La coopérative Lur Berri, jamais à court d’idées pour semer les graines d’une agriculture durable, s’associe à la pépite agritech Sencrop. L’objectif ? Mettre la météo dans la poche des agriculteurs et l’eau au bon moment sur leurs parcelles. Et le tout, sans se prendre une saucée de frais, ni d’intrants. Bienvenue dans le champ des possibles, version 2.0
Qu’on se le dise, à Lur Berri, on n’attend pas que ça pousse par miracle. Faut dire qu’au Pays basque, entre les averses imprévisibles, les coups de chaud d’août et les giboulées de mai qui s’invitent à l’apéro, y a de quoi en perdre sa bêche. Alors autant dire que les gars de la coopérative ont vite capté que le ciel, ça se dompte pas, mais ça s’anticipe.
Et pour éviter que la météo leur fasse la misère, ils ont décidé de faire équipe avec Sencrop, start-up frenchie de l’agritech qui envoie du lourd (et pas que des nuages). Résultat : une appli dans la poche, des capteurs dans les champs, et des décisions à la minute près. Autrement dit, fini les tours de plaine à l’ancienne et les arrosages au pifomètre.
Une météo connectée pour ne plus être à l’ouest
Sur un territoire où la flotte est parfois aussi fréquente que les parties de Mus au bistrot du coin, l’irrigation, c’est pas du luxe. Et quand t’as du maïs à bichonner et des cultures de printemps qui n’aiment pas trop la surbouffe hydrique, faut arroser malin.
Avec Sencrop, c’est bingo : les agris (ouais c’est le p’tit nom des agriculteurs) reçoivent direct sur leur mobile les infos du ciel en temps réel. Température, vent, hygrométrie, précipitations… on dirait presque la météo de TF1, mais version locale, précise et sans Madame Soleil.
Pas question chez Lur Berri de pondre une appli depuis une tour d’ivoire sans demander leur avis aux premiers concernés. Alors avant de dégainer à grande échelle, ils ont sorti les bottes du placard pour une phase de test grandeur nature avec une poignée de producteurs bien ancrés dans leur terroir.
Une expérimentation taillée sur mesure, sur des zones aux profils aussi variés qu’un buffet de mariage, pour capter les vrais besoins du terrain. Et parce que « c’est celui qui sème qui sait », comme le rappelle Louis de Montbron, Monsieur Développement chez Lur Berri, les retours du terrain ont façonné l’outil final.
L’appli qui fait la pluie et le beau temps (dans ton planning)
Tu veux semer ? Pulvériser ? Récolter ? Sencrop te dit si c’est le moment ou si tu ferais mieux de rester à la ferme pour bricoler le semoir. Le module « Fenêtre de traitement » par exemple, c’est un peu comme un ange gardien pour tes intrants : il t’évite de balancer ton fongicide en plein mistral ou ton engrais la veille d’un déluge.
Cerise sur la motte, l’appli te calcule aussi le cumul de températures pour suivre de près les stades clés de ta culture, notamment ton maïs adoré. De quoi savoir pile-poil quand ça fleurit, quand ça se gave de soleil, et surtout quand faut dégainer la moissonneuse.
Solarcrop : le capteur qui rayonne
Passons aux outils de précision qui envoient du soleil dans les neurones : Solarcrop, le pyranomètre made in Sencrop. Traduction ? Ouais parce qu’avec un blase pareil, y a nécessairement besoin d’une traduction : Un capteur qui mesure le rayonnement solaire et te calcule l’évapotranspiration de ta parcelle. Dit autrement : combien ton champ a sué, et combien d’eau il va falloir lui remettre dans le gosier.
Installé sur ton terrain, ce capteur brille par son intelligence (et pas seulement parce qu’il capte la lumière). Grâce à lui, tu peux suivre ton bilan hydrique comme un comptable son budget, et irriguer au bon moment, pas quand ton voisin s’y met ou que la lune est en phase descendante, ascendant capricorne.
Soilcrop : la sonde qui a les pieds dans la terre et la tête dans l’humidité
Autre outil de choc : Soilcrop, la sonde capacitive qui creuse le sujet jusqu’à 60 cm de profondeur. Elle t’envoie en temps réel les infos sur l’humidité et la température de ton sol, comme un stéthoscope agricole. Et avec ses 4 capteurs plantés à différentes couches, elle te dit quand ton sol a soif, et quand il peut encore attendre un peu.
Grâce à elle, tu ne gaspilles ni flotte, ni énergie, ni ta patience. Fini les déclenchements d’irrigation au pif, place à la précision. En gros, t’arroses pas parce que t’as peur que ça crame, mais parce que la courbe d’humidité te le dit noir sur vert.
Connectés mais pas perchés : le bon sens paysan, version numérique
Avec ces outils, Lur Berri ne cherche pas à transformer ses adhérents en geeks des blés, mais à leur filer un coup de main version 2025. On reste dans l’agriculture à taille humaine, mais avec des boosters dans les bottes.
Moins d’intrants, plus de rendement, de meilleures décisions et surtout, une gestion raisonnée de la flotte – qui vaut de l’or dans un monde où le climat joue à saute-mouton.
Derrière cette collaboration, y’a une vision qui envoie du fumier de qualité : celle d’une agriculture économe, performante et respectueuse de la planète. Une agriculture qui regarde la météo droit dans les nuages, mais garde les deux pieds bien ancrés dans la terre.
Et chez Sencrop, on a pas la tête dans les satellites pour rien : leur mission, c’est que les agriculteurs retrouvent le pouvoir de décision, boostent leur productivité, et dorlotent leurs cultures sans faire couler la planète.
Bref, autrefois, on disait “rouge le soir, espoir ; rouge le matin, chagrin”. Aujourd’hui, on dit plutôt “données en main, t’irrigues malin”. Grâce à ce tandem Lur Berri / Sencrop, les agriculteurs du territoire n’ont pas fini de récolter les fruits d’une météo contrôlée… et d’un sol bien trempé de bon sens.
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