Tardets sort du placard : Bekat’uros remet du gloss dans la Soule !

Y en a qui défilent en tracteur, d’autres en licou à paillettes. Ce samedi 12 avril, le village de Tardets (550 âmes et presque autant de casseroles) accueille pour la troisième fois sa gay pride sauce béarnaise, joliment nommée Bekat’uros — un mix de “bekatu” (péché en basque) et de… toros ? Ambiance drag queens en espadrilles, musique qui décoiffe la permanente de Mamie Jeannette, et défilé queer façon carnaval de Rio version vallée verte. Aux manettes, l’asso Prefosta, qui veut secouer le cocotier avec une journée entière de fiesta militante et décomplexée : repas en euskara, bertso bingo, bingo drag, et concert à prix libre jusqu’au bout de la nuit.

À l’origine, ils voulaient juste faire venir un cabaret qui tord les clichés sur le genre… et de fil en aiguille, le simple spectacle s’est mué en joyeux bordel revendicatif. L’idée ? Offrir un espace safe et festif à toutes les identités, dans une vallée où “l’anonymat, c’est comme le réseau téléphonique : faut grimper sur la colline et prier très fort“. Et le pari a payé : dès la première édition, 500 personnes ont rappliqué, certaines venues d’à plus de 100 bornes, attirées par l’arc-en-ciel au-dessus des montagnes et l’envie d’être soi sans se cacher derrière la meule de foin.

Mais qui dit arc-en-ciel dit aussi coups de tonnerre. “Les réactions, c’est du tout ou rien“, confient les organisatrices. Entre les bravos à paillettes et les grimaces façon vieille prune trop forte, la fête divise autant qu’elle fédère. Pas grave pour Prefosta : la team ne lâche rien et continue à conjuguer militantisme et grosse marrade. Parce qu’au fond, mettre des talons hauts dans la gadoue, c’est aussi ça, la révolution à la souletine : un joyeux pied de nez aux conventions, avec du rouge à lèvres et des valeurs pleines les godasses.


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