Wall Street a la frite : le S&P 500 grimpe aux rideaux et les investisseurs trinquent à la hausse




C’est la fiesta du Nasdaq au pays de l’Oncle Sam, les actions pétaradent, le S&P 500 crève le plafond et tape un nouveau sommet à plus de 6 000 points – un chiffre rond qui donne le tournis aux petits porteurs comme aux gros bonnets. Ce vendredi, Wall Street a sorti son costard trois-pièces, cravate dorée et chaussures en cuir de licorne : le S&P grimpe de 1,22 % à 6 011,55 points, pendant que le Dow Jones prend lui aussi de la hauteur avec un joli +1,18 %. Bref, tout le monde est long, personne n’est short, et les traders sont euphoriques comme des stagiaires le jour de la paie

Qu’est-ce qui fout ce feu d’artifesses dans les carnets d’ordres ? Des chiffres de l’emploi qui font chaud au portefeuille. L’économie américaine a embauché plus de bras que prévu en mai, avec 139 000 créations de postes dans le secteur privé non agricole, alors que les analystes misaient sur un petit 126 000. Du coup, tout le monde se frotte les mains dans les salles de marchés : les chiffres sont bons, mais pas trop, juste ce qu’il faut pour que la Fed garde son calme et laisse ses taux tranquilles.

Côté chômage, c’est la stabilité qui prime : on reste collé à 4,2 %, comme un vieil autocollant sur un pare-brise. En revanche, les salaires eux, gonflent la poitrine : le salaire horaire moyen a progressé de 0,4 %, soit plus que les 0,3 % attendus. Pas de quoi affoler les banquiers centraux, mais assez pour rassurer les boursicoteurs sur la bonne santé du job market.

Musk tire la tronche, Tesla rebondit

Après s’être mangé une gamelle spectaculaire jeudi (-14,26 %, soit 152 milliards de dollars envolés comme une Tesla sans pilote), Elon Musk se refait la cerise. L’action de son bébé électrique s’est envolée de 6,92 %, à 304,39 dollars. L’explication du plongeon de la veille ? Un tweet d’Elon version missile sol-sol contre le Congrès, et une salve de Truth-bombs du côté de Donald Trump. Résultat : les investisseurs ont flippé, vendu en masse, avant de se rappeler qu’un tweet n’a jamais fait caler une batterie (enfin, pas encore).

Petit tour d’horizon des actions qui secouent la cocotte

Broadcom : bilan solide, action mollassonne

C’est ce qu’on appelle une publication mi-figue, mi-Broadcom. Malgré un bénéf’ net qui a fait +134 % sur un an (4,97 milliards de dollars, soit 1,03 $ par action), le titre se mange une petite baisse de 2,72 %, à 252,85 dollars. Pourquoi ? Parce que les analystes en attendaient encore plus, les pauvres. Pourtant, le bénéfice hors exception a tapé 1,58 $ par action, soit un cent de plus que le consensus. Mais à Wall Street, un cent c’est comme un pourboire au Ritz : ça fait pas lever les sourcils.

Lululemon : les leggings serrent trop le budget

La marque chouchoute des yogis chics se fait un grand écart facial. Moins 19,70 % sur l’action, à 265,91 dollars. Pourquoi ? Parce que la boîte a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices, à cause d’une demande qui patine (les gens veulent moins de leggings apparemment) et de droits de douane qui leur donnent des crampes aux marges. Le BPA prévu pour le deuxième trimestre est de 2,85 à 2,90 $, alors que le marché visait 3,30 $. Aïe. Même leur guidance annuelle fait grise mine, avec une fourchette de 14,58 à 14,78 $ par action contre des attentes plus musclées. Moralité : downward dog ou pas, la posture est délicate.

Mosaic : les engrais poussent, mais pas les volumes

Du côté des phosphates, Mosaic ajuste sa mire. Bonne nouvelle : le prix à la tonne est attendu en hausse, entre 650 et 670 dollars contre 635 à 655 auparavant. Mauvaise pioche : les volumes de vente sont revus à la baisse, entre 1,5 et 1,6 million de tonnes, alors qu’on s’attendait à 1,7 à 1,9. En gros, ça vaut plus cher mais ça part moins. Résultat ? L’action se cherche un peu dans la gadoue boursière.

