Au Pays Basque, trouver un logement pour un saisonnier, c’est un peu comme chercher un spot de surf désert en plein mois d’août : mission impossible. Mais la CCI Bayonne Pays Basque et ses partenaires ont décidé de ramer à contre-courant en lançant une expérimentation qui pourrait bien donner un peu d’air à ceux qui bossent dur sous le soleil basque. Objectif : mobiliser des logements vacants pour loger quelques travailleurs saisonniers. Petit projet pour l’homme, grand pas pour la survie des restos et hôtels de la côte
Le Pays Basque, c’est le paradis des touristes et des surfeurs… mais pour les saisonniers, c’est souvent une autre histoire. Chaque été, ils sont près de 9 000 à venir bosser ici, surtout dans le tourisme, pour nourrir les foules et servir des sandocs à la chaîne. Sauf que se loger relève du casse-tête. Les prix flambent, les logements se raréfient, et les employeurs galèrent à recruter.
Selon une étude de la CCI et de l’AUDAP, il manquerait 1 400 places pour loger ces travailleurs, et seuls 26 % des employeurs proposent un hébergement. Bref, beaucoup finissent par dormir dans leur bagnole, squatter un canapé chez un pote, ou camper façon roots… sauf que bosser 10 heures par jour après une nuit sous tente, ça pique.
Un plan pour squatter… légalement !
Face à cette pénurie, la CCI Bayonne Pays Basque a décidé d’agir en mobilisant des logements vacants. L’idée ? Débusquer des apparts et maisons qui prennent la poussière, les rafraîchir, et les mettre à dispo pour les saisonniers.
Ce plan ambitieux réunit du beau monde :
- L’Établissement Public Foncier Local (EPFL), qui possède un stock de 400 logements en attente de projet. Plutôt que de les laisser vides, pourquoi ne pas les mettre à profit ?
- Action Logement et le Département des Pyrénées-Atlantiques, qui mettent la main à la poche pour financer la rénovation et l’aménagement.
- Soliha, une asso spécialisée dans la gestion locative, qui va s’assurer que tout roule.
- Le Groupement Employeurs 64, qui s’occupera de faire le lien avec les entreprises.
Et concrètement, ça donne quoi ? Dès cet été, une dizaine de logements répartis entre Bayonne, Anglet, Biarritz, Boucau et Ciboure vont ouvrir leurs portes à une vingtaine de saisonniers. Une goutte d’eau, mais un début !
Des loyers (presque) accessibles, des logements pas perdus
Le projet prévoit des loyers modérés : 460 euros par mois, charges comprises. Ce n’est pas cadeau, mais comparé aux tarifs délirants de la côte, c’est presque une affaire.
Cerise sur le gâteau basque, ces logements ne resteront pas vides hors saison : l’idée, c’est de les proposer à d’autres publics en période creuse, comme les étudiants ou les travailleurs en mobilité. Un moyen d’optimiser l’utilisation et de garantir un peu de stabilité au dispositif.
En prime, un nouvel onglet sur emploipaysbasque.fr va voir le jour, histoire de centraliser les offres de logement pour saisonniers et faciliter la mise en relation entre employeurs et bailleurs.

Un premier pas… mais pas une solution miracle
Soyons honnêtes : 20 places sur les 1 400 manquantes, c’est comme tenter d’éteindre un feu de forêt avec une gourde de flotte. Mais ce projet a le mérite d’exister et pourrait inspirer d’autres initiatives. André Garreta, président de la CCI Bayonne Pays Basque, espère pérenniser le dispositif et l’élargir :
« C’est expérimental, mais si ça fonctionne, on trouvera d’autres logements vacants à intégrer. »
En attendant, les employeurs sont appelés à mettre la main à la pâte. L’objectif ? Que les entreprises réservent des places et participent au financement de l’hébergement de leurs saisonniers. Une idée qui pourrait bien séduire les restaurateurs et hôteliers en galère de main-d’œuvre.
Pays Basque, terre d’accueil (mais pas pour tout le monde)
Avec ce projet, la CCI et ses partenaires lancent un appel aux propriétaires de logements vides : plutôt que de laisser votre appart prendre la poussière, pourquoi ne pas le louer à un saisonnier ? Ça évite d’avoir un logement fantôme et ça donne un coup de pouce à l’économie locale.
Reste à voir si cette initiative fera des petits. Si les saisonniers trouvent enfin un toit, c’est tout un pan de l’économie basque qui respirera un peu mieux. En attendant, pour ceux qui n’auront pas la chance de décrocher un de ces logements, il reste toujours le van aménagé… ou le hamac sur la plage (tant que la police municipale ne passe pas).
Affaire à suivre !
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