Ursula von der Leyen, alias “Ursu la ténacité”, a encore frappé. Pas question pour elle de se laisser embourber dans les critiques ou les réticences, surtout pas quand il s’agit de dérouler un tapis rouge à l’accord Mercosur. Ce vendredi, elle s’est posée en Uruguay avec un sourire aussi large qu’un déficit budgétaire pour annoncer, triomphante, la finalisation de ce traité commercial vieux de 25 ans. À écouter la cheffe de la Commission, cet accord est la solution miracle pour apaiser les tensions géopolitiques et garantir à l’Europe un futur radieux. Mais sous ses airs de gagnante, la présidente de la Commission traîne un CV long comme un discours de Jean-Luc Mélenchon et une collection de casseroles qui ferait pâlir d’envie un chef étoilé
Mercosur : Ursula sort la grosseuh artillerieuh !
Si vous pensiez qu’Ursula von der Leyen allait s’embarrasser des oppositions françaises ou polonaises, c’est ne pas connaître la donzelle. La dame a un agenda bien huilé et des priorités qui font grincer des dents. Cet accord Mercosur, qui lie l’UE à quatre pays d’Amérique latine (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), a été présenté comme un jalon géopolitique incontournable. « Les démocraties peuvent compter les unes sur les autres », clame-t-elle. Traduction en langage clair : “Fermez-la et signez.“
Mais à Paris, Varsovie et au Parlement européen, le scepticisme est à son comble. Déforestation, standards sanitaires douteux, et casse-tête pour les filières bovines européennes : les critiques pleuvent. Devant un public conquis d’avance à Montevideo, elle a déroulé son discours, version “je vous ai compris”. Les agriculteurs européens ? Pas d’inquiétude, les clauses de sauvegarde sont “robustes” (a-t-elle précisé avec l’aplomb d’un vendeur de voitures d’occasion). Quant aux importations de viande sud-américaine et de soja bien arrosé aux pesticides ? Aucun souci, “les standards européens restent intouchables”… comme le fond du tiroir des promesses en carton.
Olaf dans son dos, Manu pas content
Si Ursula fonce, c’est aussi parce qu’elle sent le souffle chaud de Berlin dans son cou. L’Allemagne, coincée dans une crise économique carabinée, pousse pour des débouchés hors de Chine. Berlin est en mode Oktoberfest. Olaf Scholz, bien content de trouver une distraction à son économie en berne, se frotte les mains : “700 millions de consommateurs !” qu’il jubile sur les réseaux. L’accord, pour lui, c’est la bouteille d’oxygène tant attendue pour une industrie allemande en apnée.
Paris, en revanche, crie à la trahison. Emmanuel Macron, déjà en eaux troubles politiquement, digère mal ce passage en force. La ministre française Sophie Primas dénonce une “triple trahison” envers les agriculteurs, les États membres et l’économie européenne.Agriculteurs floués, États membres ignorés, et bénéfices économiques douteux : voilà le menu. Mais Ursula, fidèle à elle-même, traverse les critiques comme un tank sur un champ de betteraves.
Ce n’est pas la première fois que von der Leyen joue des coudes pour imposer ses décisions. Souvenez-vous de ses débuts à la Commission européenne : déjà à l’époque, sa nomination faisait grincer des dents. Propulsée par Angela Merkel, elle avait dû batailler pour convaincre un Parlement européen sceptique, certains allant jusqu’à questionner sa légitimité démocratique.

Depuis, elle s’est forgé une réputation de patronne rigide, prête à tout pour imposer ses choix. Des conflits d’intérêts ? Check. Les détracteurs rappellent ses décisions controversées sur les vaccins COVID, avec des contrats négociés en toute opacité et des SMS échangés avec Pfizer qui ont mystérieusement disparu. Une enquête de l’Ombudsman européen n’a pas réussi à lever tous les mystères, mais les casseroles restent accrochées.
Ajoutez à cela ses relations troubles avec l’industrie pharmaceutique et son passé au ministère allemand de la Défense, marqué par des scandales sur des contrats douteux, et vous obtenez un portrait peu reluisant d’une dirigeante qui avance coûte que coûte, quitte à se salir les mains.
Des casseroles à n’en plus finir
Même ses initiatives les plus nobles ne font pas l’unanimité. Avec son Green Deal, Ursula s’est posée en championne de l’écologie, mais beaucoup lui reprochent un double discours. Car pendant qu’elle promet des accords “verts”, elle signe des pactes avec des pays où la déforestation avance plus vite qu’un TGV. L’accord Mercosur, soi-disant blindé de garanties environnementales, fait doucement rigoler ses opposants, qui dénoncent un écran de fumée.
Quant à son ambition de transformer l’Europe en leader de la transition énergétique, elle s’accompagne d’une dépendance inquiétante à des matières premières venues de régions politiquement instables. Pour sécuriser les approvisionnements, Ursula semble prête à pactiser avec le diable… ou au moins avec des régimes peu regardants sur l’écologie.
En ce début de second mandat, Ursula von der Leyen semble déterminée à marquer l’histoire, quitte à écraser quelques orteils au passage. Mais son style autoritaire et ses casseroles du passé la rattrapent. Les critiques pleuvent, de Paris à Varsovie, en passant par les couloirs du Parlement européen.
Alors que l’Allemagne pousse dans un sens et la France dans l’autre, Ursula se retrouve au cœur d’un jeu d’équilibriste. Passer outre les oppositions pourrait lui permettre de sceller cet accord, mais à quel prix ? Entre sa quête d’union géopolitique et ses méthodes contestées, von der Leyen pourrait bien finir par diviser là où elle rêve d’unir.
À Montevideo, Ursula von der Leyen voulait briller. Mais en passant outre les réserves de plusieurs États membres et en se la jouant perso, elle risque de polariser encore plus une Europe déjà fracturée. Reste à voir si cet accord Mercosur sera son “coup de maître” ou son “coup de grâce”.
En attendant, Ursula continue de jouer son rôle à fond. La présidente de la Commission, c’est un peu comme une machine agricole : pas très élégante, mais diablement efficace pour tout broyer sur son passage. Reste à savoir si, à force de marcher sur les pieds de ses alliés, elle ne finira pas par récolter ce qu’elle sème.
En attendant, chers lecteurs, préparez vos barbecues : avec Mercosur, les steaks sud-américains débarquent bientôt dans vos assiettes. Mais attention, hein ! Eux aussi, comme Ursula, viennent avec des casseroles…
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