Street-art, skate et décibels : Festilasai ride sur l’été




Biarritz, été 2025. Pendant que certains enchaînent les mojitos sur les plages ou se prennent pour Kelly Slater dans les vagues, d’autres préfèrent vibrer au rythme de décibels bien frappés et de tricks bien posés. Bienvenue au Festilasai, le festival où la zic tape fort, l’ambiance est lasai (tranquille, quoi) et la scène street te met la tête à l’envers… façon 360 flip émotionnel

Pour sa 19e édition, le Festilasai revient avec une bonne grosse patate d’ampli : deux soirées survoltées les 1er et 2 août, de 19h à 2h, où la sono claque plus fort qu’un coup de tonnerre sur le Xoldokogaiña. L’entrée ? À 12 balles en prévente. Autant dire que pour le prix d’un kebab XL et d’un soda tiède, t’as un line-up qui pourrait réveiller un ours en hibernation.

Et attention, c’est pas des petits groupes de fin de jam qui grattouillent leur guitouze au fond du garage. Ici, on a déjà vu défiler des pointures : Mix Master Mike, Puppet Mastaz, Gojira (oui, les furieux du métal !), Delinquent Habits, Anthony Joseph, et même Le Peuple de l’Herbe, ceux qui t’envoient des vibes électro-funk-hip-hop comme des uppercuts dans un pogo de kangourous.

Un line-up qui tape, une vibe qui reste

Mais le Festilasai, c’est pas qu’un concert les doigts en l’air et la bière au poing. C’est un joyeux méli-mélo de culture underground, d’arts de rue, de planches à roulettes et de bonne humeur basco-mondiale. Ici, tu passes d’un riff endiablé à un contest de skate, d’un atelier street-art à un Xifumi endiablé (c’est du pierre-feuille-ciseaux, mais version Battle Royale).

Là-bas, les murs causent. À coups de bombes de peinture et d’idées bien senties. Chaque année, des artistes graffent, sculptent, plantent leurs couleurs comme d’autres plantent leurs tricks : avec style et sans filet. Les œuvres ? Éphémères. Mais les souvenirs ? Gravés dans la rétine comme un solo de guitare qui déchire.

Au cœur du bouzin, y’a le village Lasai. Un petit coin détente où tu peux t’allonger dans l’herbe, jouer à la stratégie pour gagner ton verre (le fameux baso), poser devant le photomaton pour la postérité, ou juste écouter un DJ set tout en mangeant un falafel bio sans gluten. C’est chill, c’est cool, c’est même familial le samedi aprèm. Oui, le Festilasai, c’est aussi kid-friendly, sans perdre son groove.

Le skate en mode punky Lasai

À Biarritz, quand on cause glisse, tout le monde pense direct au surf, aux tubes, aux waxeurs blonds péroxydés en combo fluo. Mais y’a pas que la mer dans la vie. Le bitume, lui aussi, a ses rois. Et ils sont au Festilasai.

Depuis ses débuts, le festival a roulé sa bosse avec le monde du skate, en mode full street crédibilité. Faut dire qu’à l’origine du bazar, on trouve le Gaztetxe Mizanbu et le Skatepark Alai, deux assos locales qui ont du grip sous les semelles. Autant dire que les planches à roulettes, c’est pas juste du décor. C’est un art de vivre, une philosophie, une poésie en roues libres Abec 5.

Chaque année, le Festilasai balance des contests qui dépotent, avec des modules chelous, des lignes surprises, du flat qui flatte et de la rampe qui fait peur. Y’a du prize money pour motiver les riders, mais surtout une ambiance de zinzin, genre summer camp version punk-rock. Et comme d’hab, le public est à fond, perché sur les bords des modules, en mode supporters survoltés, bière locale à la main et sourire XXL.

Que tu sois goofy, regular ou que t’en sais rien parce que tu fais pas de skate, t’en prends plein les yeux. Et parfois, tu repars avec une envie furieuse de t’acheter une board et de transformer ton trottoir en skatepark perso (attention aux chevilles, on parle d’expérience…).

L’art dans tous ses états (et surtout dans la rue)

Le Festilasai, c’est aussi une toile géante. Un canevas urbain où les artistes de tous bords viennent mettre leur grain de spray. Ici, pas de galerie pompeuse ou de vernissage snob. C’est brut, vivant, interactif. Tu regardes un mur prendre vie en direct, tu files un coup de main à un graffeur qui te tend une bombe, tu te fais taguer le cœur en technicolor.

Du graffiti à la sculpture, y’a toujours un truc à zieuter, à toucher, à ressentir. C’est du street-art en live, du vrai, du qui pète sous les néons, du qui sent la peinture fraîche et l’inspiration freestyle. Et surtout, ça cause au public : les œuvres évoluent pendant les deux soirs, se transforment sous les regards, se terminent en apothéose sous les applaudissements. À la fin, t’as plus l’impression d’avoir été à un concert, mais dans une résidence d’artistes sous acide (du bon).

