Les bourses reprennent des couleurs pendant que le monde joue à Risk grandeur nature




La planète flambe, mais les marchés grimpent. Un comble, ou plutôt une habitude. Alors que la tension géopolitique entre Israël et l’Iran fait des étincelles à coups de missiles et d’assassinats ciblés, les bourses européennes font leur petit moonwalk haussier. Le CAC 40, ce bon vieux cabot de la place parisienne, s’est offert un petit +0,65% en fin de matinée, comme si de rien n’était, après trois jours de gadin. En gros, les investisseurs ont retrouvé le moral après un tweet rassurant de Trump

Et ouais les gars, dans ce thriller politico-financier, Donald Trump a endossé le rôle de pompiériste de service, annonçant qu’il temporisait sur une possible intervention des States dans la baston entre Tel-Aviv et Téhéran. « On va voir dans quinze jours », a-t-il lâché, l’air de dire : “Calmez-vous, j’ai encore deux parties de golf et un cheeseburger à boucler avant de faire péter les bombes.

Résultat ? Les marchés, qui flippaient comme des débutants devant leur première bougie rouge, ont soufflé. Le CAC a repris du poil de la bourse, et les valeurs ont rebranché la prise. On aurait presque entendu le champagne sauter dans les salles de marché.

Eutelsat décroche la lune (et un contrat en or)

Pendant ce temps, Eutelsat a sorti le lance-flammes. L’opérateur de satellites, qu’on croyait rangé des voitures après des années à végéter, a annoncé un plan d’augmentation de capital de 1,35 milliard d’euros. Et bim, l’État redevient son actionnaire numéro uno. Autant dire que la fusée a décollé : +24,47% sur le titre. Même Elon Musk en a renversé son café.

Mais le bouquet final, c’est le contrat à 1 milliard d’euros avec l’armée française. Un pactole signé pour dix ans. De quoi envoyer des data à la vitesse de la lumière… et envoyer balader les doutes sur l’avenir du groupe. Pour faire passer la pilule de l’augmentation de capital, Eutelsat a glissé une prime de +41% sur le prix d’entrée. Les boursicoteurs en ont perdu leur latin… et leur sens du raisonnable.

Banco BPM / Unicredit : le flirt qui sent le roussi

De l’autre côté des Alpes, l’Italo-feuilleton entre Unicredit et Banco BPM commence à sentir le sapin. Andrea Orcel, le boss d’Unicredit, a sorti sa plus belle moue dubitative. Malgré le feu vert de Bruxelles (sous condition, hein, faut pas déconner), il pourrait bien retirer son offre, à force de galères administratives et de “golden power” invoqué par Rome.

Mais pendant que le patron joue à pile ou face avec la fusion, les actions prennent le large. +2,28% pour Unicredit, +1,26% pour Banco BPM. Comme quoi, même les flirts incertains font grimper les cotes. Ça, c’est de l’amour à la bourse.

Plastivaloire : coup de mou dans le plastique

Chez Plastivaloire, l’ambiance n’est pas franchement à la fiesta. Le fabricant de pièces plastiques complexes pour les produits de grande conso, en gros, les bouts de bagnole que personne ne regarde mais sans lesquels ta boîte à gants ferait la gueule, accuse le coup.

Au premier semestre de son exercice 2024-2025, son Ebitda dégonfle de 7,14 %, à 29,9 millions d’euros. Une claque, mais un peu moins méchante que prévu, vu que les oracles de TP Icap Midcap tablaient sur 28 millions. Comme quoi, y a toujours moyen de se rattraper quand on gère bien ses coûts de matières et qu’on ne claque pas tout en salaires XXL. Bref, moins de volume, mais un bon mix, comme on dit au rayon yaourt ou chez les DJ corporate.

Reste que le titre est à la peine, stable à 1,33 euro. Il ne s’effondre pas, mais il ne brille pas non plus. Un peu comme ce collègue qui fait son boulot, mais à qui tu filerais pas les clés de la photocopieuse. Faut dire qu’avec la conjoncture, c’est pas évident de faire tourner une boîte plastique sans se faire laminer par l’inflation et les gros clients qui pincent les prix comme une daronne en période de soldes.

Royaume-Uni : les consommateurs lèvent le pied

Outre-Manche, c’est pas la joie non plus côté tiroir-caisse. Les ventes au détail au Royaume-Uni ont reculé de 2,7 % en mai, alors que les économistes s’attendaient pépèrement à une petite baisse de 0,5 %. Autant dire qu’ils se sont bien plantés.

Faut croire que le pouvoir d’achat anglais a pris un coup de latte entre les hausses de taux, l’inflation qui fait les gros yeux et les Anglais qui, visiblement, ont préféré garder leur flouze au chaud plutôt que claquer dans du fish and chips ou des tee-shirts floqués “Keep Calm”. Sur un an, la baisse est de 1,3 % alors qu’on s’attendait à du +1,7 %. Un bon gros gadin qui rappelle que le consommateur britannique a le portefeuille plutôt serré ces derniers temps.

