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Sacem sans frontières : au Pays Basque, la musique a un prix… et ça fait mal aux oreilles

À Béhobie, le patron du Xaia a balancé la note à la Sacem : pas question de raquer pour des chansons qu’il n’a même pas demandées. Depuis 2019, il refuse de cracher au bassinet pour une redevance qui, selon lui, sonne plus comme un racket que comme un hommage aux artistes. Et il n’est pas le seul à avoir les oreilles qui sifflent : des bars aux gîtes en passant par les enterrements, la Sacem semble vouloir encaisser des droits d’auteur partout où un haut-parleur se dézingue. Même les chants basques ou bretons, parfois tombés dans le domaine public ou chantés à capella, sont rattrapés par le filet à royalties.

Les tauliers de bars en Bretagne aussi commencent à grimacer. À peine le zinc monté, les voilà qui reçoivent la douloureuse, avec des factures qui flirtent avec les 1 000 balles… pour trois playlists en boucle et une enceinte Bluetooth. Un bistrotier de Centre-Bretagne râle : « Je passe du kan ha diskan ou des jeunes sonneurs qui connaissent à peine la Sacem, et paf, je dois banquer ! » Même les pompes funèbres s’y mettent : un euro par air diffusé pendant un adieu, histoire d’ajouter un soupçon de dissonance à la peine. Et pourquoi pas une taxe sur les mouchoirs, tant qu’on y est ?

Résultat : la grogne monte à l’ouest, et pas que dans les amplis. Jean-Bernard Elizondo, le boss du Xaia, appelle à créer un collectif pour demander des comptes. À qui profite le bouzin ? Est-ce que les artistes locaux touchent un kopek ? En Bretagne, on commence à se demander si la Sacem joue pas un peu trop fort la partition parisienne. Car entre valorisation du patrimoine, défense de la langue et droit d’auteur version rouleau compresseur, y’a de quoi vouloir changer de disque.

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