Netflix & Canal+ : la série continue en Afrique

Côté alliances stratégiques, Netflix et Canal+ font la nouba. Les deux poids lourds de la téloche renforcent leur partenariat dans la zone francophone d’Afrique subsaharienne. Canal devient ainsi le premier opérateur à proposer Netflix dans 24 pays de la région. Une expansion qui montre que les abonnés africains auront bientôt accès au contenu “premium” dans leur salon, mais par contre pas d’ouvreuse avec les friandises hein ! Pas sûr que ça fasse grimper les actions comme un épisode de “Stranger Things”, mais c’est un bon signal pour le long terme.

Un marché qui envoie du lourd (et un peu de poudre aux yeux)

Ce regain d’enthousiasme boursier repose aussi sur une accalmie géopolitique : d’après Peter Navarro (pas le frangin de Roger Hanin), conseiller commercial à la Maison-Blanche, les Ricains et les Chinois devraient se mettre autour de la table d’ici la fin de la semaine prochaine. De quoi faire souffler un vent d’optimisme sur la guerre commerciale. Et dès qu’on parle d’un deal potentiel entre Pékin et Washington, les indices s’envolent comme des pigeons dès qu’on ouvre un paquet de chips.

Mais attention, tout n’est pas rose dans les portefeuilles. Entre l’inflation qui fait de la gonflette, les taux qui jouent à l’élastique et les tensions sur les chaînes d’approvisionnement qui grincent comme une charnière rouillée, les marchés restent aussi nerveux qu’un camé en manque.

L’Oncle Sam danse, mais pour combien de temps ?

Alors que Wall Street caracole, certains experts lèvent le sourcil et se demandent si on n’est pas en train de souffler un peu trop fort dans la bulle. Le S&P à 6 000, c’est beau sur le papier, mais derrière le feu d’artifice, les fondamentaux doivent suivre. Les gros techs pèsent toujours une tonne dans les indices, et une simple grimace d’Apple, un éternuement de Nvidia ou un rot de Meta peut envoyer tout le monde au tapis.

D’autant plus que l’année avance, et avec elle la question à un million : la Fed va-t-elle enfin lâcher un petit rabotage de taux histoire de mettre un coup de lubrifiant sur la machine économique ? Pour l’instant, Jerome Powell fait la sourde oreille et laisse le suspense planer.

En attendant, les bulls mènent la danse

En ce moment, les marchés sont en mode “risk-on”, les ours sont en hibernation, et les investisseurs se ruent sur tout ce qui bouge. C’est la fête du slip dans les salles de marchés, ça achète du Nasdaq en pagaille, ça vend du dollar, ça claque de la crypto et ça prend position sur tout ce qui a un code ISIN. Même les IPO foireuses retrouvent une seconde jeunesse, et les SPAC, ces coquilles vides au destin incertain, reviennent tapoter à la porte des traders comme des vendeurs de calendriers à Noël.

Mais prudence, les gars : comme disait tonton Warren Buffet, “quand la mer se retire, on voit ceux qui nagent à poil“. Et avec des indices aussi hauts, il suffirait d’un petit pet de travers côté macro ou d’un tweet mal senti pour que la mare se vide d’un coup.

En résumé :

  • Le S&P 500 claque un nouveau record à 6 011,55 points, +1,22 %
  • Le Dow Jones grimpe aussi : +1,18 %
  • Tesla rebondit fort après sa gadoue de jeudi : +6,92 %
  • L’emploi US dépasse les attentes, les salaires gonflent aussi
  • Broadcom publie bien, mais pas assez sexy : -2,72 %
  • Lululemon chute en grand écart facial : -19,70 %
  • Mosaic revoit ses volumes à la baisse malgré des prix plus hauts
  • Netflix et Canal+ étendent leur love story en Afrique
  • La guerre commerciale pourrait connaître un répit

Pour l’instant, tout roule sur les marchés. Mais comme au poker, la main est bonne tant que personne n’a relancé. Alors, bulls ou bluffeurs ? Réponse au prochain épisode, même place, même indice.


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