée d’Ossau.

D’abord, il y a eu les révélations de son voisin juge et d’une ancienne professeure de mathématiques qui assure avoir alerté sur les violences à l’époque. Ensuite, plusieurs anciens élèves ont pris la parole, décrivant un climat pour le moins toxique au sein de l’établissement.

Et maintenant, voici une plainte visant directement le Premier ministre. Une première qui risque de faire jaser jusqu’à Matignon. Encore une baffe pour le gouvernement Macron…

Bayrou, l’homme aux mille vies politiques

Autant dire que pour François Bayrou, c’est une mauvaise pub dont il se serait bien passé. Déjà empêtré dans des dossiers judiciaires par le passé, il pensait peut-être avoir bouclé la boucle avec ses mésaventures du MoDem, mais voilà qu’un nouveau caillou vient de se glisser dans sa chaussure.

Le Béarnais n’en est pas à son premier rodéo. Depuis trente ans, il a survécu à toutes les tempêtes politiques, de ses défaites électorales à son passage éclair au ministère de la Justice, en passant par ses rêves brisés d’Élysée.

Mais là, l’affaire Bétharram est peut-être la goutte d’eau qui pourrait ébranler un équilibre déjà fragile. Alors, que va-t-il se passer ? Un interrogatoire de Bayrou ? Un non-lieu ? Un rebondissement de dernière minute ? Seul l’avenir nous le dira.

En attendant, l’ombre de cette affaire continue de planer sur le Premier ministre, qui, malgré ses talents d’acrobate politique, pourrait bien se retrouver cette fois dans une impasse. Parce que dans les grandes écoles, on apprend peut-être l’art de convaincre, mais quand la justice s’en mêle, on ne négocie plus avec les faits.