C’est ce qu’on appelle un coup de théâtre… sacré. Lors du festival EHZ à Arbérats-Sillégue, la comédienne basque Ane Lindane a foutu un joyeux souk dans l’église locale, transformée pour l’occasion en salle de spectacle. Sauf que la dame, adepte d’un humour bien secoué façon punk basque, n’a pas juste balancé des blagues à l’autel. Elle y a carrément grimpé, croix en main, pour improviser une séquence que certains qualifient d’obscène, d’autres de subversive, et d’autres encore… de trop. Résultat : les grenouilles de bénitier s’étranglent, les intégristes sortent les cierges de combat, et le parquet de Bayonne a sorti sa plus belle plume pour une enquête en bonne et due forme.
L’église, prêtée ce jour-là comme lieu de spectacle par la mairie, s’est donc retrouvée malgré elle au cœur d’un sketch piquant, entre satire et bras d’honneur. Ane Lindane, en service minimum de pudeur, affirme que le gag durait à peine quelques secondes, dans un spectacle payant “réservé aux adultes”, et que le tout relevait de la pure fiction. Oui mais voilà, pour l’évêque de Bayonne, c’est niet. Son altesse Monseigneur Aillet parle carrément de “sacrilège”, promet une messe de réparation, pendant que le Rassemblement National et des assos intégristes espagnoles hurlent au blasphème, au viol symbolique du lieu sacré, et au dérapage incontrôlé.
De son côté, l’humoriste n’en revient toujours pas de la tornade déclenchée : “Je croyais que c’était la place de l’église, pas l’église-église”, se défend-elle. Elle assume la provoque mais pas les menaces de mort et de viol qui pleuvent depuis sur ses réseaux, dans un multilinguisme pas franchement bienveillant. Ane Lindane s’amuse du côté “glamour” de l’insulte en français, mais dénonce une “atteinte à la liberté d’expression” orchestrée par “les fachos ultra-cathos”. Le sketch est peut-être terminé, mais l’affaire, elle, est loin d’avoir tiré son dernier Ave.
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