Dr Osasuna : « Mon psy, mon remboursement et moi »…




… Ou comment ne pas péter une durite sans vider son livret A. Bonjour et bienvenue à cette émission thérapeutico-cocasse présentée par moi-même, le Dr Osasuna, spécialiste en bobologie de l’âme, docteur en galéjade et en trouble de l’humeur légère. Aujourd’hui, on déplie le divan pour parler d’un dispositif qui fait du bien au moral… et au portefeuille : « Mon soutien psy »

Depuis 2022, la Sécu propose une offre bien remboursée : jusqu’à douze séances de psychologue prises en charge à 100 % si vous avez une prescription médicale. Une aubaine pour les esprits chiffonnés et les âmes froissées qui ne veulent pas se ruiner pour soigner leur santé mentale.

“Le mal-être n’attend pas le quinquennat suivant”, rappelait déjà ma grand-mère, ancienne infirmière scolaire et poétesse à ses heures. Et pourtant, quand on est en détresse psychique, entre l’envie de tout plaquer et la flemme d’appeler un cabinet, on a vite fait de procrastiner sa guérison.

C’est pourquoi j’ai réuni pour vous trois patients cobayes—euh, pardon, témoins éclairés—qui ont tenté l’expérience. Ils s’appellent Oihana, Ainhoa et Peio, et ils vont tout vous dire. Préparez les mouchoirs… ou les pop-corns.

Épisode 1 : Le rendez-vous chez le psy… qui n’existe pas

On commence avec Oihana, 31 ans, abonnée aux crises d’anxiété façon montagnes russes émotionnelles.

“J’étais mal. Le genre de mal où même Netflix ne te console plus.”

Alors, elle a dégainé le moteur de recherche, tapé « psy mon soutien sécu autour de moi »… et a atterri dans ce qu’on pourrait appeler le désert psychologique.

“Sur cinq psys listés, trois m’ont dit non, deux m’ont dit ‘peut-être dans deux mois’… et moi, j’ai dit ‘je vais pleurer dans ma salle de bains en attendant’.”

Moralité : quand on cherche du soutien psy, on trouve surtout du soutien… patience.

Épisode 2 : Peio, banlieusard en quête de consultation

Direction la banlieue parisienne avec Peio, qui pensait naïvement que dans une ville de 45 000 habitants, il serait plus facile de trouver un psy qu’un kebab ouvert après minuit.

“Spoiler : non.”

Après avoir rafraîchi Doctolib plus souvent qu’un ado en crush sur Insta, il finit par trouver un praticien à vingt minutes en transports.

“Première séance : super. Deuxième séance ? Pas avant un mois et demi. Il m’a dit qu’il était ‘complet’. Moi aussi, je suis complet. Completement à bout.”

Dr Osasuna note : ce patient présente un syndrome d’espacement thérapeutique aigu, avec symptômes de désorganisation émotionnelle et de Google Calendar saturé.

Épisode 3 : Ainhoa, psy-chanceuse en visio

Puis arrive Ainhoa, 33 ans, qui, elle, a trouvé le Graal thérapeutique : un psy, en visio, disponible tard le soir. Oui, mesdames et messieurs, un psy de nuit, comme les taxis ou les kebabs susmentionnés.

“C’était parfait. Je pouvais faire ma crise existentielle en pyjama.”

Et comme quoi, la thérapie comportementale et cognitive, même à travers un écran, peut faire son effet. Résultat ? Moins d’angoisses, plus de confiance.

“Depuis, je recommande le dispositif à tout le monde. Même à mon chat.”

Dr Osasuna approuve : la zoothérapie numérique n’est pas encore remboursée, mais c’est en cours.

Les premiers pas chez le psy : mode panique activé

Revenons à Oihana. Après deux mois d’attente, elle pousse enfin la porte d’un cabinet… pour mieux vouloir en ressortir en courant.

“Je me suis sentie très mal à l’aise. La psy était froide. On aurait dit un entretien d’embauche où j’avais oublié mon CV émotionnel.”

Résultat : première et dernière séance. Oihana a préféré attendre que la tempête passe, sans thérapie. En mode “autosoins” avec playlist mélancolique et jogging du dimanche.

Dr Osasuna note : “Cette patiente souffre d’un trouble du contact thérapeutique glacial, fréquent chez les débutants du divan.”

La suite ? Entre soulagement et autonomie

Chez Peio, c’est plus encourageant. Il n’en est qu’à une séance, mais le courant est bien passé.

“C’était fluide. J’ai enfin pu parler à quelqu’un sans que la personne me coupe pour raconter sa vie. J’ai calé les séances suivantes. Et s’il faut que je les paie ensuite, je le ferai.”

C’est ce que nous appelons dans le jargon médical : le syndrome du pied-à-l’étrier émotionnel.

Et chez Ainhoa, c’est même l’ascenseur thérapeutique : après trois séances de TCC, elle a tenté une séance d’EMDR (désensibilisation par les mouvements oculaires, non, ce n’est pas de l’hypnose Jedi). Pas remboursée celle-ci, mais elle l’a financée de sa poche, convaincue de l’utilité.

“Quand ça va mieux dans ma tête, je dépense moins en chocolat. Donc au final, je suis gagnante.”

Car, vous l’avez compris, la santé mentale, c’est aussi une question de budget. Peio et Ainhoa sont prêts à sortir la carte bleue. Mais Oihana, elle, reste plus réservée.

“Sans remboursement, je ne pourrais pas suivre. À une séance par semaine à 60 euros, il faudrait choisir entre le psy et le sport. Et le sport, c’est mon seul moment où je ne pense à rien. Enfin, sauf quand je me dis que je devrais aller chez le psy.”

On appelle ça le paradoxe cardio-psychique du hamster existentiel.

Conclusion du Dr Osasuna : faut-il y aller ou pas ?

Alors, que penser de « Mon soutien psy » ? Eh bien, pour paraphraser un de mes collègues psychiatres :

“C’est mieux que rien. Mais c’est pas la panacée.”

Le dispositif a ses limites : manque de professionnels, délais longs, disparités géographiques. Mais il a aussi ses forces : il ouvre la porte à une thérapie pour ceux qui n’auraient jamais osé, ni pu, consulter.

Et même si certains tombent sur des psys à l’écoute de leur montre plus que de leurs maux, d’autres y trouvent un vrai soutien, un tremplin, une respiration.

D’ailleurs, l’Assurance maladie ne s’y trompe pas. Elle lance une vaste campagne nationale pour faire connaître « Mon soutien psy ». Affiches, spots, peut-être même un podcast animé par un psychiatre influenceur en col roulé beige. Bref, on sort la grosse artillerie… émotionnelle.

Dernier mot du Dr Osasuna

“Chères patientes, chers patients, n’oubliez pas que demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse mais un symptôme de lucidité. Et si la première séance est nulle, changez de psy. Comme en amour, le bon existe, mais il faut parfois swiper plusieurs fois.”

Et n’oubliez pas :
Un esprit sain dans un budget sain,
Un psy, c’est mieux qu’un cactus à qui parler,
Et le bon moment, c’est maintenant (ou au moins d’ici deux mois, selon les dispos).

À la semaine prochaine pour une nouvelle émission du Dr Osasuna.


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