T’as ton foulard rouge, ton tee-shirt blanc, tes baskets pas trop neuves et ton sens de la fête aiguisé ? Alors tu peux foncer aux Fêtes de Bayonne, du 9 au 13 juillet. Au menu : concerts à gogo, chars lumineux, piments, vachettes, traditions gasconnes et grosses rigolades jusqu’au bout de la nuit. Et surtout, une bonne dose de musique vivante, de culture locale et de prévention bien pensée, histoire que la fête reste belle et sans accroc
Bayonne, ce n’est pas que le jambon et la pelote, c’est aussi, et surtout pauvre innocent, la fiesta XXL qui fait trembler tout le Pays basque chaque mois de juillet. Et cette année, du 9 au 13 juillet, la cité se transforme à nouveau en temple du festayre, avec cinq jours et cinq nuits de débauche joyeuse, de musique à tous les coins de rue et de traditions bien de chez nous. Un joyeux foutoir organisé, bourré de bonne humeur, de chants, de chœurs et de couleurs. Et comme dit le proverbe bayonnais : “Si t’as pas transpiré dans ton tee-shirt blanc, c’est que t’étais pas vraiment là.“
Les clés de la fête… littéralement
Mercredi à 17h pile, on démarre les hostilités avec la remise des clés de la ville depuis le balcon de l’Hôtel de Ville. Pas besoin de politesses, ici c’est le Roi Léon qui mène la danse, et les festayres deviennent les rois du pavé. Le mercredi, c’est aussi le jour du Championnat mondial d’omelettes au piment, pour se chauffer les papilles avant de chauffer les mollets sur la place de la Liberté. Entre deux coups de fourchette, on peut même aller zieuter les athlètes de la pelote ou se défier à la pétanque. Niveau échauffement, c’est loin d’être du flan.
Jeudi sans sono, mais avec du cœur
Le jeudi, les enceintes prennent une claque et c’est 100 % musique vivante jusqu’à 19h. Bandas, chœurs, tamborradas et mini-fanfares prennent le relais pour faire vibrer les ruelles. Ça sent le cuivre, le béret chaud et la bonne humeur. Les minots ne sont pas oubliés : la journée des enfants cartonne toujours avec ses animations, ses jeux traditionnels et son encierro version “pottok en mousse”. Le tout dans une Poterne réaménagée pour plus de confort. Les mômes découvrent le “savoir-fête” en mode mini-moi. Léon junior, en route pour la relève.
Vendredi, c’est concerts et copains
Le vendredi, c’est pas seulement poisson à la cantoche, c’est double concert qui envoie du bois : d’un côté, les Trois Cafés Gourmands viennent distiller leur sucre folk sur la place de la Liberté. De l’autre, Gatibu, groupe basque tout feu tout funk, balance des riffs engagés place Paul-Bert. Entre deux pogos bienveillants, on peut croiser la cavalcade taurine, les abuelitas au repas dansant des séniors, et même se laisser tenter par une corrida signée Castella, histoire de varier les plaisirs. Bayonne, c’est aussi un peu la Fête de la diversité.
Samedi, ça sent la tradition et les vachettes
Le samedi, on sort les grands classiques : courses de vaches, sauts en parachute, et surtout le mythique Corso lumineux, avec ses chars qui rendent hommage aux grands chefs-d’œuvre universels. Alice au Pays des Merveilles, Van Gogh ou Aladdin, tout le monde se retrouve à défiler entre deux bandas. C’est que même la culture a le droit de s’encanailler. Le soir, l’Adour brille, les fanfares s’éclatent, et la Société Nautique souffle ses 150 bougies comme il se doit : avec panache, et sans tomber à l’eau.
Dimanche, feu d’artifice et dernière danse
Le dimanche, on sort les mouchoirs et les étincelles. Dernier réveil de Léon, messe des bandas, finale de pelote et feu d’artifice monumental en lien avec le 14 juillet. Si t’as pas les jambes en compote et le sourire collé jusqu’aux oreilles, c’est que t’as raté un épisode. Pour les gros durs ou les accros, les halles restent ouvertes, histoire de refaire le plein de taloa, de charcutaille ou de chocolat chaud. Faut bien tenir jusqu’au bout, Bayonne ne dort jamais vraiment pendant les Fêtes.
Cette année encore, Bayonne muscle son plan prévention : bracelets Cap’Fêtes, lieux refuges, applis de secours, TikTok de prévention, formations pour les cafetiers… tout est en place pour éviter les dérapages et faire en sorte que la fête reste ce qu’elle doit être : une belle bamboche bienveillante. Même les mômes ont droit à leur bracelet d’identité en cas de vadrouille involontaire. Et pour ne pas plomber la planète, la Ville continue son taf avec verres réutilisables, comptoir paysan et bilans carbone. Même la bringue a son écogeste.
Pass Fêtes, le sésame des festayres
Vendredi, samedi et dimanche, pour rentrer dans le cœur de la teuf, faudra montrer patte blanche et foulard rouge. Un bracelet Pass Fêtes à 15 €, sauf pour les Bayonnais, les enfants, et tous les veinards du mercredi et du jeudi. Pour les autres, c’est la modique participation qui aide à sécuriser tout ça. À noter : la fête foraine reste gratos, histoire que même les radins ou les retardataires aient droit à un tour de chenille.
Pour les warriors qui plantent leur tente à Mousserolles, c’est la belle vie : gardiennage 24/24, douches, sanitaires, casiers, batteries, matelas gonflables… Presque un trois étoiles. Et si t’oublies ton duvet, t’as juste à louer le kit. Attention, le camping sauvage, c’est niet. On n’est pas à Woodstock.
Depuis les années 80, le blanc est de rigueur, avec le traditionnel foulard rouge qui va bien. C’est pas juste pour faire joli sur Insta, c’est le signe que t’es dans le mood festayre. Uniforme démocratique, qui gomme les différences et soude les inconnus autour d’un chant basque ou d’un verre levé. Alors oublie le jean noir et la chemise fluo, à Bayonne, c’est blanc sinon rien.
Bonus track : l’esprit Bayonne, c’est pas du pipeau
À Bayonne, la fête, c’est sacré, mais jamais sacrilège. On la célèbre avec ferveur, on l’honore avec respect, et on la partage avec tout le monde, de la pitchounette en tutu au papi en espadrilles. Tout le monde a sa place, du bar de quartier à la peña historique, du Karrikaldi aux arènes, en passant par les rues animées du Grand et du Petit Bayonne. C’est le collectif, la culture et le cœur qui font le sel de ces cinq jours, sans oublier l’ivresse joyeuse (mais responsable) qui fait danser jusqu’au petit matin.
Bon alors, t’y vas ou pas ? Meeerde mon gars, t’as toutes les raisons du monde pour sortir ton tee-shirt blanc du placard, dépoussiérer ton béret, préparer ta playlist de chants basques et filer direction Bayonne. Du 9 au 13 juillet, la ville t’ouvre grand ses bras (et ses bars). Alors prends ta dose de fiesta, mais pense aussi à boire de l’eau, à respecter les autres, et à rentrer entier. Comme dit Léon : “La fête, c’est pas que pour les fêtards, c’est pour les malins qui savent la vivre.”