Tempête en mer Noire : L’UE met un râteau au cessez-le-feu et reste en mode sanctions




Là où certains cherchent à calmer le jeu, d’autres préfèrent rajouter de l’huile sur le feu. Alors que Moscou et Washington s’étaient entendus sur un cessez-le-feu en mer Noire, l’Union européenne a répondu avec un retentissant « Niet ». Pas question de lever le pied sur les sanctions, surtout si ça concerne la principale banque agricole russe. Pendant ce temps, Zelensky grogne, Poutine philosophe et l’UE se débat avec son plan de réarmement. Autant dire que c’est le grand bazar entre les blinis, les borschts et les budgets militaires

L’affaire avait pourtant bien commencé. Lundi, sous le soleil saoudien de Riyad, des experts russes et américains avaient trouvé un terrain d’entente pour relancer l’Initiative céréalière de la mer Noire. L’idée ? Permettre aux céréales ukrainiennes de traverser la mer en toute tranquillité et, en échange, alléger un peu les restrictions qui pèsent sur les exportations agricoles russes.

Sauf que pour Bruxelles, c’est toujours non. Anitta Hipper, porte-parole de la Commission européenne, l’a bien martelé dans le Financial Times : pas de levée de sanctions tant que les chars russes feront de la randonnée en Ukraine. En clair, pour l’UE, Moscou doit d’abord remballer son matériel de guerre et vider les lieux avant qu’on ne commence à discuter levée des restrictions. « Maximiser la pression » sur la Russie reste le mot d’ordre.

Zelensky voit rouge, Poutine voit la vie en rose

Du côté de Kiev, pas question non plus de jouer les bisounours. Zelensky a immédiatement flairé le coup : pour lui, ce cessez-le-feu maritime, c’est une façon détournée d’alléger la pression sur la Russie. Et quand on sait que le président ukrainien ne porte pas Moscou dans son cœur, autant dire que l’idée d’une pause en mer Noire l’enthousiasme autant qu’un hiver sans chauffage.

À l’opposé, Poutine continue son petit bonhomme de chemin. Lors d’une réunion avec le Mouvement des Premiers, une organisation jeunesse russe montée en 2022, il a tenu à rappeler que la Russie, malgré les critiques occidentales, avance tranquillement. « Certains en Occident ne nous comprennent pas, mais ça ne nous empêche pas de vivre et de nous développer », a-t-il lancé, sourire en coin. Pour lui, le plus important, c’est d’éduquer la jeunesse et de leur apprendre la recette du succès. Une vision façon Kremlin Academy, où l’on apprend que tout le monde veut réussir, même ceux qui prétendent ne rien vouloir.

Réarmer l’Europe : Qui va payer l’addition ?

Pendant que les diplomates s’écharpent sur la mer Noire, Bruxelles tente de muscler son jeu avec le plan « Réarmer l’Europe ». En gros, l’idée de la Commission européenne, portée par Ursula von der Leyen, c’est de mettre un paquet d’euros (jusqu’à 800 milliards) sur la table pour gonfler les muscles militaires du Vieux Continent.

Problème : les caisses sont déjà bien vides et certains pays ne veulent pas voir leur dette exploser. Les États du Sud, Italie, Espagne et France en tête, font la moue. Pas question de tout financer à coups de prêts, surtout avec une économie qui fait déjà du surplace. Ces pays plaident pour des subventions directes, histoire de ne pas aggraver la facture.

Les Allemands et les Néerlandais, eux, ne veulent même pas entendre parler de dette commune. « Pas d’euro-obligations ! », a martelé le Premier ministre néerlandais Dick Schoof. Chacun sa galère, chacun son crédit. En somme, on veut bien réarmer l’Europe, mais sans se retrouver sur la paille.

Et pendant ce temps, Trump compte les points

Dans ce joyeux bazar géopolitique, un homme observe la scène avec amusement : Donald Trump. Le président américain a confirmé que son administration étudiait la possibilité de lever certaines restrictions contre Moscou. « Il y a cinq ou six conditions. Nous les examinons toutes. » Un grand classique du Trumpisme : on promet tout et son contraire, en gardant un maximum de cartes dans la manche.

D’un côté, Trump pousse l’UE à prendre ses responsabilités militaires. De l’autre, il fait des œillades à Moscou, laissant planer l’hypothèse d’un assouplissement des sanctions. Le tout sous l’œil attentif de Zelensky, qui voit d’un mauvais œil toute tentative de normalisation avec Poutine.

L’UE entre marteau et faucille

Bref, entre la guerre des nerfs, les négociations avortées et les tensions budgétaires, l’Europe se retrouve en pleine tempête diplomatique. D’un côté, elle veut maintenir la pression sur Moscou, de l’autre, elle doit jongler avec ses propres dissensions internes. Pas facile d’avancer en rangs serrés quand chaque pays tire la couverture à lui.

Quant à la Russie, elle continue de jouer la montre. Avec un Poutine qui prêche la résilience et un Washington qui souffle le chaud et le froid, l’UE va devoir redoubler de stratégie pour éviter de se retrouver prise entre deux feux. Et en attendant, les céréales restent coincées dans les cales, les sanctions pleuvent et la mer Noire reste bien agitée…


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