Secret City : Dossier classé ou secret bien gardé ?




Dans le vaste univers des séries d’espionnage, Secret City est un peu comme un document classé confidentiel : au départ, on peine à en comprendre l’intérêt, mais une fois les pièces du puzzle assemblées, on se rend compte qu’on est en train de lire un sacré bon dossier. Le problème, c’est que lorsque cela met du temps à démarrer, beaucoup de téléspectateurs décrochent et passent leur chemin…

D’abord diffusée en 2016, cette mini-série australienne nous embarque au cœur de Canberra, ville réputée pour être le bureau administratif du pays… autant dire que côté palpitations, on est plus proche d’un rapport budgétaire que d’un épisode de 24 heures chrono. Mais derrière ce vernis bureaucratique, les complots fusent, les secrets d’État suintent de tous les côtés, et notre journaliste d’investigation préférée, Harriet Dunkley (incarnée par la brillante Anna Torv), se retrouve en plein House of Cards version kangourou.

Alors, Secret City, c’est un coup de maître… ou juste un thriller qu’on aurait préféré garder sous scellés ?

Saison 1 : Un thriller en mode veille prolongée

Bon les gars, on va pas se mentir, la première saison de Secret City, c’est un peu comme une imprimante HP en fin de vie – ça met un temps fou à démarrer, ça bourre de partout, et on a parfois envie de tout envoyer valser. L’intrigue prend son temps, parfois trop, pour installer ses enjeux géopolitiques complexes entre l’Australie, la Chine et les États-Unis. Canberra, bien loin des plages de Sydney ou du bush sauvage, se dévoile sous une lumière froide et angoissante. Un cadre parfait pour un thriller politique… à condition qu’il y ait du rythme.

Or ici, le scénario joue la carte de l’intellectuel : moins d’action, plus de conversations feutrées dans des bureaux grisâtres où les manipulations se nouent à coups de textos cryptés. On est plus proche d’un épisode de C dans l’air que d’un Mission: Impossible. Certes, la mise en scène est soignée, et la tension monte lentement… très lentement… peut-être même trop lentement pour captiver pleinement.

Il faut pourtant saluer la performance d’Anna Torv, impeccable dans son rôle de journaliste pugnace qui creuse là où il ne faut pas. Ajoutez à cela un ministre de la Défense (Daniel Wyllie) aussi fiable qu’un contrat d’assurance-vie et une galerie de personnages aux doubles, voire triples jeux, et vous obtenez une intrigue qui, sur le papier, a tout pour fonctionner.

Mais… il manque un ingrédient essentiel : du peps ! Ben ouais, Philippe Etchebest vous le dit tout le temps ! On passe plus de temps à déchiffrer les enjeux politiques qu’à réellement trembler pour Harriet. La saison 1 est une partie d’échecs bien pensée, mais avec un tempo proche d’un documentaire sur la migration des tortues filmé au ralenti. Dommage, car l’univers est riche, et la série aurait pu démarrer bien plus fort.

Saison 2 : Le thriller sort enfin du mode avion !

Et là, miracle ! Secret City : Under the Eagle débarque en 2019 et nous prouve que la patience paie. Si la saison 1 vous a donné l’impression d’attendre un téléchargement d’un fichier de 6 Go à 3 Mo/s, la deuxième saison passe enfin la fibre optique. Le scénario s’emballe, les rebondissements s’enchaînent, et Harriet, qui avait pris un congé sabbatique après les événements de la première saison, replonge tête la première dans une nouvelle machination d’État.

Cette fois-ci, l’intrigue monte en intensité dès les premiers épisodes : un programme militaire top secret est découvert, et même le Premier ministre australien n’est pas au courant de son existence. Qui tire réellement les ficelles ? Qui dirige vraiment le pays ? Harriet va devoir naviguer entre vérités cachées, alliances douteuses et dangers bien réels.

Si la saison 1 était une voiture hybride roulant en mode éco, la saison 2 enclenche enfin le turbo. Les enjeux sont plus clairs, les épisodes mieux rythmés, et surtout, on sent une vraie urgence dans l’enquête menée par notre héroïne. Moins de palabres interminables, plus de tension dramatique : en bref, le thriller qu’on attendait depuis le début.

Verdict : Classé confidentiel, mais pas à ignorer !

Alors, Secret City, faut-il s’y aventurer ou classer l’affaire sans suite ?

Si vous aimez les thrillers politiques à combustion lente façon Homeland ou The Night Manager, la première saison demandera un peu de patience, mais la deuxième vous récompensera largement de votre endurance. Anna Torv prouve une fois de plus qu’elle est une actrice à suivre, et l’intrigue, bien que parfois alambiquée, finit par nous happer dans ses méandres.

Un conseil : ne vous laissez pas décourager par les premiers épisodes un peu mous du genou. Accrochez-vous, et vous serez récompensé par un final haletant, digne des meilleurs thrillers du genre.

Note finale : 3,5/5 – Un démarrage laborieux, mais une montée en puissance réussie !


Discover more from baskroom.fr

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *