Décembre, le mois des collectionneurs de calendriers




Attention chers lecteurs, le mois de décembre se pointe ! Vous savez, le mois où l’on dépense trop, mange trop, et où l’on ouvre sa porte un peu plus souvent que d’habitude. Mais attention : ce n’est pas forcément le Père Noël qui vous attend sur le pas de la porte. Eh oui, c’est la saison des étrennes! Les pompiers, les postiers, les éboueurs – bref, tout ce beau monde qui rend nos vies un peu moins bordéliques – vient sonner pour vous vendre leurs fameux calendriers. Une tradition qui sent bon la fin d’année, l’odeur de l’imprimé fraîchement tiré… et parfois, le malaise

Ils débarquent en général les premiers, en uniforme impeccable, sourire Colgate et calendrier sous le bras. Pas question de leur claquer la porte au nez : vous ne savez jamais quand vous aurez besoin d’eux pour éteindre votre sapin en feu ou sauver Minou coincé dans un arbre. Avec leur regard de chiot et leurs biceps taillés dans du bois de cheminée, ils jouent sur la corde sensible.

Bonjour, c’est pour les étrennes, un petit geste pour les pompiers du coin ?” vous demandent-ils, avec un air si sympathique qu’on aurait presque envie de leur offrir un chocolat chaud. Mais non, c’est de votre portefeuille qu’il s’agit. Vous tendez un billet de 10 euros, vaguement gêné, pendant qu’ils vous refilent un calendrier 2024 où une équipe musclée pose devant un camion rouge rutilant. Vous souriez poliment, en vous disant que ça ira très bien pour la cuisine. Après tout, qui peut résister à un pompier torse nu déguisé en Père Noël ?

Les postiers : là, oubliez les muscles…

Quelques jours plus tard, c’est au tour de la Poste de se pointer. Même démarche, même sourire… mais pas le même effet. Disons-le franchement : leur calendrier, c’est un peu le vilain petit canard des étrennes. Exit les poses sexy ou les photos inspirantes, ici, on vous propose un paysage bucolique ou des chatons, accompagné d’un sourire qui dit : “Oui, je sais, c’est un peu ringard, mais soyez sympa, nous aussi on est victime du facteur inflation…

Les postiers misent davantage sur la culpabilité : “On est là tous les jours, même quand il pleut, hein…” Traduction : “Si vous voulez continuer à recevoir vos colis Amazon à temps, sortez les biftons.” Alors vous fouillez vos poches en signe d’accusé-réception pour éviter de passer pour le radin du quartier. Mais bon, avouons-le, ce calendrier finit souvent oublié dans un tiroir, entre une pile de prospectus et le mode d’emploi du micro-ondes.

Les éboueurs : les rois du timing

Et juste avant Noël, voilà que les éboueurs débarquent. À leur manière, ils ont tout compris : ils arrivent quand vos poubelles dégueulent, prêtes à accueillir les restes de foie gras et de papier cadeau. Refuser leur calendrier, c’est risquer de retrouver votre poubelle vidée… trois rues plus loin. “Allez, c’est pour le service, chef ! On est là tous les jours pour ramasser vos cochonneries, hein !” Et là, comment dire non ? Vous dégainez un billet, plus par peur que par gentillesse, et ils repartent avec leur sacoche pleine et leur bonne humeur communicative.

Leur calendrier, lui, a souvent une certaine audace : une rétrospective sur le tri sélectif ou un hommage aux camions poubelles qui vous rendent la vie plus propre. Pratique pour noter les jours de collecte, mais pas sûr qu’il finisse encadré au-dessus de la cheminée.

Et si les Témoins de Jéhovah s’y mettaient ?

Avec tout ce trafic de calendriers, on se demande si les Témoins de Jéhovah ne vont pas s’y mettre, eux aussi. Imaginez-les débarquer avec un agenda “2024, année de la dernière foi”, prêt à remplacer votre calendrier des éboueurs. Mais pas de panique, eux, ce qu’ils vendent, c’est plutôt des heures de discussion sur votre porte d’entrée. “Bonjour, on vient parler de Noël et de la vraie lumière du monde…” À ce stade, on se surprend à regretter le pompier musclé ou même le facteur bougon.

Soyons honnêtes : cette tournée des calendriers n’est pas qu’un geste de reconnaissance, c’est aussi un business qui rapporte. Les pompiers et les éboueurs, eux, s’en sortent plutôt bien. Mais les postiers ? Plus difficile. Avec la montée du numérique, leurs services sont moins essentiels, (ben ouais, qui envoie encore des lettres!) et leur calendrier n’a pas le même succès qu’avant. Mais qu’importe, ils continuent, armés de leur courage (et d’un stock de paysages de montagne et de chatons).

Alors, que faire face à cette invasion de calendriers ? Vous pourriez jouer la carte du radin et refuser poliment. Mais attention, cela pourrait vous valoir quelques regards noirs dans le quartier. Ou pire : un colis égaré, une poubelle oubliée ou un camion de pompiers qui tarde à venir. Finalement, le meilleur plan reste de sortir un peu de monnaie, offrir un sourire, et accrocher ce fichu calendrier dans un coin.

Après tout, Noël, c’est aussi ça : donner un peu, même si on en rigole beaucoup, ce qui n’est pas le cas de votre porte-monnaie. Alors ouvrez grand vos portes, préparez votre portefeuille, et rappelez-vous : un calendrier offert, c’est une année de bonne conscience assurée. Et qui sait, peut-être qu’un jour, le Père Noël en personne viendra vendre le sien avec la mère Noël en tenue sexy sur la première page ?


Discover more from baskroom.fr

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *