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PLF 2025 : Quand les collectivités basques tirent la langue et les maires se serrent la ceinture




Le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025, c’est un peu comme une grande lessive pour les collectivités locales : tout le monde passe au tambour budgétaire, mais certains ressortent plus froissés que d’autres. Au Pays basque, entre Biarritz, Bayonne et Anglet, l’heure est à la soupe à la grimace. Avec des coupes budgétaires qui filent des sueurs froides aux élus, les communes doivent revoir leurs plans et, spoiler alert, ça ne sent pas bon pour les projets d’avenir, notamment dans l’écologie et les services publics

Quand l’État décide de redresser ses finances, il ne fait pas dans la dentelle. Trois milliards d’euros à gratter dans les caisses des collectivités locales, c’est l’objectif affiché par le gouvernement. Et pour les maires du Pays basque, le message est clair : sortez les calculettes, mettez les investissements sur pause et trouvez de quoi boucher le trou national.

Mais voilà, demander à des villes comme Bayonne, Anglet ou Biarritz de participer à l’effort budgétaire, c’est un peu comme demander à une habituée des bains de soleil sur la plage de faire des économies sur sa crème solaire : c’est possible, mais ça pique.

Bayonne : quand les comptes partent en cacahuètes

À Bayonne, le maire Jean-René Etchegaray a fait ses comptes, et c’est pas joli-joli : trois millions d’euros en moins dans les caisses. Entre la baisse des compensations de TVA et la hausse des cotisations retraites des fonctionnaires, c’est la double peine. Résultat : des projets essentiels, comme ceux liés à la transition écologique, risquent de passer à la trappe. Et les subventions ? Elles aussi pourraient être revues à la baisse, sauf pour le secteur social, heureusement.

Jean-René est colère, fâché tout rouge ! Pour lui, cette “cure” budgétaire ressemble plus à une purge qu’à un traitement efficace. “On nous demande de gérer notre argent comme des pros tout en nous sucrant nos recettes“, lâche-t-il. Une équation impossible, surtout quand on voit que l’État lui-même ne suit pas les mêmes règles de bonne conduite financière.

Biarritz : entre vague budgétaire et tsunami social

Du côté de Biarritz, la maire Maider Arosteguy a appris par la presse qu’on lui réclamait 1,3 million d’euros. Sympa, non ? À ça s’ajoutent les pénalités de 2,8 millions d’euros pour le déficit de logements sociaux. “On est pris entre le marteau des finances publiques et l’enclume des exigences nationales“, résume-t-elle.

Les coupes imposent de sérieuses restrictions. Les projets d’investissement ? Sur pause. Les dépenses ? En chute libre. Et la transition écologique ? Pour le moment, elle attendra. Pas de quoi faire sourire les habitants, surtout dans une ville où les besoins sont nombreux.

Anglet : le budget fait du yo-yo

Chez Claude Olive, maire d’Anglet, on ne rigole pas non plus. Deux millions d’euros de moins dans les poches, c’est ce que la ville doit avaler sur un budget de fonctionnement de 80 millions. Ça pique, surtout quand on sait que les dotations de l’État fondent comme neige au soleil. “On nous demande de jouer les gestionnaires modèles alors qu’on nous coupe les vivres,” ironise-t-il.

La conséquence, c’est que les services municipaux risquent de trinquer, tout comme les investissements à venir. Un casse-tête pour Claude Olive, qui doit jongler entre des finances locales déjà serrées et des attentes toujours plus grandes de la part des habitants.

Hendaye et Saint-Jean-de-Luz ne sont pas épargnées. À Hendaye, Kotte Ecenarro redoute les coupes budgétaires, surtout pour des services comme les crèches ou les subventions aux associations. À Saint-Jean-de-Luz, Jean-François Irigoyen anticipe déjà la tempête en demandant une réduction de 5 % des budgets de fonctionnement pour 2025. Un coup de rabot nécessaire, mais pas sans douleur.

On paie les pots cassés des aides directes comme le chèque énergie ou le chèque inflation,” déplore Jeff. Des mesures qui, bien qu’indispensables pendant la crise, ont contribué à creuser le déficit national. Et devinez quoi ? Maintenant, c’est aux collectivités de boucher les trous.

Une transition écologique au ralenti

Si la transition écologique était un bateau, elle prendrait l’eau. Avec ces coupes, les collectivités doivent revoir leurs ambitions à la baisse. Pourtant, le Pays basque est en première ligne face aux défis climatiques, entre montée des eaux et préservation de la biodiversité. Mais avec des budgets en chute libre, difficile d’investir dans des projets d’avenir.

Pour les élus locaux, la pilule est dure à avaler, d’autant que le PLF 2025 pourrait être adopté par le fameux article 49.3. “Pas de concertation, pas de discussion, juste une décision imposée d’en haut,” s’indignent les maires.

Alors que les communes basques tentent de défendre leurs budgets, l’État reste inflexible. Mais les élus ne comptent pas baisser les bras. Ils demandent un partage plus équitable de l’effort budgétaire et une prise en compte des réalités locales.

Au final, le PLF 2025 met les collectivités locales dans une position difficile. Entre restrictions budgétaires, pression fiscale et attentes croissantes des habitants, les maires du Pays basque ont du pain sur la planche. Mais si une chose est sûre, c’est qu’ils ne comptent pas se laisser faire.

Alors, à Bayonne comme à Biarritz, à Anglet comme à Hendaye, les élus serrent les dents et affûtent leurs arguments. Parce que si l’État pense qu’il peut leur imposer une cure d’austérité sans broncher, il pourrait bien se heurter à la résistance basque, connue pour son caractère bien trempé.

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