Tamborrada de Saint-Sébastien : la fête qui tambourine les cœurs !




Donostia, la belle Basque en habits de lumière, s’apprête à vibrer au rythme effréné des tambours pour sa célèbre Tamborrada. Ici, pas de trêve hivernale : même le froid n’ose pas jouer les trouble-fêtes ! Du 19 janvier à minuit jusqu’au 20 janvier à la même heure, la vieille ville se transforme en scène géante où le tambour bat la mesure, les pintxos régalent les papilles et la ferveur populaire atteint son apogée. Chaussez vos espadrilles et laissez-moi vous embarquer dans cette sarabande où l’histoire, la tradition et la fiesta se croisent à chaque coin de rue

Quand les aiguilles frisent minuit, place de la Constitution, c’est le moment “d’envoyer la sauce”. Le maire lève le drapeau de la ville, dans une ambiance à faire pâlir les finales de Coupe du Monde. La sociedad gastronómica Gaztelubide donne alors le coup d’envoi avec la Marcha de San Sebastián, une mélodie signée du maestro Raimundo Sarriegui, qui résonnera dans les rues comme un leitmotiv entêtant.

À cet instant, les larmes perlent, les gosiers s’échauffent et les cœurs battent en rythme. Et ce n’est que le début : pendant 24 heures, c’est fiesta non-stop avec plus de 30 000 Donostiars costumés et tambourinant dans les moindres recoins de la ville.

Les origines : quand les cuisiniers défiaient les soldats

Plongée dans le chaudron de l’histoire : au début du XIXe siècle, en pleine guerre d’indépendance, les troupes napoléoniennes occupaient Saint-Sébastien, tambours en main, jouant leur partition martiale dans les ruelles. Les habitants, qui n’avaient pas le tambour dans la peau mais un sens aiguisé de la moquerie, décidèrent de les imiter… à leur manière.

Armés de barils, de casseroles et de cuillères, les Donostiars firent un raffut mémorable. Les soldats, vexés, en restèrent baba. De cette confrontation sonore naquit l’idée de parodier l’armée à chaque 20 janvier, jour de la Saint-Sébastien. Depuis, cette tradition s’est peaufinée, entre folklore, humour et revendications festives.

Les héros costumés de la Tamborrada

Dans cette fresque animée, chaque participant a son rôle :

  • Le Tambor Mayor : C’est le boss de la bande, le maestro avec son bâton de commandement. Ses gestes orchestrent la musique, et sa prestance filerait un coup de chaud à Napoléon lui-même.
  • Les tambourinaires : Vêtus d’uniformes napoléoniens, ils assurent le spectacle en tapant avec précision.
  • Les cantineras : Ces serveuses défilent fièrement derrière les abanderados (porteurs de drapeaux).
  • Les barriles : Ces cuistots martèlent des tonneaux, habillés de blanc, rappelant les origines culinaires de la fête.

Et n’oublions pas les aguadoras, ces porteuses d’eau habillées à l’ancienne, jouant de la herrada (seau). Bref, c’est tout un casting qui envahit les rues dans une symphonie joyeuse et décalée.

Comment profiter à fond de cette fiesta ?

1. Déambulez, écoutez, vibrez

Pour bien savourer la Tamborrada, laissez-vous porter par le son des tambours et la ferveur ambiante. Avec 147 compagnies qui animent la ville, impossible de s’ennuyer. Un conseil : enfilez des fringues chaudes et des godasses confortables. Croyez-moi, les pavés de la vieille ville ne sont pas fans des talons aiguilles.

2. Mangez comme un vrai Donostiar

Pas de fête sans miam-miam. Les pintxos (ces tapas basques qui vous font de l’œil) sont de la partie. Si vous avez un bon plan, visez une sociedad gastronómica pour un dîner aux petits oignons avec des plats typiques. Sinon, les restos et bars de la ville sauront combler votre estomac. Mais attention, les places sont prisées, alors pensez à réserver.

3. Terminez en beauté

La fête se clôture en apothéose le 20 janvier à minuit avec la descente du drapeau (Arriada). Un moment aussi solennel qu’émouvant, où la ville dit “au revoir” à sa journée la plus folle de l’année.

Comment y aller sans se prendre la tête ?

  • Le bus : Depuis Bayonne, Biarritz ou Hendaye, il y a des départs réguliers. Comptez une heure de trajet pour rejoindre Saint-Sébastien.
  • Le train : Garez-vous à Irun et sautez dans le Cercanías. C’est rapide, efficace et ça vous dépose en plein centre-ville.
  • Le Topo : À Hendaye, le Topo (train transfrontalier) vous emmène pour moins de 3 €. L’occasion de découvrir une solution économique et conviviale.

Un folklore à ne pas rater

La Tamborrada, c’est l’âme de Donostia qui s’exprime, entre tradition et modernité. Ce joyeux chaos organisé, où chaque battement de tambour raconte une histoire, est un pur concentré de culture basque.

Alors, que vous soyez un baskophile confirmé ou pas, préparez vos oreilles, votre estomac et votre énergie. La Tamborrada vous promet une expérience unique, où les tambours résonnent encore dans le cœur longtemps après le dernier coup.

Et surtout, n’oubliez pas : à Donostia, quand le tambour bat, la fête est au pas ! ?


Discover more from baskroom.fr

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *