César 2025 : Audiard en maestro, Emilia Pérez fait la razzia !

Et bim, sept César dans la besace ! Jacques Audiard a encore frappé avec Emilia Pérez, qui a dévalisé l’armoire à trophées et laissé ses rivaux sur le bas-côté. Pendant que Le Comte de Monte-Cristo comptait ses malheureuses deux statuettes et que L’Amour ouf s’écrasait en vol, la comédie musicale hispanophone a fait son show. Un hold-up tout en paillettes et en castagnettes, où même les bookmakers n’avaient rien vu venir.

On le sait, Jacques Audiard a le bras long et le talent grand format. Déjà multiprimé, le réalisateur a encore prouvé qu’il savait jouer du pipeau… et que ça sonnait juste ! Emilia Pérez, son ovni musical sur un narcotrafiquant en pleine transition de genre, a raflé tout ce qui comptait : meilleur film, meilleure réalisation, meilleure adaptation, meilleure musique originale… bref, un festival à lui tout seul. Pendant ce temps, Le Comte de Monte-Cristo, fort de ses 14 nominations, s’est contenté du trophée de la meilleure nappe et des rideaux – pardon, des meilleurs costumes et décors. Une descente aux enfers digne de Dantès, sauf qu’ici, pas de trésor caché au bout du tunnel.

Et L’Amour ouf alors ? Eh bien, c’était surtout l’amour flou avec les votants. Malgré son casting cinq étoiles et son budget XXL, le film de Gilles Lellouche a pris un râteau magistral. Alain Chabat, en vieux routier du rire, a sauvé l’honneur en meilleur second rôle masculin, avec un discours plus affûté qu’une vanne de stand-up. Adèle Exarchopoulos et François Civil, eux, sont repartis les poches aussi vides qu’un popcorn renversé.

Des casseroles en coulisses

Si Emilia Pérez a brillé sur scène, en coulisses, c’était un peu plus corsé. Entre les débats sur sa vision de la transidentité et les vieux tweets controversés de Karla Sofía Gascón, la soirée aurait pu tourner au vinaigre. Mais Audiard, malin comme un renard, a joué la carte du minimalisme : un petit « merci », un bisou à son actrice et rideau. On ne gagne pas sept César en s’attardant sur les embrouilles.

Côté révélations, la surprise est venue d’ailleurs : Abou Sangaré, bluffant en livreur sans papiers dans L’Histoire de Souleymane, et Maïwène Barthélemy, éclatante dans Vingt Dieux. Mention spéciale pour cette dernière, agricultrice de formation et désormais étoile montante du cinéma. Comme quoi, pas besoin de faire la Fémis pour faire des étincelles.

Reste maintenant à voir si Emilia Pérez ira tenter sa chance aux Oscars. Mais attention, les César et les Oscars, c’est pas la même limonade. Entre le chic feutré du cinéma français et le bling-bling hollywoodien, il y a un monde. Audiard réussira-t-il à transformer l’essai ? Réponse bientôt, mais en attendant, ses rivaux doivent encore se remettre de la claque.


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