Ouais… On aime bien les titres à rallonge ! La fameuse fête, la Thanksgiving, où les Américains célèbrent… euh, quoi déjà ? Une histoire floue entre des pèlerins en chapeaux rigolos, une dinde sacrifiée et des patates douces noyées sous des marshmallows. Une chose est sûre : ça ressemble plus à un marathon de calories qu’à une tradition culturelle. Mais pourquoi donc cette coutume n’a jamais traversé l’Atlantique pour venir s’installer chez nous, et encore moins au Pays Basque ? Parce qu’on a notre fierté (et de bien meilleures excuses pour se goinfrer)
Chez les Américains, Thanksgiving, c’est un peu Noël avant l’heure, mais sans les cadeaux. En gros, une grande tablée où tout le monde se force à être gentil, même avec l’oncle raciste et la cousine Karen qui a un avis sur tout. Le concept ? Dire merci pour des trucs qu’on a déjà, genre « Merci Seigneur pour la télé 4K et le deuxième garage ». Comme c’est beau… non ?
Mais ne soyons pas injustes : Thanksgiving est aussi une fête hautement gastronomique… si on considère que tremper une dinde dans un bain de beurre fondu relève de la haute cuisine. Au menu, on retrouve :
La fameuse dinde farcie : énorme, sèche, et souvent mal cuite. Un véritable test pour les mandibules et pour le pauvre four qui explose en fin de cuisson.
La purée de patates douces avec des marshmallows grillés : Une abomination sucrée-salée qui ferait frissonner un Basque. Imaginez mettre du sucre dans un axoa. Sacrilège !
La sauce aux cranberries : Une confiture acide qu’on étale sur la viande. Pourquoi ? Mystère. Suels les ricains peuvent inventer un truc pareil, mais vous l’expliquer… Ça va être dur vu que la plupart de leur gastronomie vient des pays voisins.
La tarte à la citrouille : C’est sucré, pâteux et ça ressemble vaguement à un pot de moutarde oublié au soleil.
Bref, c’est un repas où tout est dégoulinant, riche (4000 putain de calories au bas mot) et étrangement orange. Rien que l’idée de mélanger de la dinde et des marshmallows suffirait à envoyer un Basque en thérapie culinaire.
Pourquoi on ne fêtera jamais Thanksgiving en France (et encore moins au Pays Basque)
D’abord, soyons honnêtes : le concept de Thanksgiving ne colle pas avec l’esprit français. Ici, on ne “remercie” pas, on “revendique”. Pourquoi faire une fête pour exprimer sa gratitude quand on peut descendre dans la rue pour demander plus ? Imaginez un instant un Basque à une table de Thanksgiving :
« Merci Seigneur pour ces pintxos parfaits et ce fromage qui pue ? Non mais ça va pas, c’est juste normal. »
Ensuite, on a déjà bien assez de traditions pour remplir nos estomacs. Le repas de Noël avec ses douze plats interminables, les fêtes de Bayonne avec leurs montagnes de jambon, et les soirées tapas à Saint-Jean-de-Luz où personne ne sait s’arrêter. Rajouter Thanksgiving là-dedans, c’est risquer une indigestion culturelle (et gastrique).
Enfin, Thanksgiving, c’est une fête qui repose sur des valeurs américaines qu’on a du mal à importer ici. La famille qui sourit pour la photo, le football américain à la télé, et le Black Friday le lendemain. Tout ça, c’est très joli sur papier, mais chez nous, on préfère un bon match de pelote basque et des disputes enflammées sur le dernier derby de rugby. Bon, ok, le Black Friday on l’a, mais dès qu’il y a une bonne raison de pomper du flouze aux français, c’est du tout bon.
Et si le Pays Basque créait sa propre version de Thanksgiving ?
Soyons bons joueurs. Hypothèse d’ikastola… Si on devait adapter Thanksgiving à la sauce basque, ça pourrait donner quelque chose d’intéressant. Exit la dinde, bienvenue à la txuleta géante cuite à la perfection sur un barbecue. À la place des patates douces sucrées, on servirait des pommes de terre au four ou de bonnes frites. Et pour les marshmallows ? Remplacés par du gâteau basque en dessert, évidemment.
Quant à la fameuse « action de grâce », on pourrait la transformer en « action de râler ». Avant de manger, chacun prendrait la parole pour se plaindre de quelque chose. Exemple :
« Je râle parce que les plages de Biarritz sont envahies par les touristes en été. »
« Je râle parce que mon voisin joue du txistu à 3h du matin. »
« Je râle parce que mon fromage de brebis est moins bon cette année. »
Une fois les esprits vidés de leur frustration, tout le monde pourrait passer à table avec un grand sourire.
Mais au fait, c’est quoi Thanksgiving ?
Petit rappel historique (parce qu’il faut bien se cultiver, on est là pour ça) : Thanksgiving remonte au XVIIe siècle, quand des colons anglais, les fameux Pèlerins, débarquèrent en Amérique. Ils étaient affamés, frigorifiés, et clairement pas prêts pour survivre à un hiver dans le Massachusetts. Heureusement, les Indiens Wampanoag, dans un grand élan de générosité, leur offrirent du maïs, de la dinde et quelques astuces pour cultiver la terre. En échange, les colons leur offrirent… la grippe et la guerre. Sympa, non ?
Aujourd’hui, Thanksgiving est censé célébrer ce moment de « partage » entre les colons et les Amérindiens. Mais quand on voit l’état actuel des relations entre les deux, on se dit que cette fête a un arrière-goût légèrement amer (comme la sauce aux cranberries, finalement).
Black Friday : le lendemain qui pique
Impossible de parler de Thanksgiving sans évoquer son affreux jumeau : le Black Friday. Une journée où les Américains passent de « Merci pour ce qu’on a » à « Donnez-moi tout ce que vous avez à -70% ». Imaginez des hordes de consommateurs se battant pour des téléviseurs, des mixeurs et des chaussettes en promo, comme si leur vie en dépendait.
Ici, au Pays Basque, le concept a un peu plus de mal à prendre. Déjà parce que personne ne va courir pour acheter une télé quand il peut aller boire un verre en terrasse. Et ensuite, parce qu’on préfère les bonnes affaires sur les produits locaux : un bon jambon de Bayonne ou une bouteille d’Irouléguy, ça, c’est un vrai investissement.
Bref, Thanksgiving, c’est très bien pour les Américains. Ils peuvent continuer à se goinfrer de dinde sèche, à se battre pour des téléviseurs et à remercier la vie pour des choses qu’ils achètent à crédit. Mais ici, en France, et encore plus au Pays Basque, on a mieux à faire. On a des pintxos, des fêtes, des repas interminables, des chants et une gastronomie qui n’a pas besoin de marshmallows pour être intéressante.
Alors merci, mais non merci, Thanksgiving. Nous, on se contentera de lever notre verre de Txakoli en trinquant à nos traditions locales, sans dinde, sans purée orange fluo. “Eskerrik asko”, comme on dit chez nous : merci, mais on est très bien comme ça.