Un loup à la Rhune ? Ou juste un gros chien en balade ?

Vendredi 21 janvier, un randonneur croyait profiter d’une balade tranquille sur les pentes de la Rhune… avant de tomber sur une bête qui ressemblait furieusement à un loup. Ni une, ni deux, il a dégainé son téléphone pour immortaliser la scène, et sa vidéo a été confiée à des spécialistes. Depuis, la préfecture a mis les experts sur le coup, et l’affaire est suivie au niveau national. Alors, véritable loup ou simple cabot égaré ? Le mystère plane sur la montagne basque.

Canis lupus ou Canis mytho ?

Pour l’instant, l’Office Français de la Biodiversité joue la carte de la prudence : “Rien n’est établi”, annonce-t-on du côté des autorités. Autrement dit, il pourrait s’agir d’un loup… comme d’un Patou en goguette, d’un husky un peu trop aventurier, voire d’un gros chien de berger en RTT. Une chose est sûre : si c’est bien un loup, il serait sacrément en vadrouille.

Car niveau localisation, la Rhune, c’est pas vraiment le Club Med des loups. La bête préfère d’habitude la vallée d’Ossau ou le Béarn, où ses cousins ont déjà été repérés ces dernières années. En 2022, un loup solitaire avait même été formellement identifié du côté de Bruges (et non, pas en Belgique), après plusieurs attaques sur des troupeaux.

Basajaun ou cousin ibérique ?

Si ce n’est pas un loup du Béarn, alors peut-être un Canis lupus signatus, un des 2 000 loups ibériques qui gambadent entre la Galice et le Pays basque sud. Mais même pour eux, la Rhune, c’est un peu loin de leur base. Et franchement, un loup qui traverse la frontière juste pour tester la gastronomie locale, ce serait du jamais vu.

En attendant, du côté des bergers, on serre les miches. La Commission syndicale du Pays de Soule, déjà inquiète d’une possible arrivée de l’animal, militait en octobre dernier pour faire reconnaître le territoire en Zone difficilement protégeable contre la prédation. Une manière polie de dire qu’ils préféreraient que le loup reste chez lui.

Alors, fausse alerte ou début d’une invasion lupine ? L’enquête suit son cours. Mais si vous croisez un gros canidé sur un sentier, ne paniquez pas : avant de crier au loup, assurez-vous que ce n’est pas le chien du voisin.