Longtemps compagnon fidèle des petites fièvres et des grandes grippes, le thermomètre buccal semble aujourd’hui en voie de disparition. Adieu la méthode classique où l’on coinçait l’objet sous la langue en attendant le verdict en degrés. Et si on remonte le temps, on était même les précurseurs des dildos… Désormais, les prises de température se font ailleurs : sous l’aisselle, dans l’oreille, sur le front… et encore même dans des zones plus… intimes pour les plus pointilleux. Mais alors, pourquoi a-t-on banni la bouche du circuit médical du thermomètre ? Petite exploration scientifique et humoristique d’une révolution qui change nos habitudes… et nos mimiques perplexes face au miroir
1. La bouche, un nid à microbes ? Vous êtes sérieux ?
On a longtemps cru que la cavité buccale était un endroit idéal pour mesurer la température corporelle. Après tout, quoi de mieux qu’un espace chaud, humide et protégé des courants d’air ? Problème : c’est aussi une véritable boîte de nuit pour microbes, où bactéries et virus font la fête 24h/24, sans couvre-feu.
Selon les médecins, prendre sa température avec un thermomètre buccal n’est pas le choix le plus hygiénique – surtout si l’engin passe de bouche en bouche au sein d’une famille ou d’un cabinet médical. Ajoutez à cela les risques de contamination croisée (bonjour, la grippe collective !) et la sentence tombe : il est temps de revoir nos habitudes.
2. Un thermomètre capricieux, comme une météo d’avril
L’autre problème avec la bouche, c’est son manque de fiabilité. Saviez-vous que boire un café brûlant ou avaler une glace juste avant de prendre sa température pouvait fausser les résultats de plusieurs dixièmes de degré ? Une simple gorgée d’eau froide et hop, vous passez de “fièvre carabinée” à “température de pingouin”.
Les professionnels de santé ont donc décidé d’écarter cette méthode trop sensible aux variations, pour éviter des diagnostics dignes d’un horoscope : “vous avez 37,2°C, mais si vous avez mangé une soupe trop chaude, cela signifie peut-être 38°C… ou pas“.
3. La galère des patients récalcitrants : entre bavardage et morsures accidentelles
Un autre souci, et pas des moindres : les patients sont des êtres humains, et par définition, ils parlent. Difficile de maintenir un thermomètre en place sous la langue sans répondre au téléphone, commenter un épisode de série ou râler parce que “ça dure trop longtemps”.
Ajoutez à cela les enfants qui le mordent par réflexe et les adultes maladroits qui le laissent tomber… et vous obtenez un taux de casse record pour cet objet médical. De quoi faire plaisir aux fabricants, mais beaucoup moins aux médecins et aux parents excédés.

4. Alors, où prend-on la température maintenant ?
Devant cette débâcle buccale, la médecine moderne a trouvé des alternatives plus fiables, plus pratiques et moins… salivaires :
- Le thermomètre frontal : rapide, sans contact et instantané, il est devenu le chouchou des hôpitaux et des contrôles sanitaires en période de pandémie. Seul hic : il peut être influencé par une transpiration excessive ou une lampe chauffante.
- Le thermomètre tympanique : inséré dans l’oreille, il capte la chaleur émise par le tympan. Fiable, mais à condition de ne pas avoir de bouchon de cérumen en embuscade.
- Le thermomètre axillaire (sous l’aisselle) : un grand classique, mais qui peut manquer de précision si on ne plaque pas bien le bras.
- Le thermomètre rectal : réservé aux bébés et aux plus courageux, c’est le champion de la précision… mais pas forcément du glamour.
5. Vers un futur sans thermomètre ?
Avec l’avancée de la technologie, les thermomètres classiques pourraient bientôt finir au musée des instruments médicaux vintage, aux côtés des ventouses et des saignées moyenâgeuses.
Déjà, des capteurs intelligents intégrés aux montres connectées et des patchs cutanés permettent de suivre en temps réel l’évolution de la température corporelle, sans contact ni inconfort. Alors, demain, prendra-t-on sa température d’un simple regard sur son smartphone ?
En attendant, la bouche a perdu sa place de référence dans le domaine médical, et ce n’est pas plus mal. Moins de contamination, plus de fiabilité, et surtout, moins de stress pour les patients qui n’aiment pas rester silencieux avec un objet sous la langue. Bref, le thermomètre buccal, c’est fini. On lui dit merci pour les services rendus… et on lui souhaite une bonne retraite bien méritée !
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