Cette semaine, le CAC 40 ainsi que les autres indices mondiaux ont pris une claque digne d’un joueur d’osselets face à Jérôme Le Banner. Moins 1,53 % dans les dents, à 7 918 points, et une perte hebdomadaire de 2,02 %. Fini le champagne, place au citrate de bétaïne. Après quatre semaines à faire la fête sur les marchés, voilà que la Bourse de Paris s’est pris le mur Trump en pleine figure. Le Donald, jamais avare d’une sortie à l’emporte-pièce, a encore dégainé son arme favorite : la menace de guerre commerciale avec la Chine. Et comme d’habitude, un simple coup de gueule du bonhomme sur son réseau Truth Social a suffi à faire flancher les indices mondiaux
Trump balance, les marchés débandent
Le scénario, c’est du grand classique : Donald Trump a menacé de ne pas rencontrer Xi Jinping au sommet de l’APEC dans deux semaines et d’augmenter sévèrement les droits de douane sur les produits chinois. Résultat : les boursicoteurs ont plié bagage plus vite qu’un spéculateur un soir de krach.
« Il se passe des choses très étranges en Chine », a-t-il déclaré, visiblement inspiré par un épisode de Twilight Zone. Il accuse Pékin d’envoyer des courriers à la planète entière pour prévenir qu’elle compte contrôler les exportations de terres rares et autres matières stratégiques. Un coup de pression qui, selon lui, “boucherait les marchés” et compliquerait la vie de tout le monde, sauf peut-être des marchands d’angoisse.
Bref, une sortie bien sentie qui a suffi à renverser la vapeur. Le CAC a tangué, le Dow Jones a vacillé (-0,92 %), et les traders ont ressorti les calmants.
L’or brille, le pétrole déprime
Pendant que les actions se ramassaient, le métal jaune, lui, faisait la bringue. L’once d’or a franchi pour la première fois la barre symbolique des 4 000 dollars. Autant dire que les investisseurs se sont rués dessus comme des mouches sur une bonne grosse bouse de Pottok. Quand tout part en vrille, l’or, c’est le doudou des marchés : il rassure, il brille, et il ne tweete pas.
Même topo pour l’argent, le platine et le palladium, qui ont tous vu leurs cours décoller. Un vrai feu d’artifice dans la vitrine des métaux précieux, pendant que le pétrole, lui, faisait la gueule.
Le baril de Brent s’est retrouvé à 63,16 dollars, en chute libre de 3,16 %. L’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu à Gaza a calmé le jeu sur le front géopolitique, mais aussi refroidi les spéculateurs. Moins de tensions, moins de pétrole cher. Forcément, ça met un coup de frein aux valeurs énergétiques, et ça donne des sueurs froides aux géants de la défense.
Les valeurs de la défense baissent la garde
Thales, qui jusqu’ici caracolait en tête du CAC, s’est pris une dégelée. Les espoirs de paix au Proche-Orient ont fait retomber la fièvre des valeurs de l’armement. Les investisseurs, eux, ont préféré ranger leurs fusils et s’intéresser à d’autres secteurs, plus pacifiques, ou moins risqués.
Les banques, de leur côté, ont encore pris cher. La situation politique en France, entre démissions, rumeurs de remaniement et ambiance de fin de règne, n’aide pas. Sébastien Lecornu a quitté Matignon, et tout le monde attend son remplaçant comme on attend un sauveur avant les soldes. Eh ben les gars, surprise ! Lecornu signe pour une saison 2. Les marchés, eux, n’aiment pas les chaises musicales.
Taux, spreads et sueurs froides
Sur le marché des taux, le 10 ans français a joué au yoyo avant de finir en repli à 3,474 %. Le fameux spread franco-allemand, cet indicateur qui mesure le risque politique, a redescendu la pente à 83,5 points de base. Rien d’alarmant, mais assez pour rappeler que la France reste un élève turbulent aux yeux des marchés.
À Wall Street, même refrain : le Dow Jones a décroché de 1,9 %, son plus gros gadin depuis mai. Le S&P 500 a plongé de 2,7 %, et le Nasdaq a perdu 3,5 %. Autant dire que les géants de la tech ont pris un bon coup de froid.
Le CBOE, l’indice de la trouille version américaine, a atteint son plus haut niveau depuis juin. Autrement dit, les traders sont repassés en mode panique, les yeux rivés sur les tweets de Trump comme sur un électrocardiogramme prêt à virer au plat.

Qualcomm dans le viseur, Bruxelles sort la lime à ongles
Cerise sur le gâteau basque de la semaine : Qualcomm, le géant des semi-conducteurs, s’est fait épingler par les autorités chinoises pour concurrence déloyale. Motif ? Son projet d’achat du groupe israélien Autotalks. Résultat : -7,3 % sur la journée, et un marché qui tousse.
Pendant ce temps, Bruxelles essaye tant bien que mal de garder la face en sortant des mesures pour protéger l’acier européen des surcapacités mondiales. Aperam, spécialiste du secteur, a vu son titre grimper. Comme quoi, même dans le marasme, y’a toujours un petit veinard pour tirer son épingle du jeu.
Trump, le courtier du chaos
Donald Trump a beau ne plus être à la Maison-Blanche, il reste le VRP de l’imprévisible. Une phrase de travers, et le monde entier part en sucette. En promettant une “augmentation massive” des droits de douane sur les importations chinoises, il a ravivé le spectre de la guerre commerciale.
Ses fans applaudissent, ses détracteurs s’arrachent les cheveux, et les marchés… trinquent. Ce n’est plus un président, c’est une variable d’ajustement.
Son réseau Truth Social, lui, jubile. Plus il balance, plus ça buzze. Et plus ça buzze, plus les algorithmes s’affolent. À croire que la finance mondiale est désormais cotée à la Bourse des égos.
Au fond, cette semaine, c’est le résumé parfait d’une économie mondiale sous tension : un tweet par-ci, un taux qui flanche par-là, et tout le système qui part en vrille comme un portefeuille mal diversifié.
L’or brille, le pétrole plonge, le yuan grince, et les traders n’ont jamais autant consommé de café. Même les algos, d’habitude stoïques, ont dû redémarrer en mode “sécurité émotionnelle”.
Bref, le CAC 40 s’est pris une tôle, mais rien d’irréversible. Tant que la planète tourne et que Trump a du réseau, la volatilité a encore de beaux jours devant elle.
Morale du jour : ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier… surtout s’il est made in China
La Bourse, c’est comme un western : ça dégaine vite, ça panique souvent, et à la fin, c’est toujours Trump qui tient le revolver.
En attendant, les investisseurs pansent leurs plaies et croisent les doigts pour que le prochain tweet du Donald parle de golf, pas de douane. Parce qu’à ce rythme-là, même les lingots vont finir par se planquer sous le matelas.
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