Trashboard : Quand Bayonne fait carton plein… même à l’Élysée

À Bayonne, une petite PME a décidé de taper dans le tas… de cartons ! Depuis son atelier de 200m² au cœur de la Technocité Pays Basque, François Jaubert, ingénieur maritime reconverti en champion du recyclage, et son équipe transforment des tonnes de cartons d’emballage en matériau robuste et ultra-léger. Et l’aventure ne fait que commencer : avec leur innovation, Trashboard s’apprête à se faire une place à l’Élysée, pour la grande exposition du Fabriqué en France ce 26 et 27 octobre

Imaginez un skateboard capable de résister à un saut de deux mètres, une chute sur un rail, tout en gardant ce « pop » qui fait vibrer les riders. Non, ce n’est pas un miracle, c’est le Trashboard ! En alliant du carton récupéré auprès des entreprises locales à une résine biosourcée, la petite équipe a mis au point un matériau surprenant : solide comme du bois, mais aussi souple et léger. Un parfait démonstrateur pour prouver la résistance de ce « super carton ».

François Jaubert explique avec un sourire confiant : « Le skate, c’est l’ambassadeur parfait. C’est dynamique, ça résiste, et ça prouve que notre matériau a du répondant ! » Et vu l’accueil qu’il reçoit dans la scène des sports extrêmes, on peut dire que Trashboard roule dans le bon sens.

Usine « zéro déchet et zéro eau »

Mais au-delà des planches, Trashboard rêve d’aller plus loin. Son créateur ambitionne de remplacer le bois dans une multitude de produits : planchers, façades, chaises… Bref, un vrai kit de survie pour écolo en herbe. Et le tout avec une usine zéro déchet et zéro consommation d’eau, rien que ça ! Actuellement, l’atelier de Bayonne arrive déjà à transformer le carton sans utiliser une goutte d’eau. Par contre, la recette n’est pas encore parfaite : « On a encore 5 à 10% de déchets, mais l’objectif, c’est zéro ! On planche (joliiii!) là-dessus. »

Pas question pour François de s’éloigner de sa philosophie. Trashboard, c’est du recyclage « made in Basque », avec des cartons de la région et des partenariats locaux. Le but ? Fabriquer en circuit fermé pour limiter les coûts et l’empreinte écologique. L’idée est de créer une usine là où il y a du déchet : une micro-fabrique dans chaque coin à cartons, au cœur du Pays Basque, et qui sait, un jour partout en France. « Pourquoi faire venir la matière première de loin quand on peut la récupérer et la transformer sur place ? », lance François.

Et dans cet atelier bien pensé, pas besoin de passer par trois étages de bureaux. Tout se passe dans les 200 m² : production, conception, exposition des prototypes, show-room et même studio photo. Le tout avec une communication directe entre les membres de l’équipe, et une énergie collective qui se ressent dans chaque projet.

Et si l’Élysée en prenait de la graine ?

Entre pragmatisme industriel et respect des valeurs artisanales, Trashboard incarne une nouvelle façon de penser le recyclage et l’innovation. C’est même devenu une sorte de philosophie pour François, qui se voit comme un artiste du recyclage. Son rêve ? Construire un bateau avec son matériau et traverser l’Atlantique, un défi inspiré par son amour pour la mer et la nature.

Avec leur ingéniosité et leur éthique, François Jaubert et son équipe de Trashboard prouvent qu’il est possible de réinventer l’industrie sans nuire à l’environnement. Leur invitation à l’Élysée pour représenter le savoir-faire français pourrait bien être le début d’une aventure à plus grande échelle. Et si Trashboard partageait ses astuces de réemploi et de recyclage avec le gouvernement ? Une petite leçon d’économies serait la bienvenue dans cette équipe de bras cassés qui dépense à tour de bras pour tout et n’importe quoi puis qui vient ensuite demander de la caillasse aux français sous forme d’impôts ?