Donald Trump et les droits de douane : l’Oncle Sam met la taxe sur pause… avant de mieux cogner ?




Si la géopolitique était un ring de boxe, Donald Trump serait ce boxeur qui, en plein match, se mettrait à négocier avec l’arbitre pour raccourcir les cordes du ring, tout en collant un direct du droit (de douane) à ses adversaires. Le président américain, toujours en quête du deal du siècle, vient donc de dégainer une nouvelle cartouche protectionniste : des droits de douane “réciproques”. Comprenez : œil pour œil, taxe pour taxe. Une tactique qui promet de transformer le commerce international en un vaste tu me taxes, je te retaxe, avec en ligne de mire l’ambition claire de rééquilibrer un déficit commercial qui dépasse les mille milliards de dollars

Depuis le Bureau Ovale, le showman de la politique a frappé fort : “S’ils nous imposent un droit de douane ou une taxe, on leur impose exactement le même niveau de droit de douane ou de taxe, c’est aussi simple que ça.” Aussi simple que ça, vraiment ? Comme souvent avec Donald Trump, la ligne entre stratégie et punchline est aussi fine qu’un ticket de caisse.

Le plan est clair : à partir d’avril, Washington mettra en place un barème de taxation sur les importations étrangères calqué sur ce que ces mêmes pays imposent aux produits américains. Une sorte de miroir fiscal à la sauce américaine, mais avec le goût piquant d’un rapport de force assumé. America First ? Plutôt America Tariffed. En d’autres termes, ce sont les pepperoni sur la pizza !

Derrière cette annonce en fanfare, une réalité plus complexe. Depuis le début de son second mandat, Donald Trump a déjà rajouté une couche de taxes sur les produits chinois (+10 %), déclenchant en retour une riposte pékinoise sur des produits américains soigneusement ciblés. Et ce n’est que le début : les importations d’acier et d’aluminium devraient bientôt subir une surtaxe de 25 %. Si les relations commerciales étaient une partie de Uno, Trump viendrait de poser une carte +25, en espérant que personne n’ait un contre.

Quand l’Europe devient l’ennemi fiscal n°1

Mais que les Chinois se rassurent : ils ne sont pas les seuls dans le viseur. L’Union européenne, cette perfide Albion à 27, en prend aussi pour son grade. Donald Trump voit rouge face aux barrières non douanières mises en place par Bruxelles, notamment cette sacro-sainte TVA qui, selon lui, s’apparente à une taxe punitive masquée.

En matière de commerce, nos alliés se comportent souvent moins bien que nos ennemis“, a-t-il lancé, sans sourciller. Une phrase qui, traduite en langage diplomatique, pourrait donner : nos amis nous taxent plus que nos ennemis nous attaquent. On attend maintenant avec impatience la réplique de Bruxelles, probablement un mélange de formalisme irrité et de menaces à demi-voilées sur les importations de ketchup.

Le bras de fer avec l’Inde : du curry au tarif douanier

Autre cible du bulldozer Trumpien : l’Inde. Selon lui, le pays de Narendra Modi serait le champion du monde du racket fiscal sur les importations américaines. Mais, surprise ! Quelques heures après avoir accusé New Delhi de saigner ses exportations, il reçoit le Premier ministre indien à la Maison-Blanche et prédit des “accords commerciaux merveilleux”. Des F-35 ont déjà été commandés…

Une volte-face ? Pas du tout ! C’est simplement la méthode Trump : crier au scandale, puis serrer la main avec un sourire ultra-bright. D’ailleurs, preuve que tout est négociable, l’Inde a déjà baissé les taxes sur les Harley-Davidson. Un détail qui en dit long : les élections américaines approchent et flatter les bikers du Midwest vaut bien quelques ajustements tarifaires.

Un plan gagnant… ou un boomerang économique ?

Si l’objectif est de redonner de la vigueur à l’industrie américaine et de réduire le déficit commercial, reste à savoir si cette nouvelle politique fiscale ne va pas se retourner contre le pays lui-même. Car qui dit surtaxe sur les importations dit augmentation des prix pour le consommateur. Et vu le contexte inflationniste, cela pourrait vite devenir un sacré pari risqué.

Or, souvenez-vous : l’inflation galopante de 2022-2023 avait déjà pesé sur le moral des Américains… et largement contribué à la défaite démocrate. Alors, badaboum ou coup de génie ? Seul l’avenir nous le dira. Mais avec Donald Trump, le commerce international ressemble de plus en plus à une émission de télé-réalité où chaque épisode réserve son lot de rebondissements.


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