Un premier ministre à la mémoire sélective : Va falloir sortir la Bayrou de secours




François Bayrou, l’homme aux multiples vies politiques, se retrouve cette fois non pas à Matignon, ni en campagne, mais face à une commission parlementaire. Le sujet ? Une affaire de violences sexuelles dans un établissement scolaire des années 90, Bétharram. Et pas dans un quelconque collège-lycée paumé : celui où allaient ses enfants

L’ambiance est donc posée : une institution religieuse, un ancien ministre de l’Éducation, des témoignages accablants, et une défense qui tient plus du “c’est pas moi, j’étais pas là” que d’un mea culpa sincère. Bayrou, droit dans ses bottes béarnaises, parle de « polémiques stériles » — comprenez : les victimes exagèrent, les témoins affabulent, et les députés sont trop curieux.

Mémoire floue et silence poli

Face à la commission, le chef du gouvernement va devoir retrouver une mémoire que l’âge et la stratégie politique semblent avoir rendue étonnamment sélective. Minimiser ou carrément occulter des agressions ? Oh, voyons, quel intérêt aurait-il eu à faire ça, lui, le parangon du centrisme moral ? Peut-être celui de ne pas entacher son image à l’époque. Peut-être celui de protéger un système qui, déjà, préférait planquer les scandales sous le tapis plutôt que d’y mettre un bon coup de balai.

Un ancien gendarme parle de pressions, un magistrat aurait évoqué des interférences. Mais François, lui, n’a jamais rien vu, jamais rien entendu. C’est connu, les politiques ne mentent jamais. Ils “oublient”, c’est tout.

L’école du silence, version Bayrou

La commission va interroger d’autres anciens ministres de l’Éducation. Et là, on sent que tout le monde commence à transpirer. Parce qu’au fond, le vrai sujet n’est pas que Bayrou. Le vrai sujet, c’est un système entier qui s’est vautré dans le silence complice. Les établissements privés sous contrat ? Pas trop contrôlés, non. Des drames ? On préfère les gérer en interne. Des victimes ? Elles dérangent la réputation, elles ralentissent les carrières.

Et Bayrou, là-dedans ? Il était aux commandes. Il savait, ou il aurait dû savoir. Et s’il savait, alors son “je n’ai rien minimisé” vaut moins qu’un mot d’excuse griffonné sur un coin de bureau ministériel.

Le Verdict : Bétharram, va falloir sortir les rames

Témoignage sous tension ? Non. Témoignage sous oxygène. Car l’homme politique Bayrou est à bout de souffle. Trop de carrières passées à contourner, à édulcorer, à éviter le cœur du problème : la vérité. Le 14 mai, ce ne sera pas un procès. Mais ce sera peut-être le moment où le phénix centriste cessera de renaître de ses cendres pour enfin faire face à ses responsabilités.

Et si ce n’est pas le cas ? Eh bien, on dira que c’est encore la faute à la commission.


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