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Le Béret : Quand le couvre-chef déclenche une guerre de clochers




NOUS SOMMES EN GUERRE ! Et ouais, le béret, ce petit galurin rondouillard, aussi emblématique du Sud-Ouest que le piment d’Espelette ou le jambon de Bayonne se retrouve au centre d’un conflit géopolitique hors-norme. Mais saviez-vous que derrière son apparence innocente se cache une véritable saga digne des plus grands feuilletons ? On vous raconte…

Avant de plonger dans la bataille épique qui oppose nos chers voisins, un petit retour en arrière s’impose. Le béret, ce couvre-chef plat et sans bord, est né au pied des Pyrénées, réchauffant les têtes des Béarnais depuis le Moyen Âge. Mais attention, ne confondez pas vitesse et précipitation ! Si le béret a vu le jour en Béarn, c’est Napoléon III qui, lors d’une visite à Biarritz, le baptisa “béret basque”. En voyant les ouvriers et habitants arborer fièrement ce chapeau, l’empereur eut un éclair de génie (ou un coup de soleil ?) et popularisa ainsi l’expression.

Le béret n’est pas qu’une affaire de bergers pyrénéens. Il a su se faire une place de choix sur la scène internationale. Des artistes aux révolutionnaires, nombreux sont ceux qui ont adopté ce couvre-chef. Pensez à Che Guevara, qui en fit un symbole de la révolution, ou aux peintres qui le portaient fièrement dans leurs ateliers.

Le Béret : Un conflit qui vole bas…que

Mais revenons à nos moutons (ou plutôt à nos brebis basques). Le béret est-il basque ou béarnais ? Telle est la question qui divise nos chers fabricants du Sud-Ouest. D’un côté, la Maison Laulhère d’Oloron-Sainte-Marie et la Manufacture de bérets d’Orthez, fières de leur héritage béarnais. De l’autre, Le Béret Français, implanté au cœur du Pays Basque, qui revendique également la paternité du célèbre couvre-chef.

Pour protéger leur savoir-faire, les deux premières ont déposé une demande d’Indication Géographique (IG) auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI). Mais voilà, un détail fait tiquer : la fine bande en cuir cousue à l’intérieur du béret, présente sur certains modèles béarnais, mais absente des productions du Béret Français. Ce petit bout de cuir pourrait bien exclure l’entreprise basque de la future appellation.

Cette querelle autour du béret pourrait prêter à sourire si elle ne mettait pas en lumière des enjeux économiques et culturels majeurs. Chaque camp défend bec et ongles son héritage, sa tradition, son savoir-faire. Et pendant ce temps, l’INPI doit jouer les arbitres dans ce match serré.

Quand le béret tourne au feutré

Le fondateur du Béret Français appelle à l’unité face aux “faux bérets” importés d’Asie, préférant une approche solidaire à une guerre fratricide. Après tout, ne dit-on pas que l’union fait la force ?

Au-delà de la querelle géographique, le béret est un symbole fort. Il représente une identité, une appartenance, une fierté régionale. Qu’il soit porté par un berger dans les montagnes pyrénéennes, un artiste dans son atelier parisien ou un révolutionnaire en Amérique latine, le béret raconte une histoire, celle d’un peuple, d’une culture, d’une tradition.

Alors, basque ou béarnais, peu importe finalement. L’essentiel est que ce petit chapeau continue de coiffer nos têtes avec style et panache, rappelant à chacun d’où il vient et ce qu’il représente.

En attendant que l’INPI rende son verdict, le béret n’a pas fini de faire parler de lui. Symbole intemporel, il traverse les époques et les modes sans jamais se démoder.

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