« Soule et Moi de Possibles », le festival solidaire et plein de peps qui se tamponne des clichés




Parfois, y’a des rendez-vous qui ne payent pas de mine sur le papier, mais qui te retournent le cœur comme une crêpe à la fête du village. « Soule et Moi de Possibles », c’est justement de cette trempe-là. Un festival pas comme les autres, où l’inclusion n’est pas un concept flou sorti d’un powerpoint municipal, mais une vraie teuf à taille humaine, avec des rires, des rencontres, et surtout, des regards qui changent. Pas en mode pitié ou bons sentiments tiédasses, mais avec de l’envie, du respect, et une sacrée dose de bonne humeur. La troisième édition revient poser ses valises à Mauléon-Licharre les 25 et 26 avril, et elle promet de secouer les idées reçues aussi fort qu’un haka dans une bibliothèque cistercienne

Faut dire ce qui est : dans la vie, on distribue les cartes un peu n’importe comment. Y’a ceux qui courent les escaliers quatre à quatre, et ceux pour qui un trottoir mal foutu, c’est l’Everest. Ceux qui entendent tout, même les non-dits, et ceux pour qui les mots passent par les mains ou les regards. Et puis y’a les autres, ceux qui pensent que le handicap, c’est juste un logo bleu sur une place de parking. Raté, les gars. Le handicap, c’est pas qu’une question de fauteuil, c’est souvent une question de société trop raide, trop sourde, trop pressée.

Mais à Mauléon, on a décidé de changer de braquet. Et de faire de la différence un moteur, pas un frein. Derrière le festival « Soule et Moi de Possibles », y’a une asso du même nom qui mouille le maillot depuis trois ans pour que les singularités ne soient plus planquées sous le tapis. Leur credo ? Fédérer les acteurs du coin – pros du médico-social, familles, artistes, sportifs, bénévoles, et même des gosses – pour créer une ambiance où chacun peut venir tel qu’il est, même avec ses roues, son chien d’assistance, ses troubles, ou juste sa curiosité.

Un menu aux petits oignons

On ne va pas se mentir, y’a de quoi se régaler à tous les étages. Vendredi 25 avril, ça démarre pépouze avec une soirée au cinéma Maule Baitha : on s’envoie un hot-dog (3 balles, imbattable !) et on mate Mon inséparable, le film d’Anne-Sophie Bailly. Derrière la bobine, un vrai sujet qu’on n’aborde pas souvent entre la poire et le fromage : la vie affective et la sexualité des personnes en situation de handicap. Eh ouais, même quand t’as une canne blanche ou un fauteuil, t’as le droit à la tendresse, aux papillons dans le ventre, et même aux galères de date. Le ciné-débat, c’est pour ouvrir les chakras autant que les cœurs.

Le lendemain, samedi 26, on passe en mode marathon festif. Dès 10h au Jai Alai, c’est l’ébullition. Ateliers créatifs pour les petites mains et les grands imaginaires : écriture en braille, empreintes végétales, peinture, déguisements… Côté sens, on goûte, on hume, on devine, bref, on explore autrement. Côté sport, on sort les baskets et on s’y met tous ensemble : rugby, tennis, ping-pong, boxe et tir à l’arc au programme – que t’aies deux bras, une prothèse ou zéro souplesse, tout le monde mouille le maillot.

Mais le festival ne s’arrête pas à l’échauffement. Il veut aussi faire cogiter, sans prendre la tête. Des ateliers de sensibilisation au handicap sont prévus : parcours en fauteuil, boîtes mystères, jeux de mimes. L’idée ? Se mettre quelques minutes dans les baskets de l’autre, pour mieux le comprendre et, surtout, arrêter de le juger. C’est pas du pathos, c’est de l’empathos. Et ça marche : les mômes rigolent, les vieux s’étonnent, et les ados arrêtent deux secondes de scroller pour regarder vraiment ce qui se passe autour.

Niveau détente, vous ne serez pas en reste. Massages, réflexologie, rebozo, Qi Gong… Oui oui, même les épaules tendues du directeur de l’IME pourront se relâcher. Et puis y’a les animations bonus : jeux en bois, expo photo d’Anne-Laure la zoothérapeute, modélisme avec En voiture Ximun, et projection du film Moche de Sophie Aren, pour casser d’autres tabous à coups d’histoires bien réelles.

Un collectif qui fait bloc, sans poser de barrières

Ce joyeux bazar n’est pas sorti de nulle part. Il repose sur une sacrée bande de motivés : une quarantaine de partenaires, des assos, des pros, des bénévoles qui n’ont pas peur de retrousser les manches pour que l’inclusion ne soit pas qu’un mot-valise. Chacun met la main à la pâte : les éducs, les instits, les kinés, les élus, les familles. Un sacré millefeuille humain, mais sans indigestion.

Car ici, pas de blabla creux ni de plaquette trop lisse. On parle vrai. On vit ensemble. On rigole beaucoup. On accueille chacun à hauteur d’humain, avec ses forces, ses galères, ses coups de mou et ses envies. Y’a pas de podium, pas de médaille, juste des regards qui pétillent, des bras qui s’ouvrent, et des cœurs qui battent un peu plus fort.

Ce qui rend ce festival aussi attachant, c’est qu’il transpire le pays. On est à Mauléon, pas à Paris-Plage. Ici, le mot “solidaire” a du goût, celui de la garbure partagée, du rugby au coin du fronton, et des chansons entonnées sans chichi. L’inclusion se fait sans slogan, mais avec l’accent. Pas besoin de grand discours quand on peut faire ensemble, simplement. Le handicap, on l’apprivoise en dansant, en jouant, en mangeant des gâteaux faits maison. Et franchement, ça fait un bien fou.

Et si le handicap n’était plus un frein… mais un tremplin ?

Soule et Moi de Possibles, c’est plus qu’un festival. C’est un pas de côté. Une invitation à voir autrement, à écouter autrement, à vivre autrement. C’est une claque douce à nos jugements en pilote automatique. Un grand “et si ?” lancé à la figure des conventions. Et si on arrêtait de vouloir faire rentrer tout le monde dans le même moule ? Et si, pour une fois, on adaptait le moule à la pâte ? Et si la différence n’était pas un obstacle, mais une chance ?

Les 25 et 26 avril, on vous attend à Mauléon-Licharre, au Jai Alai. Que vous soyez en forme olympique ou que vous peinez à lacer vos godasses, que vous soyez neuroatypique, kiné empathique ou juste curieux de mettre un peu de sel dans vos certitudes : vous avez votre place. Ici, on célèbre les possibles, pas les cases. Et on repart toujours un peu changé. Parce que c’est ça, le plus beau des handicaps : celui qu’on fait à nos préjugés.


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