Wall Street a fini l’année en tirant la tronche. Ce mercredi, les valeurs technologiques, autrefois starlettes du bal boursier, se sont pris une belle claque. Le Dow Jones a dévissé de 0,83%, tombant à 42 968 points, pendant que le Nasdaq Composite s’est vautré de 1,88%, passant sous la barre des 19 644 points. Une correction qui fait tâche sur le costard des mégacaps américaines, ces géants aux poches bien pleines mais aux genoux un peu tremblants
Les volumes de transactions ? Aussi maigres qu’un portefeuille après Noël. Entre les traders partis en vacances et ceux occupés à compter leurs bonus, il ne restait que quelques irréductibles pour colmater les brèches.
Après avoir grimpé plus vite qu’un Bitcoin un soir de plein lune, les gros bonnets de la tech ont pris une pause… forcée. Apple, qui joue avec les 4 000 milliards de dollars de capitalisation, commence à sentir le poids de sa propre pomme. Pendant ce temps, Nvidia continue de surfer sur la vague des semi-conducteurs, mais l’eau devient un peu froide.
Et pendant qu’Amazon et Meta remettent leurs comptes en ordre, Broadcom, spécialiste des puces et des logiciels, tente d’entrer dans le club ultra-fermé des capitalisations à douze zéros. Avec 1 122 milliards de dollars, il tape déjà à la porte. Mais pas sûr qu’on lui ouvre sans vérifier ses poches.
Si l’Amérique était une tirelire, elle sonnerait creux. Le déficit commercial du pays a atteint 102,9 milliards de dollars en novembre. Un chiffre au-dessus des prévisions (101,3 milliards) et bien loin de la performance d’octobre (98,3 milliards).
Les États-Unis importent toujours plus qu’ils n’exportent, et ça commence à piquer. Les économistes, eux, jonglent avec leurs calculatrices pour voir comment colmater cette fuite avant que la Fed ne décide d’appuyer un peu plus sur le frein des taux d’intérêt.
BioNTech : un vaccin qui pique aussi les comptes
Côté biotech, BioNTech a pris une baffe en pré-marché. En cause ? Un compromis un peu salé avec l’Université de Pennsylvanie. L’institution accusait la société d’avoir tiré un peu trop fort sur la corde des brevets pour ses vaccins anti-Covid sans payer l’addition.
Résultat ? 467 millions de dollars à sortir, dont 400 millions rien que pour les royalties entre 2020 et 2023. Un rappel à l’ordre qui risque de piquer autant qu’un rappel de vaccin.
Outlook Therapeutics : des pertes mais des perspectives
Pendant que BioNTech sortait le chéquier, Outlook Therapeutics jouait les funambules. La société a publié des résultats annuels en demi-teinte, avec une perte nette de 75,4 millions de dollars (soit 4,06 dollars par action).

Malgré des caisses presque vides (14,9 millions de dollars de trésorerie), la biotech continue de parier sur son traitement phare, le Lytenava, déjà approuvé pour soigner la DMLA (Dégénérescence maculaire liée à l’âge).
Avec ses yeux rivés sur l’avenir, Outlook espère que sa potion magique redressera la barre. En attendant, les investisseurs croisent les doigts et serrent les fesses. Pour info, se mettre en mode ACSF (Allumage de Cierge, Serrage de Fesses) n’est jamais vraiment bon en trading… L’espoir n’est pas compatible avec ce boulot.
UnitedHealth : un mariage sous conditions
Du côté des assurances, UnitedHealth et Amedisys jouent à “je t’aime, moi non plus”. Leur fusion, prévue en décembre, a été repoussée à cause de quelques bâtons dans les roues juridiques.
Avec un chèque de 3,6 milliards de dollars sur la table, UnitedHealth doit composer avec le ministère américain de la Justice (DOJ), qui scrute l’affaire de près. Et comme dans tout mariage, les beaux-parents (ici les régulateurs) sont parfois difficiles à convaincre.
La fin d’année : bulles ou éclats ?
Alors que 2024 tire sa révérence, Wall Street termine sur un sentiment partagé. D’un côté, les valeurs technologiques ont brillé tout au long de l’année, faisant de l’ombre à presque tout le reste. De l’autre, cette fin en eau de boudin rappelle que même les étoiles peuvent chuter.
Les taux d’intérêt américains à 4,59% sur 10 ans continuent de faire la pluie et le beau temps. Et avec des déficits qui s’élargissent et des fusions au point mort, les marchés naviguent en eaux troubles.
2024 aura été une année de montagnes russes pour Wall Street. Entre des envolées spectaculaires et des descentes vertigineuses, les investisseurs ont eu droit à leur dose d’émotions fortes.
Pour les amateurs de sensations, 2025 promet déjà d’être croustillante. Entre les batailles juridiques, les innovations technologiques et les tensions commerciales, les traders ne risquent pas de s’ennuyer.
En attendant, ceux qui ont misé gros sur la tech croisent les doigts pour que les valeurs rebondissent plus vite qu’une action Tesla un jour d’annonce d’Elon Musk. Et pour ceux qui préfèrent les placements tranquilles, il est peut-être temps de revenir aux bons vieux livrets d’épargne.
Bref, à Wall Street, il faut parfois savoir encaisser pour mieux rebondir. Alors, même si les valeurs technologiques prennent l’eau, elles pourraient bien repartir à la hausse dès la prochaine vague. Après tout, en Bourse comme en mer, c’est souvent après la tempête que les meilleures vagues apparaissent.
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