Les finances scolaires pour les organismes privés, « Egun on » le casse-tête ! Au Pays basque Nord, ce défi est relevé haut la main par Seaska, le réseau d’enseignement immersif en langue basque, l’Euskara. Avec ses 39 ikastola et ses 4 300 élèves, Seaska ne se contente pas de former des bilingues, elle sait aussi comment jongler avec les comptes ! Alors comment réussit-elle cet exploit ? Petit tour d’horizon de la gestion Seaska, où l’immersion se fait autant en basque qu’en calcul financier
D’abord, il faut comprendre que Seaska, c’est un peu comme une grande famille basque où tout le monde se connaît. Et ouais, on est au Pays basque ici, pas en Ile-deFrance ! Effectivement, avec ses 330 000 habitants sur les trois provinces du Nord, tout est à portée de main, ou presque.
Ce qui différencie Seaska des autres réseaux comme Diwan, c’est justement cette proximité. Une situation qui leur permet d’économiser sur les structures. Et en parlant d’économies, ils ont une botte secrète : une commission dédiée aux travaux, composée de bénévoles pros du bâtiment. Autant dire que chez Seaska, on sait bricoler à moindres frais.
Des cotisations au prorata
Côté finance, Seaska a trouvé une solution bien à elle pour financer ses ikastola sans trop plomber les portefeuilles des familles. Car, soyons honnêtes, l’immersion en langue basque a un coût. Mais pas de panique, ici, tout est fait pour que chacun y trouve son compte.
Les familles des élèves versent une cotisation ajustée à leurs revenus, un peu comme si on adaptait le prix d’un café en terrasse selon le salaire du client (idée à creuser, d’ailleurs). Une formule gagnante qui permet à tout le monde de contribuer sans y laisser sa chemise. Cependant, Seaska réfléchit à une autre option, à savoir taper les pouvoirs publics. Mais au vu de la situation du budget de la France, c’est pas demain la veille. Ensuite, l’idée pourrait ne pas plaire au contribuable, rappelez-vous ne serait-ce que la polémique déclenchée il y a quelques années avec les nouveaux locaux de l’Ikastola d’Hendaye, hébergée dans les les murs de l’école de la ville…
Là où Seaska marque des points, c’est dans sa relation avec les mairies. La plupart des 159 communes concernées par le réseau versent le forfait scolaire, en mode « pas de discrimination ». Autrement dit, elles soutiennent les écoles associatives comme elles le feraient pour des écoles publiques. Une solidarité locale qui fait plaisir à voir. Pas besoin d’être un expert en finances pour comprendre que cette entraide permet à Seaska de respirer un peu mieux et de maintenir ses écoles à flot.

Les fêtes, l’autre pilier du modèle Seaska
Mais attendez, ce n’est pas tout. Le secret de la gestion réussie de Seaska réside aussi dans sa capacité à organiser des fêtes dignes de ce nom. Ici, la convivialité n’est pas juste un mot en l’air, c’est une véritable stratégie économique. Et pas de petites fêtes de village avec trois saucisses et deux ballons, non. On parle de Herri Urrats, la grande kermesse du réseau, qui se déroule chaque deuxième dimanche de mai et qui rassemble entre 50 000 et 100 000 personnes. Ben ouais les lagunak, les basques sont quand même reconnus pour être des fêtards invétérés. On pourrait presque croire que tout le Pays basque débarque pour cette fête géante au bord du lac de Saint-Pée-sur-Nivelle.
Pendant Herri Urrats, c’est la montagne de churros et de taloas (les galettes basques, pour les non-initiés) vendus à cette occasion qui renflouent les caisses. Les profits récoltés permettent aux ikastola de contribuer au fonctionnement de la fédération, tout en offrant un moment festif à la communauté.
Et ce n’est pas la seule fête organisée. Chaque ikastola a sa propre petite fête, son petit événement local qui permet d’alimenter les caisses tout en fédérant autour de la culture basque. Bref, chez Seaska, on sait que les fiestas, ça fait du bien au moral… et au portefeuille !
Des défis, mais une gestion au cordeau
Alors bien sûr, tout n’est pas toujours rose dans le monde des ikastola. Comme toutes les écoles associatives, Seaska fait face à des défis financiers constants. Mais grâce à un savant mélange de solidarité locale, de contributions des familles et de fêtes populaires, le réseau parvient à équilibrer ses comptes.
Et derrière tout cela, il y a surtout une grande passion pour l’enseignement en Euskara et une volonté farouche de faire vivre cette langue et cette culture au quotidien, dans les salles de classe comme sur les places de village. Car au fond, c’est bien de cela qu’il s’agit : transmettre l’Euskara à la génération suivante, dans une ambiance conviviale et chaleureuse, sans que cela ne devienne un casse-tête financier.
Bref, vous l’aurez compris, Seaska sait s’y prendre pour maintenir ses ikastola en bonne santé. Entre les cotisations des familles, les subventions des mairies et les fêtes endiablées, le réseau a trouvé un modèle économique qui fonctionne, le tout sur fond de solidarité basque. Alors, j’espère que vous avez acheté votre calendrier Seaska cette année ! Sinon, obligation de participer à Herri Urrats…
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