Paris – 7 282,22 points. Voilà où s’est arrêté le thermomètre du CAC 40 ce vendredi, affichant un joli coup de froid de -1,51 %. Un plongeon digne d’un trader trop confiant dans ses algorithmes. La faute ? Les poids lourds du luxe, ce joyau du portefeuille parisien, ont fondu plus vite qu’une bougie Diptyque dans une boutique climatisée
Dans les travées de la Bourse, les investisseurs avaient pourtant tenté un réveillon tardif après un millésime 2024 déjà bien bouchonné avec -2,15 % sur l’année. Mais voilà, même avec un toast au caviar, difficile de masquer l’odeur d’une économie chinoise en panne et d’une présidence américaine qui s’apprête à arriver comme un taureau dans un magasin de porcelaine.
Hermès, Kering et LVMH : Les trois grâces chutent de leur piédestal
Vendredi, les fleurons du luxe ont valsé… mais sur une musique de funérailles financières. Kering s’est effondré de 4,88 % pour s’arrêter à 224,35 €, un sacré coup sur la caboche pour la maison Gucci. LVMH, habitué à grimper les cimes, a glissé de 3,79 % à 611,30 €, tandis qu’Hermès a vu sa cotation trotter vers le bas, -2,78 % à 2 237,00 €.
Le coupable ? Un PMI chinois qui rame à 50,5 points en décembre, contre 51,5 le mois précédent. Pour un secteur qui mise gros sur les achats compulsifs des consommateurs asiatiques, c’est comme découvrir qu’on a oublié la clé du coffre-fort dans un taxi de Shanghai.
Trump, la douane et le grand méchant loup
Les investisseurs ne sont pas seulement hantés par l’ombre d’un dragon chinois enrhumé. Donald Trump, dont l’intronisation le 20 janvier approche à grands pas, agite déjà son bâton fiscal. À l’horizon ? Des droits de douane sur l’Europe et la Chine. Et quand Trump parle de taxes, les marchés entendent “douche froide” et sortent les serviettes pour éponger les pertes.
Les promesses du président élu sont claires : protectionnisme, mesures choc, et mur tarifaire XXL. De quoi faire frémir les industriels français, surtout dans un climat déjà plus fragile qu’un vase Ming au bord d’une étagère bancale.
Stellantis : Coup de frein brutal
Au rayon automobile, Stellantis a percuté un nid-de-poule monumental, perdant 3,50 % à 12,18 €. Son péché ? Une exclusion de la nouvelle liste des crédits d’impôts américains sur les véhicules électriques et hybrides rechargeables.

C’est ballot, on pourrait comparer ça au fait d’arriver à une course de Formule 1 et découvrir que votre bolide a été recalé au contrôle technique. Résultat : les actionnaires ont préféré filer à l’anglaise plutôt que d’attendre un éventuel redémarrage du moteur.
Pernod Ricard : Quand l’alcool dérape
Les nouvelles n’étaient guère meilleures du côté de Pernod Ricard, qui a vu son action trinquer de 3,08 % à 105,25 €. La raison ? Un coup de gueule venu d’outre-Atlantique. Le médecin en chef des États-Unis a appelé à imposer des étiquettes sanitaires sur les bouteilles pour alerter des risques de cancer liés à l’alcool.
Un coup dur pour les spiritueux qui se voyaient déjà trinquer au champagne. Pour les investisseurs, cette annonce a plutôt eu un goût amer.
Arcelor Mittal : Fonte des cours au menu
Du côté de l’acier, c’est un scénario digne d’une fonderie en plein crash. Arcelor Mittal s’est liquéfié de 4,66 % à 21,46 € après que Joe Biden a mis son veto sur le rachat d’U.S. Steel par Nippon Steel pour 14,9 milliards de dollars.
L’acier a peut-être des nerfs d’acier, mais ses actionnaires, eux, ont visiblement les genoux qui flanchent. Quand Washington commence à dresser des barrières protectionnistes, ça donne des vapeurs même aux traders les plus trempés.
Et maintenant, on fait quoi ?
Pour rebondir, les marchés comptent sur la saison des résultats mi-janvier. Mais d’ici là, il va falloir tenir bon et éviter la panique. Certains experts estiment que le CAC 40 a simplement besoin d’un bon shot d’adrénaline sous forme de chiffres encourageants.
Mais attention : entre la Chine en slow motion, Trump sur la ligne de départ et des investisseurs frileux comme un banquier en costume de bain, l’année démarre comme une partie de poker menteur.
Du côté des obligations, la pression monte aussi. Le taux à dix ans français a grimpé à 3,28 %, contre 3,23 % la veille. Pas de quoi paniquer pour l’instant, mais quand les obligations s’échauffent, c’est souvent un signe que la nervosité grimpe.
Pour résumer…
Que retenir de cette semaine agitée ? D’abord que le luxe, même en diamant, n’est pas à l’abri d’un éclat. Ensuite, qu’il vaut mieux attacher sa ceinture quand Trump prépare son atterrissage. Et enfin, que la Bourse, comme une bonne bouteille, peut réserver des surprises.
Pour l’instant, les investisseurs doivent garder leur calme et éviter de vendre à la panique, sous peine de se retrouver à poil plus vite qu’un mannequin dans un défilé de mode.
En attendant, le CAC 40 continue de danser sur un fil, espérant ne pas trop perdre l’équilibre. Mais comme on dit dans le métier : “Achetez au son du canon, vendez au son du violon“… encore faut-il que la musique ne s’arrête pas trop vite.
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