“Yankee” : un polar border-cross façon gros plan violent




Netflix nous sert Yankee, un thriller mexicain propulsé par Argos Comunicación, qui suit Malcolm Moriarty, joué par Pablo Lyle, un agent immobilier texan reconverti à la contrebande high-tech de drogues, après une bastonnade façon séquence punch au flic + vélo de motocross illégal + fuite express (épisode 1 : Le vol d’Eschyle). Ce héros transfrontalier traverse la frontière pour devenir une pièce maîtresse d’un cartel high tech. Bref, imaginez Narcos, mais version Mexique high tech : un scénario qu’on connaît (fils de l’Amérique embellie par la violence), avec la même photo floue de héros antipathique

La série fait un match de 25 épisodes, environ 45–50 minutes chacun, dont on sort parfois essoufflé, parfois bluffé, toujours un peu paumé devant le déluge de gunfights, trahisons et ascensions fulgurantes. Le chemin narratif de Malcolm suit le même STECG (schéma type “Steve étend son cartel généreusement”), quitte à enchaîner les cliffhangers comme on empile des plateaux de tacos au drive in.

Sous la direction de Carlos Carrera (réalisateur de El crimen del Padre Amaro), le ton est calibré pour épater sans trop bousculer : gros plans, ralentis sur billet trempé, port de lunettes de soleil la nuit. C’est léché, cadré, mais parfois calculé façon story board d’école de cinoche. L’écriture, signée entre autres Diego Enrique Osorno et Alo Valenzuela, ne se prend pas la tête : elle aligne le trafic 2.0, les coups de bluff et la montée du type qu’on appelle “Yankee” parce que les locaux ont vu le drapeau américain plus haut que la carte de pointage de la CIA.

Les avis spectateurs ? Génial, pour ceux qui aiment Sicario, Narcos ou les cartels façon western urbain smog. Les autres… s’y perdent un peu au milieu des 25 épisodes, certains couinent sur le manque d’originalité ou des effets “telenovela salsa gore” un peu surfaits. Rythme percutant, persos charismatiques, mais certains filent l’impression d’avoir vu le même wagon lit dramatique mille fois. Certains épisodes finaux laissent aussi sur les rotules… genre fin abrupte sans gros éclat.

Casting, scénarios, ambiance : popcorn ou overdose ?

Pablo Lyle incarne Malcolm en anti héros au charisme sec (le mec a cojones, selon certains critiques), Ana Layevska campe sa femme Laura Wolf, et Sebastián Ferrat joue l’énigmatique Cara Sucia (le type sombre, dangereux), mais on l’adore un peu quand même.

Sinon l’ambiance ? That’s cinema, mec. Trafic de drogue filmé dans les entrepôts, coups de feu éclatants, gringos perdus dans le désert, passeurs au visage sérieusement ridé, contrebandes sous drone et piercings. Mention spéciale au barbecue entaché de porte cachée à dope façon maison close, où Malcolm commence à ramer avec un sac de 200 000 $ de shit dans la baraque familiale — filmé façon slow-motion façon trailer Attention à la mosquée, intrusion FX.

Cut final : points positifs, points de fragilité

Les + :

  • Un format long pour les binge-watchers du genre “action + drogue + pouvoir + tech”
  • Bonne réalisation, visuellement ciné série, avec un rythme souvent haletant
  • Personnages bien dessinés mais pas clichés (malgré le héros US / Mexique / cartel)

Les – :

  • Du déjà-vu façon Narcos meets cartel-mex version
  • Quelques longueurs dans le texte quand le scénario traîne la patte vers l’épisode 10 ou 15
  • Cette maxi série de 25 épisodes demande du jus ; moins de chapitres, ça aurait pu gueuler plus fort sans s’essouffler

Verdict : bon mais pas de Palme

En mode critique cinéma, avec un clin d’œil à la caméra, Yankee est un blockbuster Netflix bien huilé, calibré pour les amateurs de cocaïne en slow-mo et de power-play génération border. Mécanique efficace, casting solide, ambiance visuelle impeccable, mais côté originalité, ça s’essouffle vite. Si vous voulez un polar transfrontalier bien monté, avec du fusil Mitra et du code-barres sur sachet de coca, foncez. Si vous cherchez du pizza-nouvelle vague ou du cartographe narratif inédit… faudra allumer l’écran différemment.

Ce qu’en pensent les spectateurs utilisateurs d’AlloCiné :

« Bonne série version Gomorah du Mexique. Ça va vite…persos charismatiques… pas Hollywood, pas de héros » → 4,0/5 (AlloCiné)
« Récits banals…mais mise en scène lisible, rebondissements et dépaysement : objectif atteint » → 3,5/5 (AlloCiné)
« Cocktail explosif… intrigue, complot, machination, drogue, tuerie… » → 4,5/5 (AlloCiné)
Quelques voix grincent : « trop long », « scénario pas original », « certains choix risquent la cohérence » → 2,5 ou moins (AlloCiné)


En résumé, Yankee c’est un peu ce cheeseburger ciné où tout claque : sauce épaisse, viande juteuse, frites brûlantes. Ça sent bon, c’est généreux, mais ça reste un fast-food de luxe : savoureux en binge, mais jamais transcendant ni révolutionnaire. Bref, gros plan sur la violence, gros plan sur la survie, gros plan sur le Mexique sombre, avec des plans larges sur la frontière. Yankee ne te laissera pas froid, mais ne risque pas de te marquer au générique final non plus.


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