Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a récemment reçu un carton rouge de la Cour des comptes concernant la gestion des finances publiques. Le rapport publié ce 15 juillet sonne comme une sévère mise en garde pour celui qui pourrait devenir le futur Premier ministre, avec des efforts budgétaires à fournir d’ici à 2027
Le 11 juillet, Le Maire, dans sa panoplie de cador de l’économie, publiait une tribune et organisait une conférence de presse pour vanter son sérieux budgétaire. “Non, je ne suis pas en tongs à la plage !” clamait-il, annonçant même un gel de crédits de cinq milliards d’euros. Mais quatre jours plus tard, la Cour des comptes a sorti le sifflet et donné un carton jaune à la stratégie économique de la fine équipe Macron-Le Maire, qui a allégé les impôts de 62 milliards d’euros depuis 2018 sans contrebalancer ces baisses par des économies significatives.
Un grand Bercy pour le ménage budgétaire
Le rapport de la Cour des comptes a pulvérisé le mythe du “dérapage accidentel” du déficit en 2023, présenté par Bruno Le Maire. Avec une croissance des recettes moins robuste après le rebond post-Covid, la poursuite des baisses d’impôts (10,7 milliards d’euros) n’a fait qu’aggraver la situation. La suppression de la taxe d’habitation et la réduction de l’impôt sur les sociétés ont ainsi joué les rôles de buteurs dans ce match budgétaire mal engagé. Bref une équation digne de Nono, toujours aussi fort en maths…
Bruno Le Maire, après sept ans de bons (on émet quelques réserves) et loyaux services à Bercy, souhaite quitter les lieux en ayant fait un dernier ménage. Il a annoncé une coupe de 5 milliards d’euros dans les dépenses ministérielles et de 2 milliards dans les crédits aux collectivités locales. De plus, une taxe de 3 milliards sur les profits des entreprises énergétiques est prévue, sous réserve de l’aval du Parlement.

Éric Heyer de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) souligne que la France n’a jamais connu un tel effort structurel sur la dépense publique. En effet, l’austérité de 2011-2014 paraît presque anecdotique à côté de ce qui est envisagé. Pourtant, malgré ces mesures drastiques, le déficit reste un éléphant dans la salle, avec un dérapage à 5,5% du PIB en 2023.
Un contre la montre olympique
La France doit réduire son déficit public à 3% du PIB d’ici 2027, tout en maîtrisant une dette colossale qui avoisine les 3 160 milliards d’euros, soit près de 111% du PIB. Avec les élections législatives récentes, l’avenir de Bruno Le Maire comme ministre de l’Économie est incertain. Une chose est sûre, le nouveau gouvernement aura fort à faire pour naviguer dans ces eaux économiques tumultueuses.
En résumé, Bruno Le Maire essaie de maintenir l’équilibre budgétaire tel un funambule sur un fil. La Cour des comptes, en arbitre intransigeant, ne manquera pas de siffler la moindre faute. Et pendant ce temps, les contribuables, en supporters passionnés, espèrent que la fine équipe économique saura marquer des points sans trop alourdir la note.
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