Allemagne : les prix à la prod fondent comme neige au soleil

En Allemagne, c’est le prix à la production qui joue les poids plume. En mai, les prix ont reculé de 0,2 %, un peu mieux que le -0,3 % attendu. Après une dégringolade de 0,6 % en avril, on sent que l’industrie teutonne tente de garder la face, même si sur un an, le repli est de 1,2 %. Rien de méchant, mais on sent bien que la locomotive européenne toussote un peu sur les rails de la désinflation.

Heureusement, l’euro tient bon. À 1,1527 dollar à midi, il grappille un petit +0,27 %, de quoi faire croire qu’il a encore un peu de coffre. Mais on n’est pas à l’abri d’un contretemps si Trump décide dans quinze jours de sortir les missiles et les punchlines qui vont avec.

Zone euro : confiance en mode yoyo

Dernier indicateur du jour, la confiance des consommateurs en zone euro. En juin, l’indice ressort à -15,3. C’est un peu en-dessous de ce que les économistes espéraient (un optimiste -15 tout rond) et légèrement pire que le mois précédent (-15,2). Bref, ça patine, ça rame, ça doute.

Les ménages européens continuent de faire la tronche, hésitent à consommer et regardent leur ticket de caisse comme si c’était un mauvais film d’horreur. Faut dire qu’avec la guerre, les élections, l’inflation qui joue à cache-cache et les taux qui veulent pas redescendre, on les comprend.

Et pendant ce temps-là, le CAC fait son show

Malgré tout ce bazar géopolitico-financier, le CAC 40 en a profité pour se refaire la cerise. +0,48 % en clôture à 7589 points. C’est pas non plus le feu d’artifice, mais c’est toujours ça de pris. Et quand on sait qu’il sortait de trois séances dans le rouge façon punchlines de Jérôme Powell, ça fait du bien aux nerfs des petits porteurs.

Même topo pour l’Eurostoxx 50 qui grimpe de 0,59 % à 5227 points, pendant que Londres et Amsterdam boudent dans leur coin. La Bourse a toujours eu ce côté schizophrène : plus le monde brûle, plus les courbes montent.

Trump joue au poker avec la guerre : à suivre dans 15 jours

Pendant que les traders tricotent leurs graphiques, c’est du côté de la Maison Blanche qu’on guette le vrai spectacle. Donald Trump, lui, se la joue stratège en mode poker face : il promet de décider dans quinze jours si les États-Unis rentrent dans la danse militaire entre Israël et l’Iran.

Le suspense est à couper au couteau. Pour le moment, Trump temporise, laissant les marchés européens reprendre leur souffle. Si l’on compare ça au trading, c’est un peu comme si le big boss hésitait entre un call et un put sur un actif hyper volatile. En gros, il garde son cash bien au chaud, les yeux rivés sur la table.

Unicredit & Banco BPM : le feuilleton italien qui fait tanguer la Bourse

De l’autre côté des Alpes, c’est pas non plus le calme plat. Andrea Orcel, le patron d’Unicredit, balance un pavé dans la mare en annonçant qu’il pourrait bien jeter l’éponge sur le rachat de Banco BPM. Trop d’obstacles, trop de paperasse, et surtout le fameux “golden power” italien qui veille au grain comme un vigile un soir de derby.

Mais l’Italien têtu ne lâche rien : il veut encore batailler pour conclure le deal, quitte à passer par les tribunaux. La Bourse de Milan, elle, joue les montagnes russes : Unicredit grimpe de plus de 2 %, Banco BPM fait un petit plongeon. Une vraie partie de yoyo digne des plus belles scènes de la Commedia dell’Arte financière.

Eutelsat, la star du satellite qui fait grimper la cote

À Paris, c’est la grosse éruption côté Eutelsat. L’opérateur de satellites annonce une levée de fonds de 1,35 milliard d’euros, histoire de voir plus loin dans l’espace… mais aussi sur le marché. L’État reprend les rênes et ça fait monter le cours de l’action comme une fusée : +30 % en deux jours, rien que ça.

C’est pas tous les jours qu’on voit une boîte qui fait dans l’espace aussi bien que dans la finance. Avec un contrat d’un milliard sur dix ans signé avec l’armée française, Eutelsat ne se contente pas de capter les étoiles, il capte aussi le pognon comme un aimant.

Alors que les marchés européens reprennent du poil de la bête, on reste quand même sur le qui-vive. Entre un conflit Moyen-Oriental qui pourrait s’emballer à tout moment, des chiffres économiques qui font le grand écart et des patrons qui jouent au chat et à la souris, les traders ont intérêt à garder l’œil vif et le portefeuille blindé.

Mais malgré la tempête, le CAC 40 et ses copains européens montrent qu’ils ont la niaque, un peu comme un boxeur qui encaisse les coups sans plier. Reste à voir si Trump va mettre la pression ou jouer la carte du calme. En attendant, on reste sur le ring, prêts à parier gros… ou à plier bagage.


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