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Zelensky, dernier round ? Quand Trump sort l’Ukraine de son Monopoly




C’est le combat du siècle version géopolitique : à ma droite, Volodymyr Zelensky, président ukrainien en mode Rocky Balboa, accroché aux cordes et bien décidé à ne pas jeter l’éponge. À ma gauche, Donald Trump, businessman reconverti en président boxeur, prêt à mettre un terme au match avec un KO diplomatique bien senti. Entre les deux, un arbitre invisible mais omniprésent : Poutine, qui attend patiemment que son adversaire baisse la garde

Car oui, Trump le dit sans détour : il n’a pas d’affinité particulière avec Zelensky. L’ancienne star du stand-up a trop misé sur Joe Biden, et maintenant que Papy Joe a été mis sur la touche, Kiev se retrouve sans son ange gardien démocrate. Pendant ce temps, le 47e président des États-Unis joue sa partition en mode négociateur de l’extrême. Son but ? Transformer le bourbier ukrainien en deal rentable, comme s’il s’agissait d’un vieux casino d’Atlantic City à retaper. Mais attention, ici, pas de jackpot garanti : soit Kiev se plie aux conditions made in Washington, soit l’Ukraine pourrait bien se retrouver reléguée au rayon des pertes et profits de la Maison-Blanche.


Zelensky en bout de piste : atterrissage forcé ou crash diplomatique ?

Le hic, c’est que Volodymyr Zelensky n’est pas du genre à plier bagage à la première secousse. Pourtant, selon certaines sources, l’administration Trump ne serait pas contre l’idée de le voir troquer son treillis présidentiel contre une retraite anticipée. L’homme qui défiait la Russie avec des punchlines enflammées est aujourd’hui sous pression. Ses lettres d’excuses envoyées à Washington ne semblent pas attendrir le magnat de l’immobilier devenu leader du monde libre. Et pendant que Zelensky tente d’éviter la sortie de route, Trump, lui, a les yeux rivés sur le tableau de bord des négociations.

Mardi dernier, à Riyad, les envoyés américains ont proposé une alternative façon “deal or no deal” : soit Kiev accepte un cessez-le-feu sous conditions, soit l’Oncle Sam pourrait bien ranger son chéquier et laisser l’Ukraine gérer seule ses fins de mois difficiles. Pour Trump, l’affaire est simple : il veut que cette guerre cesse, mais pas gratuitement. L’Ukraine, ce n’est pas un don humanitaire, c’est un actif stratégique, et un bon businessman ne liquide jamais ses investissements sans essayer de récupérer un petit billet au passage.


L’Ukraine, une mise géopolitique : Trump passe la banque

Derrière la façade du gros dur aux punchlines expéditives, Trump reste un pragmatique. L’Ukraine, ce n’est pas juste un pays en guerre, c’est aussi des terres rares, des infrastructures stratégiques et des ressources agricoles qui valent leur pesant de cacahuètes sur le marché mondial. Alors, avant de rendre son tablier sur ce dossier, il compte bien voir si ce champ de bataille ne peut pas lui rapporter quelque chose. Pas de sentimentalisme dans le business : la guerre coûte cher, et si les États-Unis doivent payer, autant que ça rapporte un peu.

Ce qui complique la donne, c’est que Zelensky n’est pas le seul joueur à la table. En face, Poutine attend son heure. Lui ne joue pas aux enchères, il avance ses pions tranquillement, sachant que Trump, malgré sa rhétorique musclée, devra bien négocier un jour ou l’autre. Et puis, il y a l’Europe, ce partenaire de jeu un peu relégué sur le banc de touche. L’UE, qui s’est époumonée à soutenir l’Ukraine depuis 2022, découvre aujourd’hui que Washington négocie sans elle. Ursula von der Leyen et compagnie doivent se contenter d’applaudir depuis les tribunes pendant que Trump et Poutine s’échangent les cartes du Monopoly mondial.

L’Europe, simple figurante dans le film de Trump ?

Si Trump et Poutine trouvent un terrain d’entente, l’Europe pourrait bien être la grande perdante de l’histoire. Depuis le début du conflit, Bruxelles a misé gros, envoyant des milliards d’euros, multipliant les sanctions contre Moscou et faisant de l’Ukraine son cheval de bataille. Mais voilà, dans le film qui se joue actuellement, l’Union européenne risque d’être reléguée au rang de figurant.

Avec Biden, l’UE pouvait encore espérer jouer un rôle actif. Mais Trump, lui, ne s’embarrasse pas des formalités : il veut un accord rapide, peu importe si cela froisse ses alliés européens. Et s’il faut mettre fin aux sanctions et rouvrir les portes du marché à la Russie, il ne s’interdira pas de le faire. Après tout, pour lui, tout est une question de rentabilité. Et si l’Europe s’étouffe dans son café en découvrant la tournure des événements, ça ne changera pas grand-chose à la donne.


Zelensky, dernier round ou revanche à venir ?

Alors, que reste-t-il à Zelensky dans cette partie de poker géopolitique ? Peu de cartes, mais encore quelques leviers. Il sait que l’opinion publique occidentale est encore largement acquise à sa cause. Il sait aussi que certains membres du Congrès américain, même républicains, ne voient pas d’un bon œil un retrait précipité des États-Unis du conflit. Mais ces atouts suffiront-ils face à un Trump qui veut solder l’affaire à sa manière ?

Tout dépendra des prochaines semaines. Si Kiev refuse les conditions américaines, Trump pourrait durcir le ton et couper les vivres. Si Zelensky plie, il risque de perdre en crédibilité aux yeux de son propre peuple, qui n’acceptera pas facilement un accord imposé sous la pression de Washington. Quoi qu’il arrive, l’Ukraine n’est plus en position de force, et son avenir se décide désormais dans les bureaux feutrés de la Maison-Blanche et du Kremlin.

Le dernier combat de Zelensky ? Peut-être bien. Mais en politique, comme à la guerre, il y a toujours un plan B. Et dans un monde où les alliances se font et se défont à la vitesse d’un tweet de Trump, rien n’est jamais vraiment écrit d’avance.

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