Il y a des séries qui vous font rire, d’autres qui vous font pleurer… et puis il y a celles qui vous donnent envie d’installer 18 caméras de surveillance et de dormir avec un pied-de-biche sous l’oreiller. “The Watcher”, c’est exactement ça : une descente aux enfers immobilière qui transforme l’American Dream en “American Horror Story”, et ça tombe bien, c’est signé Ryan Murphy
Après nous avoir traumatisés avec “Dahmer”, Murphy revient avec un thriller psychologique inspiré d’une histoire (presque) vraie, où une famille achète la maison de ses rêves pour se retrouver harcelée par un inconnu qui leur envoie des lettres flippantes. Un scénario à mi-chemin entre “L’Exorciste” et “Maison à vendre”, sauf que Stéphane Plaza n’arrivera pas avec un bouquet de fleurs pour détendre l’ambiance.
Bienvenue au 657 Boulevard : un paradis sur catalogue, un enfer à la livraison
L’intrigue démarre comme une belle pub pour Se Loger : Dean et Nora Brannock (Naomi Watts et Bobby Cannavale) posent leurs valises dans une splendide maison du New Jersey. Un peu trop splendide, d’ailleurs. S’il y a bien une règle d’or dans les séries Netflix, c’est que plus une maison est belle, plus elle cache un truc glauque.
Et comme dans tout bon film d’horreur, les ennuis commencent dès la signature chez le notaire : des voisins envahissants, des visites impromptues, des passages secrets… et surtout, ces lettres menaçantes signées par un mystérieux “Watcher”. Le mec a visiblement du temps libre et un abonnement à La Poste, puisqu’il passe ses journées à observer la famille et à leur envoyer des messages du style :
– “Je vois tout. Je sais tout. Votre maison m’appartient.”
– “Le sang neuf est là. Il coule dans les veines de votre demeure.”
Le genre de courrier qui ne donne pas envie d’ouvrir sa boîte aux lettres, mais plutôt de prendre un aller simple pour l’Antarctique.
Entre thriller et brocante : des voisins plus flippants que le Watcher lui-même
Quand on découvre les habitants du quartier, on se dit que “Desperate Housewives”, c’était du pipi de chat. Entre une vieille dame flanquée de son fils creepy (coucou Mia Farrow, toujours impeccable dans les rôles de “mamie qu’on ne veut pas croiser la nuit”), un couple de retraités qui semble sorti d’un film de Tim Burton, et une agent immobilière un poil trop envahissante (la géniale Jennifer Coolidge, qu’on adore même quand elle est toxique), la maison a l’air d’être située dans un village de NPC de jeux d’horreur.
Mais alors, qui est le Watcher ? SI TU VEUX REGARDER CETTE SÉRIE, ARRÊTE TOUT DE SUITE LA LECTURE !!!
Spoiler : on ne le saura jamais vraiment. Comme dans tout bon polar, tout le monde est suspect, mais personne ne semble être coupable. On soupçonne le voisin, puis la baby-sitter, puis les anciens propriétaires, puis le facteur… bref, au bout de six épisodes, même nous, on se demande si ce n’est pas nous qui avons écrit ces foutues lettres.
Une histoire vraie… enfin, presque
Ce qui rajoute une couche de stress, c’est que “The Watcher” est inspiré d’un fait divers réel qui a eu lieu en 2014. Maria et Derek Broaddus (les vrais Brannock) avaient acheté cette fameuse maison du 657 Boulevard, avant de la revendre à perte après cinq ans de harcèlement.
Dans la réalité :
✅ Ils ont bien reçu des lettres flippantes.
✅ Ils ont bien soupçonné leurs voisins.
✅ Ils ont bien fui la maison comme si elle était hantée par le fantôme du marché immobilier.
Mais contrairement à la série, aucun meurtre ni passage secret n’a été découvert. Ryan Murphy, jamais à court d’idées pour rendre une histoire encore plus glauque, a ajouté quelques libertés scénaristiques, comme l’intrigue du tueur John Graff (qui lui, s’inspire d’un autre fait divers des années 70).
Une série efficace mais frustrante
Alors, verdict ? “The Watcher” est une série qui tient en haleine, avec un casting au top, une ambiance angoissante et des scènes qui donnent envie de vérifier si on a bien fermé la porte à clé.
Mais, et c’est là que le bât blesse, la fin laisse un goût d’inachevé. Si vous aimez les conclusions nettes, où l’on vous révèle tout dans une belle scène explicative façon Hercule Poirot, vous risquez d’être frustré. Ici, Murphy préfère laisser planer le doute : et si le Watcher, c’était tout le monde et personne à la fois ?
C’est malin, mais ça laisse un arrière-goût de pop-corn brûlé.
Verdict : à regarder ou à zapper ?
✅ À regarder si :
✔ Vous aimez les thrillers psychologiques façon “Gone Girl”.
✔ Vous êtes fan de true crime et de Ryan Murphy.
✔ Vous cherchez une série à binge-watcher sous un plaid.
❌ À éviter si :
✘ Vous voulez une résolution claire et nette.
✘ Vous êtes en pleine recherche immobilière et souhaitez dormir la nuit.
✘ Vous recevez déjà trop de courriers indésirables et avez peur d’ouvrir votre boîte aux lettres.
Note : 3,5/5 ?
Un thriller efficace, mais une fin qui laisse autant de questions ouvertes qu’un formulaire d’impôts.