Quand les chercheurs plantent une batterie dans une bûche




À la fac du Pays basque, y’a pas que la pelote qui fuse : y’a aussi des électrons qui cavalent dans du bois mort ! Non, t’as pas trop scié ce matin : une équipe de têtes chercheuses de l’Université du Pays Basque (UPV/EHU) a pondu un truc de maboul : un supercondensateur-batterie hybride en copeaux de bois. Oui, oui, du vrai bois de vrai pin, le genre qui finit d’habitude en cagette pour les fraises ou en sciure pour les hamsters. Et pas pour faire un feu de camp cette fois, non, mais pour stocker de la poilante électricité, peinard

Leur trouvaille, c’est un peu comme si tu prenais la bonne vieille pile de ta Game Boy, que tu lui collais la vitesse d’un scooter trafiqué, et qu’en plus elle te coûtait peau de zob. Et tout ça, avec des déchets de scierie, histoire de ne pas gaspiller un rondin.

Plutôt que de laisser traîner les copeaux à moisir derrière l’atelier du menuisier du coin, nos chercheurs ont poncé le problème à la racine : “Et si on branchait tout ça sur le futur ?” Banco. Résultat des courses : un système de stockage d’énergie capable de garder 60 % de sa patate après 10 000 cycles. 10 000, mon pote ! C’est pas un feu de paille, c’est du chêne massif.

Électrons sous acide… pyroligneux

Leur arme secrète ? Le Pinus radiata, un pin balèze qui pousse plus vite que le salaire d’un trader. À coups de charbon actif pour l’électrode positive et de carbone dur pour la négative, sans passer par des combines de chimiste barjo ni des métaux rares vendus au prix du caviar, ils ont taillé dans le vif.

Concrètement, la cathode (positive) se paye 71 mAh/g à 10 A/g. La batterie, elle, envoie 112 mAh/g tranquille, sans traitement de starlette ni silicone magique. Bref, c’est brut de sciage, sans chichi ni vernis. Pas besoin d’être bûcheron pour comprendre : c’est à la fois costaud, léger, et bon pour la planète.

Côté montage, ils n’ont pas chipoté : ils ont taillé sur mesure le rapport tension/masse des électrodes pour éviter de se retrouver avec du lithium en pagaille ou de l’électrolyte qui fume plus vite qu’une Citroën qui vient de péter un joint de culasse. Résultat : un stockage hybride entre batterie et supercondensateur qui n’a pas peur d’envoyer du bois, que ce soit en puissance pure ou en endurance.

Eider Goikolea, co-pilote de l’opération, envoie la punchline : « Notre machin peut à la fois encaisser la haute puissance et durer aussi longtemps qu’un vieux banc de village sous les intempéries. » Le tout en tenant bien la charge sans te faire une crise de nerfs au bout de trois recharges comme ton vieux Nokia 3210.

Écolo, économe et pas bête

Pas besoin de planter des arbres au carré pour cette batterie : la matière première, elle sort direct de la benne de la scierie. Niveau développement durable, c’est du solide. Pas de procédés alambiqués façon alchimistes du Moyen Âge, pas de métaux précieux qu’il faut aller gratter au fin fond de la jungle : juste du bois, du vrai, du dur, du qui sent bon la forêt après la pluie.

Idoia Ruiz de Larramendi (aucun doute quant à ses origines !), une autre pointure du projet, enfonce le clou : toutes les biomasses, c’est pas Disneyland. Faut choisir la bonne. Mais avec le Pinus radiata, c’est jackpot : le carbone est nickel pour la tambouille électrochimique.

Et pour éviter de se faire planter un procès par la planète, le tout est monté à l’énergie douce. Pas question d’user des kilotonnes de jus pour fabriquer l’électrode. Ici, on rabote l’empreinte carbone au ras du sol, même pas besoin d’une disqueuse.

Faut bien comprendre l’exploit : leur machin, il sort 105 Wh·kg⁻¹ à 700 W·kg⁻¹. Pour te donner une idée, ça veut dire que ton scooter électrique, ton drone, ou ta caisse à roulettes de demain pourraient carburer à la bûche usinée au Pays Basque. Et tout ça bien sûr sans finir dans le décor à la moindre accélération.

Le système a la gnaque, mais aussi la cervelle : il se vide doucement comme un bon tonneau de chêne, sans fuite à la première secousse. Même après 10 000 cycles, il garde 60 % de sa charge initiale. Là où ta vieille batterie de smartphone tire la langue après 500, tu vois le topo ?

La forêt a de l’avenir sous le capot

Pour nos chercheurs basques, y’a pas photo : “Les matériaux issus de la biomasse offrent de sacrées branches à l’arc pour l’énergie de demain.” Leur papier, bétonné sur ScienceDirect, ouvre la voie à des bagnoles, des maisons et des bidules électroniques plus verts que Hulk après une salade d’épinards.

Et dans un monde où tout le monde commence à flipper à cause des métaux rares, du réchauffement et du prix du kilowatt, leur batterie à copeaux tombe pile-poil.

Le Teck plus ultra : leur technologie pourrait être adaptée à grande échelle sans se ruiner ni poncer la planète jusqu’à la moelle. Une idée qui a de quoi faire bourgeonner quelques start-ups ou fleurir des labos un peu partout.

Quand certains se contentent de fumer du bois, d’autres en font du carburant pour le futur. Bravo aux têtes brûlées (de bois) de l’UPV/EHU ! Avec eux, la transition énergétique n’est plus un projet en bois, mais bien un tronc solide sur lequel on va pouvoir grimper haut. Très haut.

Et franchement, entre nous, c’est pas demain la veille qu’on pourra dire que leur batterie partira en sucette après trois recharges. Là, c’est du bois de chauffe pour longtemps.


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