Ramuntcho de Pierre Loti : Le drame basque qui déchire mais pas trop vite




On aurait pu vous écrire une critique sérieuse, comme des milliers ont certainement déjà été écrites du style : « Ramuntcho est une œuvre à la fois attachante et frustrante. Son portrait du Pays basque est émouvant, mais son manque de profondeur psychologique et son fatalisme peuvent lasser. Loti y livre moins un roman d’action qu’une méditation sur la perte et l’inéluctable. À lire pour sa prose évocatrice et son témoignage sur une époque, mais avec l’acceptation de ses limites. »

Mais c’est pas le style de The Baskroom. Non. Chez nous, on aime le style journalistique décalé : on se met dans la peau d’un lecteur moderne qui n’a pas 10 heures à perdre sur des descriptions de nuages. L’humour, l’argot et le second degré changent tout ! On est là pour rigoler, on ne se prend pas au sérieux, malgré tout le respect que nous avons pour Pierre Loti. Allez, allons-y avant que vous ne piquiez du nez…

Chers lecteurs, j’aurais bien dit « accrochez-vous » mais le terme est beaucoup trop rythmé , parce qu’on va causer de Ramuntcho, le roman où Pierre Loti nous refile un trip basque à base de montagnes brumeuses, d’amours impossibles et de contrebandiers qui ont la dégaine d’acteurs de telenovela. Si vous cherchez de l’action façon Netflix, passez votre chemin : ici, c’est 300 pages de descriptions poétiques où le vent souffle, les cœurs saignent et… ben c’est à peu près tout.

Un héros basque qui fait moins rêver qu’un bulletin météo


Ramuntcho, notre « héros », est un joueur de pelote, un contrebandier et surtout un champion du monde du regard tragique. Il aime Gracieuse (la meuf), déteste les douaniers (les keufs) et passe son temps à soupirer en fixant l’horizon. Franchement, avec un CV pareil, il aurait pu faire un tube de variété française des années 80. Mais non, Loti en fait un symbole de l’âme basque éternelle, broyée par le destin et les curés. Un peu lourd, non ?

Gracieuse, elle, est du genre à préférer le couvent plutôt que de suivre son bad boy de contrebandier. Résultat : Ramuntcho se tape une crise existentielle digne d’un ado privé de portable. Entre deux parties de pelote (le seul moment où le bouquin s’anime un peu), il erre comme un zombie dans les montagnes. Twilight version béret et espadrilles, quoi.

Loti, le roi du blabla paysager


Faut l’avouer, Loti, il balance des descriptions à s’en décrocher la rétine. Les montagnes ? « Mystérieuses et mélancoliques ». La nuit ? « Profonde et étoilée ». L’amour ? « Pur et fatal ». À ce niveau, même une carte postale serait plus subtile.

Le pire, c’est que le mec a un talent fou pour nous faire ressentir l’ennui profond de ses persos. Quand Ramuntcho traîne en ville en attendant que sa vie se passe, on a l’impression de regarder Plus belle la vie en version XIXe siècle. Y’a même pas un clash, un rebondissement, un plot twist… Rien. Juste du vent, des larmes et des chants basques.

Et pourtant… ça marche (un peu)

Bon, OK, je tape dur, mais Ramuntcho a quand même un charme désuet. C’est comme un vieux vin un peu éventé : on fait la grimace au premier verre, mais à la longue, y’a un truc qui accroche. L’ambiance est prenante, la prose de Loti est jolie (même si parfois ampoulée), et puis franchement, on en apprend plus sur la culture basque qu’en regardant Mission Pays Basque sur M6 qui a réussi l’exploit de réunir tous les clichés du Pays basque dans un film d’1h30 !

Mais si vous cherchez un roman qui décoiffe, passez votre tour. Ici, c’est lent, triste, et un peu cucul. Ramuntcho, c’est le buzz l’éclair de la littérature : il avance pas vite, mais il a du style.

Note : 2,5/5 – Ne faites pas les offusqués, c’est la moyenne quand même ! Pour les fans de paysages, du Pays basque et de drames romantiques. Les autres, passez votre chemin…


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