San Sebastián, capitale mondiale de la pintxo-party et du coucher de soleil Instagram, s’apprête à vivre sa Semana Grande 2025… et à la vivre en grand format ! Du 10 au 17 août, la baie de La Concha va se transformer en piste d’envol pour fusées célestes et en laboratoire de chimie spectaculaire, où le nitrate de potassium se marie à l’art comme un mariage basque : bruyant, coloré et interminable
Les autorités locales promettent que cette édition « fera des étincelles »… et elles ne parlent pas seulement des polémiques habituelles sur les parkings saturés et les tapas vendus au prix de lingots d’or. Non : il s’agit bien du Concours International de Feux d’Artifice, véritable championnat du monde du “Ohhh !” et du “Wouaaah !” hurlés la tête en arrière, avec la nuque qui crie au torticolis.
Des fusées, des shows et un peu de poudre aux yeux
Huit soirées, huit équipes venues des quatre coins du globe pour décoiffer la baie et concurrencer le soleil couchant. Italie, Japon, Canada, Espagne, France… et même une équipe polonaise, décidée à prouver que Varsovie n’est pas qu’une affaire de vodka et de Chopin. Chaque soir à 22h45, le ciel se transformera en tableau impressionniste version acide : bleu cobalt, rouge vermillon, or pailleté et argent crépitant. Un feu pour chaque goût : du bouquet final qui vous fait cligner des yeux comme si vous aviez regardé une éclipse, aux mini-étoiles qui tombent comme une pluie de sucre pétillant.
Et attention : ici, ce n’est pas juste “on appuie sur le bouton et ça explose” ! Les maîtres artificiers rivalisent de créativité : cascades lumineuses, palmiers dorés, cœurs rouges suspendus, éclats en forme de dauphin… De quoi se demander si, à force, le ciel de Donostia ne va pas déposer un brevet pour usage artistique intensif.
L’artillerie lourde côté ambiance
Mais la Semana Grande, c’est aussi la fête partout, tout le temps. Sur les quais, les bandas jouent à plein volume, les géants et grosses têtes (les gigantes y cabezudos) défilent, et les stands de churros sentent la friture à cinquante mètres à la ronde. Sans oublier les fameux toros de fuego : un type déguisé en taureau, bardé de fusées et de pétards, qui court dans les rues en semant panique et éclats de rire. Un concept où la pyrotechnie rencontre le sprint de survie, et qui rappelle à tout le monde que l’assurance-vie, c’est pas que pour les vieux.
Les terrasses de bars débordent, les pintxos disparaissent à la vitesse d’un feu de Bengale, et la bière coule comme un ruisseau de montagne en crue. Chaque coin de rue devient un prétexte à trinquer, discuter, chanter… et parfois à discuter très fort sur qui, de l’équipe italienne ou japonaise, maîtrise le mieux l’art du bouquet final.

L’économie locale… en plein boom
Si le ciel s’embrase, les caisses enregistreuses aussi : hôtels complets, restaurants pleins à craquer, parkings saturés et vendeurs de glaces en surchauffe. Les commerçants parlent déjà de leur “boom économique”, jeu de mots involontaire mais parfaitement dans le ton. Les loueurs de balcons (vue imprenable sur la baie) affichent des tarifs qui donnent envie d’acheter directement un télescope. Ouais, les prix s’en rapprochent…
Le concours n’est pas qu’un prétexte à faire “ooh” et “aah” : il y a un vrai jury, des points à attribuer et une couronne pyrotechnique à remporter. Les critères : originalité, rythme, variété des effets, synchronisation avec la musique… et, bien sûr, la capacité à faire vibrer le public jusque dans ses espadrilles.
Le soir du 17 août, après le dernier tir, les délibérations s’annoncent aussi tendues qu’un fil de mèche prête à s’allumer. Qui repartira avec le trophée ? L’Italie et sa précision baroque ? Le Japon et son raffinement millimétré ? Ou une surprise venue d’ailleurs ? La Pologne ? On peut toujours rêver… Quoi qu’il arrive, la ville aura passé huit nuits à regarder le ciel en oubliant de consulter la météo.
La Semana Grande 2025, c’est cette semaine où San Sebastián devient un peu l’atelier de Jules Verne, un peu la palette de Van Gogh et beaucoup le terrain de jeu d’artificiers survoltés. On en ressort avec les oreilles qui bourdonnent, des photos floues plein le téléphone… et cette impression étrange que, parfois, il suffit d’un peu de poudre pour rallumer l’étincelle.
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