LA CITÉ AUX MURS INCERTAINS – Haruki Murakami – Belfond Editions

En 1983, Haruki Murakami s’élançait seul sur une route déserte entre Athènes et Marathon. Ni dossard, ni spectateurs. Juste la chaleur, l’asphalte, et l’idée tenace de parcourir les quarante kilomètres qui ont donné leur nom à l’épreuve. Ce jour-là, l’écrivain japonais ne cherchait ni performance ni gloire : il cherchait une vérité intérieure, une manière de comprendre le monde en l’éprouvant dans son propre corps.

Quelque quarante ans plus tard, cette même quête silencieuse irrigue La cité aux murs incertains, son dernier roman, où solitude, endurance et mystère se conjuguent en un paysage littéraire troublant.

C’est un roman qu’on ne traverse pas au pas de course, mais dans l’effort silencieux d’une marche vers l’inconnu, vers une mémoire trouble, vers une version enfouie de soi-même. Hurakami fait dans la « slow life » et a d’ailleurs mis plus de sept ans à nous offrir ce nouvel opus.

Un récit pour celles et ceux qui, comme lui, n’ont pas peur de se perdre un peu – ni dans une ville aux murs mouvants, ni dans les méandres d’un soi incertain. Les thèmes favoris de Murakami se retrouvent, avec cette Cité fortifiée où l’on abandonne son ombre. 600 pages entre rêve et réalité, fiction et vérité, conscience et inconscience.

Une œuvre qui nous interroge sur la vie (sommes-nous dans un rêve ? Peut-être déjà morts sans le savoir ? Peut-être est-ce la vie de notre ombre et notre « vrai moi » est ailleurs ?) Le génie du Maestro (assurément Murakami en est un !) est de nous embarquer comme il le veut, d’un monde à l’autre, d’un vivant à un fantôme, réussissant à rendre parfois aussi attachants les morts que les vivants.

Extrait :

« Le train était relativement vide, en partie parce que c’était l’heure du déjeuner. À chaque gare, des passagers descendaient, d’autres montaient, et parfois il n’y avait aucun mouvement. À certains arrêts, il n’y avait même pas d’employé sur le quai. Je n’avais pas faim et je me suis passé de déjeuner. Je suis resté à contempler ce massif montagneux interminable, faisant de temps à autre de petits sommes. Chaque réveil s’accompagnait d’un léger sentiment d’inquiétude : qu’est-ce que je faisais ici ? Et désormais, en quoi allait consister ma vie ? Ces questions incessantes fragilisaient mon jugement. »

L’AVIS DU CHAT :

C’est le chat Zibouiboui qui nous le présente. Lui qui n’a d’autre réalité que l’heure de ses croquettes me faisait remarquer qu’il trouve la couverture très « Squid Game ». Qu’en pensez-vous ?





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