Lasai mais responsable

Eh ouais mon pote. Sous ses allures de teuf géante, le Festilasai, c’est aussi un festival qui a de la conscience. Depuis plusieurs années, c’est du green power en mode total : gobelets réutilisables, tri des déchets, rampes à flotte pour éviter de s’enfiler des litres de plastique, toilettes sèches (ambiance zen des bois), et produits locaux en veux-tu en voilà.

En 2019, les Lasai warriors ont économisé 20 000 litres d’eau potable rien qu’avec les toilettes écolos. Ça fait de quoi remplir la piscine municipale de Mouguerre ou hydrater tout un village pendant la canicule. Et en cinq ans ? 64 mètres cubes d’eau économisés. Pas mal pour un festival qui passe pour un joyeux bordel.

Le site regorge de partenaires qui envoient de la pédagogie dans tous les sens. Water Family, Tree6clope, et toute une armée de passionnés qui sensibilisent à l’arrache, mais toujours avec le smile. Ici, l’éco-responsabilité, c’est pas un flyer chiant sous une tente vide. C’est un vrai délire collectif, un réflexe, un mode de vie.

Les bénévoles : les vrais chefs d’orchestre du Lasai sound system

Un festoche comme le Festilasai, ça se monte pas tout seul en claquant des doigts et en croisant les bras. Derrière les décibels, les modules de skate et les œuvres qui déboîtent, y’a une armada de gens chauds comme la braise, qui bossent dans l’ombre… ou plutôt à la lumière des projecteurs qu’ils ont installés eux-mêmes.

Chaque année, c’est plus d’une centaine de bénévoles qui débarquent pour faire tourner la machine Lasai. Des jeunes, des moins jeunes, des énervés du tournevis, des accros du scotch de chantier, des maestros du montage de scène, des snipers de la tireuse à bière, des tauliers de la logistique… Bref, une meute de guedins qui bossent sans compter les heures, ni les litres de sueur.

Y’en a une vingtaine qui font partie du noyau dur, ceux qui gèrent le truc toute l’année, en mode commando organisé. Leur devise ? « On dort en septembre ». Leur carburant ? Le café tiède et l’amour du festival. Sans eux, y’aurait pas de son, pas de lumière, pas de bar, pas de WC (donc panique totale), pas de rien. Juste un terrain vide avec des mouettes blasées.

Mais ce qui rend l’ambiance Lasai unique, c’est justement cette vibe do it together. Pas de posture, pas de melon, pas de VIP en loge climatisée avec serviette brodée. Ici, tout le monde met la main à la pâte (ou au câblage, ou au graff, ou à la tireuse, selon affinités), et tout le monde kiffe ensemble. L’esprit de famille, la vraie sauce du festoche.

Ambiance : une claque dans la bonne humeur

Alors, ça donne quoi le Festilasai quand on y fout les pieds (ou les rollers) ? Bah c’est un melting pot sonore et humain, une marmite qui bouillonne de vibes, de tatanes et de rigolades. Tu débarques à 19h, t’es accueilli par des sourires grands comme des manches de guitare. Tu choppes ton bracelet, ton baso (le gobelet bascos), et t’es déjà dans l’ambiance.

Y’a les kids qui découvrent le street art en posant des stickers comme des Picasso du dimanche, les parents qui chillent au Village Lasai, les skateurs qui chauffent les rampes pendant que les groupes font booster les amplis. Ça groove, ça tape du pied, ça saute, ça danse, ça crie des “whoooooo” dans tous les coins. C’est vivant, bordélique, joyeux, libre.

Et puis y’a les moments suspendus, entre deux concerts, quand tu poses ton cul sur une palette européenne, que t’attrapes une assiette de bouffe locale (mention spéciale au taloa/lomo qui met tout le monde d’accord), que tu regardes un gamin battre un punk au Xifumi, et que tu te dis : « Merde, c’est ça, le vrai luxe ».

19 ans, et toutes ses dents

Le Festilasai fête ses 19 piges cette année, et franchement, il les porte mieux qu’un skater en skinny jeans. Né de la fusion entre un squat associatif et un skatepark en sueur, il s’est imposé comme un incontournable de l’été basque, un petit bijou de culture alternative à prix mini (12 balles la soirée, t’as plus rien pour ce tarif-là, même pas un panini en centre-ville).

Mais surtout, il a gardé son âme. Pas de machine commerciale, pas de sponsors qui sentent le renard, pas de line-up formaté pour faire plaisir aux algorithmes. Le Festilasai, c’est du DIY à la sauce locale, un festival qui a de la gueule, du cœur, et une playlist dans les tripes.

Alors prépare ta planche, ton bandana, ton look de festivalier en freestyle, et viens rider l’édition #19. Parce que du son, de la sueur et du street-art, t’en verras ailleurs. Mais du Festilasai, y’en a qu’un. Et crois-moi, c’est pas celui qu’on oublie.


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