Entre la France et l’Espagne, niché quelque part entre la gueule de bois d’un apéro prolongé et la sueur d’une rando matinale, le Col d’Ibardin joue les passe-frontières avec style. Ce spot du Pays basque, perché à 300 mètres d’altitude, est un vrai aimant pour les touristes en mal de bonnes affaires et de bonnes bouffes. Ici, on peut remplir ses placards, ses poumons (ou pas) et son estomac en une seule journée. Bref, un paradis pour les gourmands, les flambeurs et les amateurs de panoramas qui claquent
Non, non, non ! La frontière franco-espagnole ne se limite pas à une barrière et un douanier moustachu, ça, c’était avant… Ibardin, c’est un peu Las Vegas version rural : un alignement de ventas, ces boutiques où l’on trouve de tout, de l’alcool à prix canon au parfum pour belle-maman, en passant par le paquet de clopes moins cher qu’un café parisien.
D’ailleurs, Jean-Mi, un habitué du coin, résume bien l’ambiance : « Les ventas, c’est comme un supermarché, sauf qu’on peut y faire le plein de whisky ET de jambon ibérique. Que demande le peuple ? »
Ici, pas besoin d’être Crésus pour se la jouer épicurien. Les prix sont bas, les rayons bien garnis et les sourires souvent au rendez-vous (surtout après la dégustation gratuite d’un petit patxaran). Les amateurs de nicotine y trouvent aussi leur compte, avec des cartouches de cigarettes vendues à des prix qui feraient pleurer les buralistes français (ce qui est le cas d’ailleurs, courez lire notre article sur Dancharia !).
Pour éliminer, on met les chaussures de rando
Attention, Ibardin n’est pas qu’un temple de la consommation. Ceux qui ont peur de finir avec plus de bourrelets que d’économies peuvent enfiler leurs chaussures de randonnée et partir à l’assaut des sentiers environnants.
Un incontournable ? La balade jusqu’au lac Xoldokogaina, une petite pépite aquatique perchée à une heure de marche. Parfait pour brûler les calories du pintxo avalé un peu trop vite.
Marie-Claire (oui on aime bien les touristes d’un certain âge…), randonneuse dilettante, confie : « J’ai suivi mon mari pour acheter du whisky, et je me suis retrouvée à crapahuter en forêt. Résultat : j’ai perdu une chaussure dans la boue, mais j’ai gagné un coucher de soleil sur les montagnes. »
Si vous êtes du genre sportif du dimanche, pas de panique. Les circuits sont accessibles même avec une gueule de bois ou des enfants qui traînent des pieds. Et le retour aux ventas permet de recharger les batteries… avec un bon saucisson.
Quand l’Espagne et la France se mettent à table
Ici, la gourmandise n’est pas un péché, c’est un art de vivre. Entre deux emplettes, comme l’achat de la cuillère à l’effigie de Juan Carlos, on s’attable dans un des petits restos du coin pour un festin bien mérité. Au menu : pintxos, jambons ibériques, fromages de brebis et autres douceurs du terroir.
Pedro, lui il est touriste espagnol et surtout gourmet assumé, lance avec un clin d’œil : « Si tu repars d’Ibardin sans avoir goûté au jambon serrano, c’est que t’as raté ta vie. »
Et côté boissons ? Il y en a pour tous les goûts : des bières artisanales aux vins espagnols qui descendent tout seuls. Même ceux qui roulent sur l’eau (ou sur le jus de tomate) trouveront de quoi trinquer sans rougir.
Le Disneyland du porte-monnaie
Pendant les fêtes, le col se transforme en véritable fourmilière. Entre les chasseurs de bonnes affaires et les touristes en goguette, mieux vaut s’armer de patience et de bons réflexes.
Gégé, habitué des lieux, témoigne : « Pour Noël, c’est comme les soldes à Paris, mais avec des basques en plus. Si tu veux éviter de finir à poil dans les rayons, viens tôt ou apprends à jouer des coudes. »
Mais malgré la foule, l’ambiance reste bon enfant. On discute en file d’attente, on goûte aux produits locaux et on repart avec des sacs remplis et le sourire aux lèvres, sauf votre larfeuille…
Conseils pour éviter les galères
- Horaires des ventas : ouvertes tous les jours, mais vérifiez les heures exactes pendant les fêtes.
- Parking : arrivez tôt pour ne pas tourner en rond pendant trois plombes.
- Paiement : l’euro est roi, mais ayez des espèces pour les petites boutiques.
- Rando : prenez des chaussures adaptées. Les talons aiguilles et les tongs sont réservés à la plage.
- Transport d’alcool et de tabac : respectez les quotas pour éviter de finir avec une prune au lieu d’une bouteille de Rioja.
Bref, vous l’avez compris, que vous vous pointiez pour faire des affaires, respirer l’air pur ou simplement flâner entre deux emplettes, le Col d’Ibardin mérite le détour. C’est le genre d’endroit où l’on peut croiser une mamie en béret avec une flasque dans la poche, un ado en baskets dernier cri ou un père de famille surchargé de sacs et de bières.
Et comme dirait Jean-Mi, en grignotant un talo : « Ibardin, c’est le seul endroit où tu peux commencer ta journée en randonnée, la finir avec un panier garni, et rentrer bourré… de souvenirs ! »
Allez hop ! En voiture ! Ce sont les vacances de Noël, pourquoi ne pas aller se faire chier dans les bouchons du col d’Ibardin pour faire le plein de Ricard ?