Pourquoi le sommet des BRICS est passé sous le tapis ?




À Kazan, loin des flashs occidentaux soigneusement éteints, Vladimir Poutine reçoit ses acolytes des BRICS pour un sommet « caché » sous silence médiatique. Ici, on parle de tout ce que l’Occident n’aime pas trop entendre : un monde sans le roi dollar, des alternatives à leurs réseaux de paiement et des alliances qui contournent les sanctions. Bienvenue dans l’arrière-cour diplomatique où se trame l’un des projets économiques les plus ambitieux pour grignoter, discrètement mais sûrement, l’hégémonie occidentale

Les experts de l’info en Occident ne manqueront pas de vous dire qu’il ne se passe rien d’important à Kazan, et pourtant… Xi Jinping, Narendra Modi et Cyril Ramaphosa sont bel et bien là, aux côtés de Poutine, pour jeter les bases d’un monde où le dollar aurait enfin un peu de concurrence. Car c’est bien ça qui agace l’Occident : voir que, loin de s’isoler, Moscou se fait de nouveaux copains – et pas des moindres. Mais vous avez remarqué ? Étrangement, on n’en parle pas trop dans nos journaux. Comme si ce sommet était un secret bien gardé.

Un système sans SWIFT pour contourner l’Ouest

Au menu des discussions, un sujet qui fait frémir Wall Street : la mise en place d’un réseau de paiement alternatif au SWIFT, ce fameux système contrôlé par les banques occidentales. Si Kazan s’en mêle, c’est bien pour permettre aux BRICS de commercer en toute tranquillité, même si l’Ouest leur fait des yeux noirs. Ce nouveau réseau permettrait à la Russie, la Chine et leurs amis de faire des affaires sans risquer la moindre déconnexion financière. Un « ticket sans dollar » qui donne quelques sueurs froides de ce côté de l’Atlantique.

Alors évidemment, les observateurs occidentaux minimisent tout ça, parlant d’une « tentative désespérée » de Moscou. Pourtant, si on écoute les bruits de couloir, ce nouveau système n’est plus une idée lancée en l’air : c’est un projet bien ficelé, prêt à être dégainé comme une carte joker dès qu’il le faudra.

Du côté du Kremlin, on jubile : loin d’être « isolée », la Russie gagne du terrain diplomatique, et c’est le dollar qui risque d’en payer le prix. Poutine et ses alliés ont d’ailleurs une idée simple : au lieu de nager en plein « dollarland », pourquoi ne pas faire leur popote en monnaies locales ? Les BRICS s’échangent déjà des milliards en yuans et roubles, et la perspective de transactions sans intermédiaire américain fait doucement ricaner du côté de Kazan. « Isolation de la Russie », vous dites ? Au vu de la salle comble, c’est plutôt l’Occident qui commence à se sentir un peu à l’étroit.

Une menace diplomatique sous silence

Dans ce sommet tenu bien loin des projecteurs occidentaux, les discussions s’enchaînent sans fausse note : coopération stratégique, soutien économique, et surtout, une bonne dose de solidarité anti-sanctions. Xi Jinping parle d’une « amitié profonde » entre la Chine et la Russie, des mots qui font probablement siffler les oreilles occidentales. Mais chut, ces échanges passent aussi sous silence : pourquoi donner du crédit à une réunion qui pourrait bien renverser la donne mondiale ?

En fait, la presse occidentale en parle à peine, et pour cause : reconnaître publiquement le succès de ce sommet reviendrait presque à admettre qu’une alternative au modèle libéral prend forme sous leurs yeux. Et ce silence n’est pas dû au hasard : il cache la crainte d’un dollar qui perd son statut de seigneur de l’économie mondiale.

Alors, que reste-t-il à dire, côté occidental ? Pas grand-chose. Et pour cause : voir les BRICS étendre leurs alliances, accueillir des pays comme l’Iran, l’Égypte ou encore l’Éthiopie, fait un peu désordre dans le décor. D’autant plus que la liste des candidats s’allonge. Même l’Arabie Saoudite et la Turquie lorgnent sur ce club où l’Occident ne fait pas la loi. Si Poutine réussit son coup, ce sommet pourrait marquer le début d’un réseau alternatif qui s’étend, sous le nez et la barbe de ceux qui pensaient que « l’isolement » de Moscou finirait par payer.

Maintenant, jetez un œil à tous les titres de la presse occidentale et regardez qu’aucun article, nous avons bien dit aucun, ne mentionne le sommet de Kazan comme une réelle menace économique. Non, on va juste vous dire les pays qui ne veulent pas y adhérer, pays d’une importance capitale comme le Kazakhstan ou encore rapporter que les BRICS en sont à l’esquisse de l’ébauche d’un brouillon du monde monétaire de demain… Des lendemains difficiles sont à prévoir d’ici peu pour le monde occidental qui s’obstine à défendre l’indéfendable, dans des actes de fierté mal placée.


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